četiri - quatre

2.2K 132 130
                                    

« Est-ce-que t'as détourné le regard? Dégoûté face à ta propre lâcheté» - Nekfeu, humanoïde

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

« Est-ce-que t'as détourné le regard? Dégoûté face à ta propre lâcheté» - Nekfeu, humanoïde.

— Lèves toi ! M'ordonne ma soeur en murmurant à mon oreille. Elle caresse mes cheveux quelques minutes, puis ayant vite épuisé le quota de patiente dont elle peut faire preuve, elle se lève et tire les rideaux laissant les rayons du soleil venir réchauffer la peau pâle de mon visage.

— Kurva ( Putain ), je laisse échapper en passant mes bras sous l'oreiller en enfonçant ma tête dans l'oreille.

— Pardon ?

— Rien. Je cède en marmonnant.

— Je préfère.

Je pousse un énième soupire et écoute ses pas. Ils résonnent tout près de moi me prouvant qu'elle n'est toujours pas partie. J'entends le bruit d'une porte d'armoire s'ouvrir après que le bruit des pas se soit arrêtés.

— Tu pourrais mettre ce petit chemisier non ? Je l'adore.

Je relève la tête et scrute le chemisier en question. Il est noir opaque et transparent au dessus de la poitrine. Je serre les dents.

— Non.

— Mais pourquoi ? Il est trop mignon ! On est en mars le soleil pointe le bout de son nez c'est l'occasion idéale !

Je me lève rapidement et lui arrache presque le chemisier des mains.

— Je t'ai dis non. Je ne vais pas voir la reine d'Angleterre et puis j'ai pas quatre ans. Je peux m'habiller seule.

Elle reste silencieuse quelques instants pendant que je plis furieusement mon haut, les mains tremblante de rage. Je le place ensuite dans cette rangée, une rangée que j'ai dédié à des vêtements spécifiques, qui ne me mettront plus jamais en valeur. Que je ne porterais plus jamais parce qu'ils sont transparents et par conséquent, qu'ils montrent la partie la plus hideuse de mon corps.

— Tu sais, elle reprend doucement en posant sa main sur mon bras délicatement, comme si elle avait peur de ma réaction, je suis sûre qu'on ne verra rien...

— Ferme la et pars. Je peste.

Elle finit par partir et je peux enfin me rendre dans ma salle de bain pour me laver. Une fois fait, je sors de la douche et m'enroule dans une serviette.

Je pose mon regard sur mon reflet dans le miroir et passe lentement mon index sur l'extrémité de la cicatrice qui dépasse de la serviette. Mes dents se crispent à m'en faire mal à la mâchoire, je gratte avec mon ongle la peau boursouflée de la cicatrice, comme si ce n'était qu'une simple croûte qui pouvait disparaître à jamais. Je hais mon torse. Cette cicatrice orne la moitié de mon buste , au milieu de mes deux seins, puis elle se prolonge sous mes seins latéralement. Lentement je fais tomber la serviette et effleure avec mes doigts la cicatrice. Par chance, m'avait dis le chirurgien, mes seins ont été conservés, ils sont identiques. Tu parles, cette cicatrice immonde me rend odieuse. Je la fixe en la grattant, priant pour qu'elle parte, pour que je me réveille de ce cauchemar dans lequel je vis un enfer depuis moins d'un an. Je grate tellement fort que mes ongles m'en font mal, ma peau boursouflée devient tellement rouge vive que je peux presque croire que je vais réussir à m'ouvrir à nouveau en deux. Puis, réalisant qu'elle ne va pas partir, qu'elle marquera ma peau à jamais, la boule présente dans mon estomac depuis que je me suis présentée devant le miroir, remonte lentement, douloureusement jusqu'à ma gorge. Bientôt, comme chaque matin, un goût de bile vient envahir ma bouche et la seconde d'après je me retrouve la tête dans les toilettes à vomir mon repas de la veille, tellement mon reflet me dégoute.

Nos démons. - N.O.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant