Chapitre 11. Aux petits soins

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Harry Potter était reconnu dans le monde entier par un signe très distinctif : sa cicatrice en forme d'éclair, vestige d'un sort dont il n'avait que très peu de souvenirs. Mais ceci était également le symbole de sa première victoire sur Lord Voldemort. Partout où il allait, les sorciers se retournaient pour le regarder, fixant cette cicatrice.

Bien sûr, au début, Harry avait été surpris, mais au fur et à mesure, il s'énervait facilement dès que les gens le dévisageaient ainsi. Mais cette cicatrice, aujourd'hui, n'en était qu'une parmi tant d'autres. Car en effet, Harry Potter était aussi connu pour s'attirer irrémédiablement des ennuis et certains avaient été plus cuisants que d'autres. Il ne comptait plus toutes les fois où il avait été blessé et qu'il avait reçu un nouveau lot de cicatrices.

En plein sur son torse, se trouvait la marque laissée par le médaillon de Serpentard lorsque Nagini avait essayé de l'étouffer. Hermione avait dû utiliser un sortilège de découpe pour pouvoir retirer le médaillon. Ce même serpent l'avait mordu profondément au bras, et la trace de la morsure était encore visible. En cinquième année, il s'était écorché la main en écrivant inlassablement les mêmes mots, qui s'étaient gravés dans sa chair. Et ce n'était que les traces visibles : il avait perdu tous les os de son bras droit en deuxième année et, grâce à l'ancien Phénix de Dumbledore, un bon nombre de ses blessures n'avaient laissé aucune trace.

Mais Harry se souvenait de chacune d'entre elles, des circonstances dans lesquelles elles avaient été marquées et comment il s'en était sorti. Pourtant, malgré tout son lot de blessures et de cicatrices en tout genre, c'était la première fois que Harry était accueilli comme patient à Ste-Mangouste.

Bien sûr, il avait assez visité l'infirmerie de Poudlard pour en dessiner les plans de mémoire et il avait déjà eu l'occasion d'entrer dans le Saint des saints de la médicomagie ; cela ne l'empêcha pas d'avoir quelques réticences à se trouver allongé sur un lit à porter une robe de chambre qui descendait jusqu'à mi-cuisses, laissant ses bras à découvert.

Les premiers jours avaient été parmi les plus pénibles qu'il ait à endurer : presque tout le personnel de l'hôpital était venu le voir, l'étudier sous tous les angles, dans le prétexte d'un examen à passer. Harry allait leur répondre où ils pouvaient se mettre leurs analyses lorsque son médicomage responsable, un certain William Volenlaire, mis tous ses « collègues » hors de sa chambre à l'aide d'un magnifique sortilège de Chauve-Furie.

Ginny apprécia beaucoup le geste du médicomage et vint à son aide pour congédier les plus résistants. Sa célébrité avait visiblement de beaux jours devant elle. Harry était désormais habitué aux personnes qui se retournaient dans la rue à son passage – Rox Klein s'en serait d'ailleurs bien passé – et cela arrivait de moins en moins.

Mais de temps à autre, un petit garçon ou une petite fille, venait tout de même lui demander un autographe. Et il ne pouvait refuser devant le regard attendrissant et aimant du parent qui accompagnait le jeune enfant. Ron et Hermione avaient, eux aussi, eu droit à ce désagrément, mais Ron était le seul à y prendre plaisir.

Bien sûr, en bon Celui-qui-ne-meurt-pas, Harry dut également affronter la presse lors de son séjour à Ste-Mangouste, celle-ci s'inquiétant de savoir si le Survivant allait « mettre un terme à sa légende ». Volenlaire dut repousser les journalistes, essayant de leur faire comprendre que son patient avait besoin de repos. La presse avait interprété cela à sa façon, et la Une du lendemain faisait état de « la mort programmée de l'Élu ».

D'après Hermione, qui avait été la première à lui rendre visite à ce moment, Mrs Weasley avait envoyé tellement de Beuglantes à l'égard des différents journaux que les sortilèges qui dissimulaient l'existence de leur centre d'édition avaient été dépassés. Les Oubliators avaient été envoyés immédiatement sur place, les Moldus ne comprenant pas d'où pouvaient provenir ses « voix » aux propos des plus crus. Bien sûr, le Service des usages abusifs de la magie envoya une lettre au Terrier, priant de cesser ce harcèlement au plus vite.

Harry Potter et le sceptre de MulcahyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant