Un an après leur union, il ne la voyait plus que comme son ennemi juré, la rabaissant sans vergogne. Ses insultes cruelles, proférées devant tous, brisaient petit à petit ce qu'il restait d'elle.
Dévastée, elle a finalement trouvé la force de fuir c...
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Chapitre 4 : Les Murmures du Silence
La voix de Barbara, au bout du fil, était empreinte d'une inquiétude palpable qui, paradoxalement, réchauffa le cœur d'Aileen. Dans ce monde où les sourires masquaient souvent des calculs, la sincérité anxieuse de son assistante était un baume rare. Retenant la mauvaise humeur qui l'habitait depuis son réveil dans la maison silencieuse, Aileen prit une voix douce, presque légère, pour demander :
— Barbara, est-ce que tout va bien avec le projet ? Rien d'alarmant ?
La réponse fut hésitante, teintée d'une étrange taquinerie qui glaça légèrement Aileen. Pourquoi cette tonalité ? Elle se racla la gorge avant de répondre, s'attendant presque à entendre Barbara éclater en sanglots, submergée par un problème technique ou un conflit d'équipe. Au lieu de cela, une voix énergique, presque trop vive, lui parvint :
— Tout roule, Aileen ! Ne t'en fais pas pour nous.
Le contraste était déroutant. Assise dans le salon trop vaste, Aileen laissa son regard errer vers la fenêtre. Comment les choses avançaient-elles, vraiment, maintenant qu'elle n'était plus physiquement présente pour superviser chaque détail ?
Barbara insista avec une vigueur qui sonnait faux :
— Je te rappelle que c'est moi la cheffe de projet sur le terrain. Tu devrais profiter de tes... vacances.
Le mot « vacances » pesa lourd dans l'air, chargé de sous-entendus. Puis, changeant de sujet avec une maladresse calculée, Barbara enchaîna :
— Au fait... est-ce que tu t'es réconciliée avec Braiden récemment ?
La question, intrusive et déplacée, tomba comme un couperet. Un malaise instantané noua l'estomac d'Aileen. Elle imagina Barbara, au bureau, faisant une petite moue de commère tout en tripotant son stylo.
— Ma relation avec Braiden n'est pas ce que les gens imaginent, Barbara, clarifia Aileen d'une voix ferme mais lasse.
Un long soupir lui échappa, silencieux pour son interlocutrice. Elle savait. Elle savait que Braiden ne lui pardonnerait jamais d'avoir, selon lui, fait du mal à Lauriane. Son silence récent était une preuve suffisante de son ressentiment. Aileen connaissait trop bien les sentiments négatifs qu'il nourrissait à son égard ; aucune nouvelle, bonne ou mauvaise, n'y changerait rien.
— Concentre-toi sur le projet, Barbara, lui conseilla-t-elle avec une pointe de sévérité. Les potins de bureau sont le cadet de mes soucis, et ils devraient être les tiens aussi.
