❀Une année à Mahoutokoro❀ Dreamcatcher ☽

Chapitre 25

Deux semaines. Cela faisait deux longues semaines que Sua évitait Yoohyeon. Leurs seuls contacts n'étaient que des regards de haine que Sua lui lançait avant de s'éloigner le plus loin possible dès qu'elle le pouvait. Elle ne venait même plus aux heures de révisions que le groupe avait instauré, en fait, il n'y avait même plus de groupe de révisions. Yoohyeon en souffrait, autant mentalement que physiquement. En plus du fait qu'elle avait l'impression que son cœur lui faisait réellement mal à longueur de journée, elle ne mangeait plus et ne dormait plus. Elle avait envie de disparaître de ce monde. Elle avait mis tellement de temps d'énergie pour s'approcher de Sua à ce point, pour construire la belle relation qu'elles avaient jusqu'alors, et elle avait tout gâché. Non, même pas gâché, elle avait vraiment tout foutu en l'air. C'est elle qui méritait de se foutre en l'air. Plus rien n'avait de sens, plus rien n'avait de saveur depuis que Sua n'était plus dans sa vie. Et en plus de ça, elle était rongée par la culpabilité et le regret. Elle avait l'impression que c'était elle qui avait tué ses parents.

Ce jeudi soir était un énième soir où elle n'avait pas du tout envie d'aller se mêler au brouhaha de la grande salle pour au final ne pas réussir à manger une seule bouchée de son repas. De plus, elle venait de faire une performance plus que médiocre à l'entraînement de quidditch, son équipe avait réussi à perdre contre l'équipe Habu alors qu'ils n'étaient que six, Handong recevant toujours des soins à l'infirmerie et Dami venant juste d'en sortir.

C'est donc mollement que Yoohyeon, après être passée au dortoir avec Jiu et Siyeon, prévint ses deux amies qu'elle n'irait pas manger avec elles et qu'elle préférait aller à la bibliothèque pour réviser. Malgré les protestations de Jiu qui voulait la pousser à avaler au moins un petit quelque chose, elle quitta la chambre en s'excusant pour emprunter les souterrains menant à la bibliothèque. Une fois arrivée, elle prit place à la table où habituellement elle s'asseyait avec les autres lors de leurs séances de révisions. Aujourd'hui, elle était bien seule à cette table. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle tenta de les ravaler comme elle put, puis ouvrit le livre de potions qu'elle avait emmené avec elle. Elle avait beau vouloir se concentrer sur la préparation de la potion de ratatinage, Sua ne cessait d'obséder ses pensées, serrant son cœur. Elle ne put empêcher des petites larmes silencieuses de glisser le long de ses joues. Elle devait absolument trouver un moyen de récupérer Sua, de s'excuser auprès d'elle et de tenter par tous les moyens de se faire pardonner.

En entendant la chaise d'en face se faire tirer et quelqu'un s'asseoir dessus, Yoohyeon sursauta, essuya ses larmes d'un revers de manche maladroit en reniflant et leva la tête. C'était Gahyeon qui venait de s'asseoir en face d'elle, le visage inquiet.

- T'es pas en train de manger ? demanda immédiatement Yoohyeon, un peu trop sur la défensive.
- J'ai déjà fini, dit-elle. J'y suis directement allée après avoir accompagné Dami à l'infirmerie pour qu'elle aille voir Handong.

Effectivement, Gahyeon portait toujours sur elle sa tenue de quidditch.

- Je t'ai pas vue à la table des Komainu, poursuivit-elle, je me suis inquiétée alors j'ai demandé à Jiu et Siyeon et elles m'ont dit que je te trouverai ici. Et je vois qu'effectivement, j'avais de quoi m'inquiéter...

Yoohyeon baissa la tête, tentant de cacher ses yeux humides.

- Sua me manque tellement... souffla-t-elle en retenant tant bien que mal les nouvelles larmes qui voulaient s'échapper.

Gahyeon lui prit la main et la caressa doucement avec son pouce, tentant de la consoler.

- J'ai essayé de lui parler, avoua-t-elle sans lâcher sa main, mais dès que ça concerne ses parents, elle est très sensible et très fermée, ce que je peux comprendre...
- Je voulais pas lui faire de mal, dit Yoohyeon alors que sa voix se brisa, je voulais juste être honnête avec vous, et quand je disais que je n'étais pas au courant qu'il s'agissait de sa famille, c'était la vérité...