Chapitre 2

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Chapitre 2 : Le Poids des Apparences

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Chapitre 2 : Le Poids des Apparences


Le salon de la villa Bush baignait dans une lumière tamisée, filtrant à travers les lourds rideaux de velours. L'atmosphère, chargée du parfum des fleurs fraîches et du bois ciré, était aussi tendue qu'un fil de rasoir. Aileen, assise droite sur le canapé Empire, sentait le regard d'Eleanor se poser sur elle comme un gant de fer. Le thé, refroidissant dans sa tasse de porcelaine fine, lui brûlait les doigts.

— Aileen, demanda Eleanor d'une voix qui n'admettait aucune échappatoire, où est Braiden ?

La question tomba comme une sentence. Aileen détourna les yeux, cherchant une seconde de répit dans les motifs compliqués du tapis persan. Elle avait prévu d'appeler, bien sûr. Hier soir, après ce dîner interminable et l'étrange retour en voiture, elle avait longtemps tourné son téléphone dans sa main. Mais que dire ? « Bonsoir, ton père et ta mère sont de retour, et ta mère veut te voir » ? Elle se souvenait encore trop bien du froid dans ses yeux quand il l'avait déposée, ou plutôt laissée tomber, devant la villa. Rien ne s'était passé cette nuit d'ivresse, du moins rien dont elle se souvenait, et l'idée de lui parler, de briser ce silence hostile, lui paraissait insurmontable. Elle n'avait pas composé le numéro.

Sous le regard de plus en plus sévère d'Eleanor, elle se força à répondre, la voix un peu trop aiguë :

— Il... Il est à l'entreprise, maman. Un dossier urgent. Il sera là plus tard.

C'était un mensonge éhonté, transparent. Eleanor le perça d'un seul regard, ses lèvres minces se pinçant légèrement. Avant qu'elle ne puisse rétorquer, le vieux Charles Bush tourna lentement la tête vers elles. Ses yeux bleus, pâlis par l'âge mais toujours aussi perçants, allaient de sa bru à sa petite-fille par alliance. Il savait. Il savait que Braiden ne viendrait pas. Pas par obligation filiale, et encore moins par désir de voir sa femme.

Voyant le malaise palpable d'Aileen, un sentiment de profonde injustice serra le cœur du vieil homme. Il avait vu cette jeune fille intelligente et fière se flétrir lentement dans l'indifférence glaciale de son petit-fils. Il poussa un long soupir, un son rauque qui fit vibrer l'air.

— Aileen, dit-il, sa voix empreinte d'une autorité qui traversait les générations, si ce garnement continue à te traiter avec autant de froideur, s'il t'humilie, tu me le dis. Je te soutiendrai. Ce n'est pas ainsi qu'un Bush doit se comporter.

Richard, le père de Braiden, toujours un peu en retrait, hocha la tête. D'un tempérament plus conciliant, il essaya d'adoucir le propos.

— Père a raison, Aileen. Le caractère de Braiden... il n'est pas facile. Il a toujours été ainsi, têtu et entier.

Eleanor, sentant peut-être que la pression devenait trop forte, posa sa tasse avec un cliquetis sec.

— S'il a fait quelque chose de mal, tu dois me le dire, Aileen. Je saurai lui parler.

Contract T1 : Amour Tangibles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant