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As-salamu aleykum.

Je m'approche d'eux et…

Tous ensemble : Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire, Fatou !
Ils applaudissent en chœur.

Je suis submergée par l'émotion. Les larmes aux yeux, je me sens incroyablement touchée. Ma famille et mes amies ont réussi à m’organiser cette fête sans rien me dire. J'avais complètement oublié mon propre anniversaire... c'est incroyable. Et malgré cela, ils ont réussi à me faire sourire.

Moi, en pleurant de joie : Maman... sniff... merci infiniment.
Je la prends dans mes bras pour un câlin.

Maman, en me caressant doucement le dos : Ne pleure pas, Fatou. C'est juste pour te faire plaisir.

Je me détache d'elle, encore émue, et je murmure à nouveau : Merci pour tout.

Je fais ensuite un câlin à ma tante, puis aux filles, et je remercie chaleureusement mon père et mes frères. Tout le monde est heureux. Ils m’ont offert des cadeaux, et un magnifique gâteau avec mon nom dessus. Chacune des filles m’a aussi offert quelque chose, et je ne savais même pas comment leur exprimer à quel point j’étais ravie. C'était une petite fête en famille, mais ils avaient invité les filles pour que je ne m’ennuie pas.

La joie régnait partout dans la maison. Puis c’est l’heure de couper le gâteau. BISMILLAH !

Je vous épargne les détails de la découpe... Mais ils m’ont dit que ce n’était pas tout, qu’ils avaient un autre cadeau pour moi : un discours. Je suis curieuse et un peu stressée d’entendre ce qu’ils vont dire à mon sujet.

Mon père, tout souriant, s’avance doucement pour parler.

Papa : As-salamu aleykum à tous. Aujourd'hui est un jour très spécial pour moi et pour toute la famille, car c’est l'anniversaire de ma fille. Fatou, sache que tu viens d’ajouter un an à ta vie, mais aussi de perdre une année. Tu as maintenant 16 ans, tu es encore jeune, mais souviens-toi toujours que c’est Allah qui t’a donné tout ce que tu as. Promets-moi seulement une chose : ne néglige jamais ta religion. C’est tout ce que je te demande. Merci.

Une larme coule sur ma joue. J'essaie de la retenir, mais c'est impossible. L'émotion est trop forte.

Moi : Je te le promets, papa.

Tout le monde avait les larmes aux yeux. Ils applaudissent doucement, et le reste du discours continue dans une ambiance pleine de tendresse. La soirée s'est déroulée à merveille, et les filles sont finalement rentrées chez elles.

Quelques jours plus tard...

Je continue de travailler normalement, et Ibrahim, le docteur, me donne toujours mon traitement. Tout le monde semble sceptique, se demandant pourquoi j’ai besoin de médicaments pour un simple évanouissement dû au gaz lacrymogène. Cela me perturbe, mais je leur réponds toujours de la même manière : "Après tout, c'est un docteur." Malgré tout, certains refusent d'y croire. C’est vrai, les gens ne voient pas tous les choses de la même façon.

Dimanche. Ah, enfin un jour de repos ! Je vais en profiter pour faire ma lessive. Avec l’aide de Rachida, j’ai pu finir rapidement. Elle est venue me rendre visite pour me parler de... Lotti (les connaisseurs comprendront 😂).

Rachida, avec son ton habituel : Fatoumata ! FATOUMATA ! Fatou, Fati !

Moi, en riant : Ouiii, Aychora Dédé (ma chérie), raconte-moi.

Elle, d’un air malicieux : Devine !

Moi : Hmm... tu vas te marier !

Elle, un peu gênée : Ouais... en effet.

Moi, éclatant de joie : Wouah, je suis tellement heureuse pour toi !

Je la prends dans mes bras, et on commence à pleurer comme à notre habitude.

Moi, essuyant ses larmes : Tu vas tellement me manquer, ma chérie.

Elle, en me caressant doucement la joue : T’inquiète, on sera toujours ensemble, Inch’Allah. De toute façon, la dot n’est même pas encore arrivée.

Moi : Même si c’est pour demain, tu vas devoir partir... sniff.

Elle : Oui, mais je te promets qu’on restera toujours amies pour l’éternité. Et demain, ils vont amener la dot après la prière d’Asr, vers 16h. Je resterai chez toi toute la journée. D’ailleurs, appelle Nadine et Ramatou, parce que si je les appelle, on va encore pleurer.

Moi : Oui, tu as raison. Je vais les informer.

Elle : Merci beaucoup.

Après avoir bavardé un peu, elle est rentrée chez elle. J’ai appelé Nadine et Ramatou pour les prévenir. Elles étaient tellement excitées. On a convenu de se retrouver chez moi à 14h30 pour tenir compagnie à Rachida. Selon nos coutumes, la fille ne reste pas à la maison le jour de la dot, mais certaines familles le font quand même.

Le jour J, elles sont arrivées. Ramatou est, comme d’habitude, en retard... pfff. Mais peu importe, on a chanté, dansé, et composé des chansons de mariage juste pour faire plaisir à Rachi.

Nous : Heîn gnalé, heîn gnalé... heîn gnalé ga moundi ka Aÿ mora...
Nous étions tellement enthousiastes que Rachida a failli pleurer. On aurait dit que c’était déjà le jour du mariage.

Ramatou, taquine : Eh bien, madame Soum !

Nadine, en riant : Ah ouais !

Rachida : Vous n’avez même pas pitié de moi.

Nous, perplexes : Pourquoi ?

Rachida : J’ai peur.

Nous, inquiètes : De quoi as-tu peur ?

Rachida : Vous faites semblant de ne rien comprendre.

Nadine : Ahhhh... la nuit de...

Je l’interromps, posant ma main sur sa bouche : Héiii, pas de ça ici !

Ramatou, en riant : Si tu lui fermes la bouche, pas la mienne ! Mdr. Oui, Rachi, tu as peur de la nuit de noces, n’est-ce pas ?

Je lui lance un coussin, et tout le monde éclate de rire.

Nadine : Vous allez bien consommer votre mariage !

Rachida et moi, simultanément : Arrêtez, vous stressez trop !

Nous avons continué à parler de tout et de rien, jusqu’à ce que le téléphone de Rachida sonne.

Ramatou, excitée : C'est qui ? C’est qui ?

Moi, taquine : Lotti, peut-être.

Rachida, en riant : Non, c’est Soum.

Nadine : Mets-le en haut-parleur !

Ramatou : Oui, vas-y !

Rachida décroche et met le téléphone en haut-parleur.

Rachida : As-salamu aleykum.

Lui : Wa aleykum salam.

Rachida : Comment tu vas ?

Lui : Très bien, et toi ?

Rachida : Alhamdulillah, grâce à Dieu.

Lui : D’accord. Mon amour ?

Rachida, gênée : ...

Lui : Ma chérie ?

Rachida : ...

Lui : Ma vie ?

Rachida : ...

Lui, inquiet : Bb, ton silence m’inquiète. Ça va ? Tu es là ?

Rachida, timidement : Oui, je suis là. Je vais bien, ne t’inquiète pas.

Lui : D’accord... mon cœur, nous sommes enfin fiancés. Félicitations !

Rachida : Merci.
Elle a raccroché précipitamment, et nous avons éclaté de rire. Elle, toute gênée, nous lance des coussins pour nous faire taire.

Tout s'est bien passé ensuite. Après cela, les filles sont rentrées chez elles, et ma mère est arrivée peu après. Elle venait de la cérémonie de la dot de Rachida.

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[🔴Réécriture]Chronique D'une Nigérienne: Amour InattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant