Chapitre 1. Un voleur opportuniste

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La forêt était plongée dans l'obscurité la plus profonde. Et le calme l'était tout autant. Seul le bruissement des feuilles, dû à un quelconque animal, venait troubler de temps à autre, l'immobilité qui s'était emparée de ces lieux. Perchée sur l'une des branches d'un magnifique chêne plusieurs fois centenaires, une chouette hulotte observait le sol à l'affut d'une proie.

Pour le moment, sa chasse avait été peu fructueuse. Seul un campagnol égaré avait été pris par ses serres, et encore, il devait s'agir d'un pauvre bougre qui avait perdu sa mère dans la journée. Bref, son estomac réclamait son dû et il n'avait surtout pas envie de passer une nouvelle nuit sans manger un véritable festin. La chouette ne le savait pas, mais cette forêt était une forêt assez « vide » en termes de proies.

Pour une raison qui dépassait les animaux, les prédateurs n'y faisaient pas long chemin. Les arbres ne produisaient jamais de fruits, les insectes étaient presque inexistants. Le fait que cette forêt existât encore tenait de l'incroyable. Persévérant dans sa chasse, la chouette regarda plus attentivement le sol. Elle essayait de se tenir le plus immobile possible, afin de ne pas se faire repérer par une rarissime proie, quand elle sentit du mouvement sur sa droite.

Elle s'y focalisa, mais il n'y avait rien. Sûrement une brise qui avait agité une branche. Puis soudain, un pop se fit entendre au milieu des arbres, faisant sursauter la chouette, puis un autre, et encore un autre. Au final, cinq pops déchirèrent le silence quasi absolu qui régnait dans le bois.

Lentement, cinq silhouettes apparurent de nulle part. Elles étaient à peine visibles dans la nuit car elles étaient chacune vêtues de longues capes noires. La chouette elle-même ne pouvait les voir que grâce à sa vision très développée. Les silhouettes se regroupèrent sous la branche où se tenait la chouette. Elle n'osa pas bouger. Il était extrêmement rare de croiser des animaux aussi imposants dans cette forêt et son expérience lui avait appris à s'en méfier.

Des bruits provinrent des silhouettes, à peine audibles dans le bruissement des feuilles. La chouette ne comprenait absolument pas ce qu'elles se disaient.

« Tout le monde est là ? demanda celle qui était le plus à droite.

— Oui, répondit celle juste à gauche de la chouette. Je pense que nous savons tous transplaner.

— Moques-toi, Travers ! Nous nous trouvons dans une région dangereuse. Très dangereuse. Cette forêt est protégée par de puissants sortilèges que seuls des sorciers parfaitement expérimentés peuvent traverser sans encombres. Ce n'est pas le cas de tout le monde ici, mais la chance était de notre côté. J'espère qu'elle le restera.

— Détends-toi, Dolohov ! ordonna celle qui se trouvait pile sous la chouette. Nous n'avons rien à craindre pour le moment. Si aucun de nous n'a vendu la Noise, il n'y a aucune raison pour qu'ils soient au courant. Mettons-nous en route. »

Le groupe s'anima lentement. La chouette les regarda s'éloigner mais soudain, son esprit fut concentré par un léger mouvement aux pieds des silhouettes. Un mulot ! Et adulte, en plus !

Sans attendre une seconde de plus, la chouette déploya ses ailes et piqua vers le pauvre mulot, les serres bien ouvertes et le bec émettant un léger hululement. Mais un éclair de lumière verte illumina les bois, suivi d'une violente bourrasque qui balaya les feuilles sur le sol et les branches d'arbres.

Lorsque le calme fut revenu, la chouette gisait inerte sur le sol, les yeux grand ouvert. Elle était morte, cela ne faisait plus aucun doute.

*

« Dolohov ! siffla Bletchley. Je t'ai dit de te détendre ! En continuant à être aussi tendu, tu vas finir par nous faire repérer ! Et nous devons tout faire pour l'éviter. Notre mission est de la plus haute importance. Le Seigneur des Ténèbres n'acceptera jamais un échec !

Harry Potter et le sceptre de MulcahyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant