Vie brisée

Le Sortilège de Nzime

Nzime et Obone aimaient chasser la nuit, mais ce jour là, comme des rares fois, Nzime alla à la chasse tout seul...
Muni de son calibre 12 qu'il portait sur une épaule, d'un sac fait de tissu, mais aussi de sa torche pour s'éclairer, Nzime pénétre la forêt profonde d'Egning... Il arrive où se trouvent bon nombres de ses pièges et lorsqu'il ya du gibier, il l'emporte dans son solide sac. S'étant assoupi un moment, histoire de se remettre de la longue marche, sitôt qu'il ferma les yeux, il entendit des craquements de bois : il se reveilla en sursaut, sans trop faire de bruit, et juste derrière le feuillage, se trouvait un éléphant, contournant paisiblement un arbre...
Nzime chargea alors son fusil et tira d'un coup sec sur l'animal, qui finalement va s'échapper , mais avec une blessure au niveau d'une de ses pattes...
Une course alors s'en suit, l'éléphant prend la fuite, suivi de Nzime qui le pourchasse à coup de fusil. En deux temps trois mouvements, l'animal disparaît entre les arbres, Nzime essoufflé, se résigna et retourna au lieu où se trouvait ses gibiers, les ramassa et rentra à la maison...

Dès 6h du matin, alors qu'il arrive à peine au village, il n'a juste le temps de déballer et présenter le gibier à sa maman pour la vente et pour la consommation, que ce denier est appelé au corps de garde par son père, qui était accompagné de Wegener...

Nzime, confu, bien que fatigué, mais par respect pour son papa Tare Ebe, se rendit alors au corps de garde, où il constate un Wegener affaibli, et portant une bande ensanglanté au niveau du tibia...

Nzime : Bonjour papa, bonjour Wegener, on m'a fait savoir que vous vouliez me parler.

Tare Ebe : Bonjour mon fils, j'espère que la chasse a été fructueuse. Je m'en excuse si je te fais venir au Corps de garde de si tôt, en effet, j'ai moi même été réveillé par le grand blanc Wegener que nous surnommons Mba. Ce dernier me fit savoir que cette nuit, tu l'aurais attaqué, alors qu'il travaillait paisiblement dans la forêt.

Nzime : Qui ? Moi ? Jamais, il a dû se tromper, je n'attaquerais jamais un homme... Je ne suis pas anthropophage non plus. C'est vrai que je suis un grand chasseur, mais je ne chasse pas les hommes, je chasse les animaux papa.

Wegener : oh que si, Nzime...
Tu ne te rappelles pas avoir tiré sur quelque chose dans la nuit d'hier à aujourd'hui ?

Nzime : Non...

Tare Ebe : Mon fils en es tu sûr ?

Nzime : oui papa, pourquoi mentirais-je ?

Wegener : alors, je ne vais pas y aller par quatre chemins... Voilà...
Je dois vous dire que la rumeur sur moi est vraie. En effet, avec le sorcier Ayem, j'ai appris le dédoublement, et j'ai même appris à me transformer. Ainsi, soucieux de la bonne marche de ma société de bois, je me transforme régulièrement la nuit, entre 24 et 5h du matin, pour aller compter mes bois dans la forêt, c'est ainsi que je maîtrise mieux ce que j'ai comme domaine...

Nzime et Tare Ebe stupéfaits

Nzime : Ne me dis pas que c'est toi que j'ai fusillé hier avec mon calibre 12 ??

Wegener : Bien sure que c'est moi, c'est pourquoi au lieu de te faire du mal, j'ai préféré m'enfuir. Ta balle m'a touché au tibia, mais je l'ai extraite grâce au sorcier Ayem. Je viens donc de si bonheur, pour obtenir réparation...
Tu m'as blessé (dit-il d'un ton autoritaire), pourtant tu étais au courant de la rumeur; tu aurais pu imaginer que c'est moi, car un elephant qui contourne un arbre, tu aurais dû analyser cet acte de suspect.
Donc, vu que tu m'as blessé, tu dois payer, je vais donc te lancer un fusil nocturne, dès que je me lève, considère toi déjà comme malade, et demande alors à ta famille de préparer déjà pour toi une tombe...

