Harry Potter et le sceptre de Mulcahy

Chapitre 12. Questions existentielles

Harry baissa sa baguette, sachant qu'elle ne lui servirait plus à rien dans l'immédiat, tandis que les dernières flammes vertes disparaissaient. Ron en fit de même, ainsi que les deux sorcières, mais chacun avait encore la détermination affichée sur leurs visages. Ils entèrent tous les quatre, et le jeune convalescent ferma la porte derrière lui. Il fit un rapide tour de son appartement et vit que tout avait été passé au peigne fin. Mais il ne manquait rien : ni argent, ni bijoux, ni objets précieux.

« Qui était-ce ? s'inquiéta Ginny.

— Sans aucun doute un sorcier, ou une sorcière, supputa Harry. Un Vampire aurait défoncé la porte pour entrer. C'est également quelqu'un d'intelligent : il a contourné la porte en perforant le mur, qui n'avait pas de sortilèges de protection. Il a ensuite effacé son entrée en le reconstruisant...

— Il a seulement oublié la marque faite par sa baguette au moment du sortilège, fit remarquer Ron.

— Que venait-il faire ici ? demanda Hermione.

— Sans aucun doute me voler quelque chose, proposa le jeune Auror. S'il avait voulu me tuer, il ne se serait pas enfui et il aurait agi pendant que je dormais à Ste-Mangouste. Il ne cherchait pas non plus à faire du mal à Ginny. Ça fait deux semaines qu'elle est seule à la maison, il avait largement le temps de l'attaquer. Non, le vol est le seul mobile.

— Mais qui te dit qu'il ne voulait pas tuer toi ou Ginny, hasarda Hermione, et qu'en voyant que nous étions quatre, il a préféré prendre la fuite ?

— Il a préparé son coup, certifia Ron. Il a su quand Ginny allait rendre visite à Harry et donc quand il pouvait entrer dans la maison sans se faire remarquer. Il ne savait pas que Harry sortirait aujourd'hui, ce qui a écourté le temps de visite habituel de Ginny.

— Vous voulez dire qu'il m'a suivie ?

— Oui, confia son frère. Et durant plusieurs jours. Très peu de sorciers savent que vous habitez ici, au milieu des Moldus. De plus, vous êtes assez éloignés de tous les principaux lieux magiques fréquentés.

— Mais je ne m'en suis même pas rendue compte ! s'indigna Ginny. Pourtant, je fais très attention. Je change de trajet tous les jours, je surveille régulièrement si quelqu'un me suit...

— Je ne pense pas qu'il l'ait suivie, décréta Harry. Ou peut-être une fois seulement. Il lui fallait seulement savoir où j'habitais. Ensuite, il n'avait qu'à te surveiller soit ici, soit à Ste-Mangouste, pour savoir de combien de temps il disposerait.

— Mais comment a-t-il fait pour la suivre aussi facilement ? s'intrigua Ron.

— Le métro moldu est plein de monde, il est facile de se dissimuler dans la foule, exposa Harry. Il est aussi possible qu'il ait prit les différentes lignes de métro, et calculé les temps de trajet pour suivre Ginny dès qu'elle sortirait de l'un d'eux.

« C'était un pari risqué, concéda le jeune sorcier, mais il est extrêmement rare que deux rames différentes arrivent exactement en même temps. Il y a généralement toujours une à deux minutes de décalage entre les stations et si notre sorcier sait transplaner, ce n'était pas difficile pour lui de pouvoir couvrir toutes les sorties des stations.

« Il est aussi possible qu'il ait un ou plusieurs complices, supposa-t-il, permettant une surveillance rapprochée sans éveiller les soupçons. On peut également envisager qu'il ait pratiqué la métamorphose humaine pour changer d'apparence. Ginny est très prudente et une sorcière qualifiée, je ne le nie pas, mais il existe des centaines de façons de suivre une personne sans éveiller les soupçons quand on est sorcier. »

Le silence tomba sur l'appartement après la démonstration de Harry. Hermione hocha la tête, signe qu'elle corroborait ses hypothèses, tandis que Ron émit un léger grognement pour montrer son approbation. Quant à Ginny, elle baissa la tête comme si elle se sentait fautive. Harry l'attrapa et la serra contre elle pour la rassurer.