Tare Ebe : Wegener, tu ne peux pas parler ainsi, mon fils n'a pas su que c'était toi, stp, on va s'arranger à l'amiable...

Wegener : Mon ami Tare Ebe, il n'y a pas d'arrangement qui tienne, ton fils mourra dans 2 semaines, mais avant, il va souffrir...

Nzime : papa, supplies le stp, je ne l'ai pas fais exprès tu le sais. Je ne veux pas mourir, je n'ai pas encore eu d'enfants, ni même de femmes, je suis trop jeune pour mourir, papa stp, parle...

Tare Ebe : Mon ami, je t'en supplies, écoute moi, si Nzime meurt , que deviendrais-je, moi et ma famille ? C'est le seul chasseur de ma maisonnée, Nzoghe lui il travaille dans ta société... Stp mon ami, reviens sur ta décision...

Wegener : okay. Puisque tu me supplies, j'ai une condition ?

Tare Ebe : laquelle?

Wegener : Si vous me donner Obone pour épouse, je vais annuler le mauvais sort lancé à Nzime, telle est ma seule condition, en dehors de cela, Nzime meurt dans 2 semaines.

Tare Ebe : Wegener, tu me demandes l'impossible... Je ne peux forcer ma nièce à t'épouser si elle ne t'aime pas, et elle te l'a toujours dis. Je ne peux aller à l'encontre de ses désirs, si telle est ta seule condition , alors, je préfère que mon fils meurt , plutôt que de trahir la mémoire de mon défunt frère Engone, en donnant de force sa fille en Mariage..

Wegener se leva, et dit :
Puisque tu refuses de me donner Obone pour femme, alors, Nzime meurt dans 2 semaines...

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Après le départ de Wegener, alors que Nzime voulait se lever pour rejoindre sa mère et tout lui raconter, ce dernier est pris d'un soudain' mal de pied... Juste le temps d'arriver à la cuisine de sa mère, il remarqua que son pied grossissait, et compris alors qu'il ne lui restait que 2 semaines à vivre comme l'avait dit Wegener, et que le sort avait bel et bien été lancé.

À la cuisine, il vit sa maman assise, sur le lit en bambou, soucieuse, et bien pressée de savoir quelle était la raison pour laquelle Tare Ebe avait appelé son fils de si bon mati' au hangar, en compagnie d'un Wegener ensanglanté.

La mère : Mon fils c'est comment ? Qu'est ce qui ne va pas ? Qu'as-tu fais ?

Nzime : Maman, je vais mourir... (dit il en pleurant)
Maman, Wegener m'a lancé e un sort, il nous a confié se transformer en éléphant en vue de compter le bois dans la forêt, et comme cette nuit j'ai tiré sur un éléphant, apparemment, c'était lui, et pour cela, il m'a lancé un fusil nocturne et me dit alors qu'il ne me reste que 2 semaines à vivre, à moins que l'on ne lui donne pour femme Obone... Chose impossible, car je préfère mourrir au lieu de voir ma cousine aller en mariage chez ce type.

La mère (d'une voix tremblante et un air apeuré) : Akieee, tu dis quoi ?
Ne me dis pas ça mon fils... Tu ne peux pas mourir, il ya bien une solution...

Nzime : non maman, c'est celle là la condition, c'est Obone ou sinon je meurs...

La mère : Mais on ne peut lui donner Obone, se serait trahir la mémoire de ton défunt oncle, en même temps tu ne peux pas mourir il peut avoir une autre solution... Aniniiiiiiiii

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Pendant qu'ils parlaient, Nzoghe, caché derrière la porte, écoutait la conversation. Choqué par ce qu'il venait d'entendre, il n'a eu d'autres choix que de se ruer et vers la maison D'Obone et sa mère pour tout leur raconter...