Chapitre 1

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Les vacances d'hiver viennent de commencer, comme toujours tu dois te dire que je cherche les cadeaux dans toute la maison, curieuse et impatiente que je suis. Mais pour cette année tu te trompe, car c'est la première fois que nous le passeront sans toi. À la place de me réjouir de ma fête préférée en décorant chaque meuble de la maison par des guirlandes et par des maisons animées décoratives, je passe ma fin de journée près d'un arbre, le froid fait en sorte que je ne sente presque plus mes mains en t'écrivant ces quelques lignes, mais je l'ignore, car ma psy m'a conseillé de t'écrire pour remplacer mon envie de te parler. Mais c'est si difficile, de savoir que chaque personne qui te sourient en te souhaitant un "très joyeux noël" sait pertinament ce que tu vis, mais continue de jouer les heureux en ignorant la douleur que tu peux subir. C'est le premier Noël triste que je passerais, mais ca ne sera pas le dernier...

Je claque les deux côtés de mon carnet en grelottant légèrement, je crois qu'il vaut mieux rentrer avant d'être malade. Quoi que, ca me ferait une bonne excuse pour manquer le repas familial, mais je n'ai pas la force de subir ca en plus. Je m'avance donc vers chez moi en plongeant mes mains glacées dans mes poches, tentant de les réchauffer comme je peux.

Après que j'ai franchis la porte, ma mère me regarde en me souriant, je ne dis rien en allant simplement dans ma chambre ayant retiré mes chaussures et mon manteau préalablement. Je n'aime pas cet endroit, ni cette appartement, ni même cette ville. À partir de quand tout à chuté si vite déjà ? Ah, je me rappelle soudain.

Avant, je crois que je ne réalisais pas la chance que j'avais, de vivre avec mes parents dans une maison tranquille de campagne, ou l'amitié m'était pas inconnue. Mais quand il l'a prit, quand il nous l'a enlevé tout à changé, n'ayant plus assez pour rester dans cette maison on a du partir dans cette petite ville, dans cet immeuble miteux et les seuls amis que j'avais m'ont oublié rapidement. Pourtant j'aurais du voir tout ca venir, mais je faisais l'ignorante.

J'ai gardé toutes les photos souvenirs de cet endroit et de ces fameux amis, ce qui me procure plus de mal qu'autre chose, mais c'est une sorte de vengeance envers moi même, ma propre punition de ne pas avoir géré du tout.

-Alex ? Tu as faim ?
-Non merci maman.
-Il faut quand même que tu prennes quelque chose...

Je sais que mes kilos rapidement perdu pour si peu de temps l'inquiète, pourtant pour une fois que je suis mince on va pas se plaindre, non ?

-J'ai pas faim merci.

Elle reste silencieuse puis me laisse en repartant dans le salon, celui auquel j'entends chaque bruit, même le grincement du canapé depuis ma chambre. La vie est cruelle, donner du bonheur et de l'amour pour ensuite tout reprendre violemment, ou plutôt lentement ce qui est encore pire, car on voit venir mais on se voile la face jusqu'au moment de vérité.

Mon corps vient se blottir contre les draps, essayant de se rechauffer ce qui me procure une sensation désagréable. Je n'ai pas envie de manger, de bouger ou encore de faire semblant. J'ai l'impression d'être horrible, d'être une coquille vide qui a cessé d'exister le jour ou on lui a briser les ailes.

Je n'ai même pas versé une larme depuis des jours, je n'ai pleuré que deux fois et j'avais l'impression que c'était du faux, pourtant je ne doute pas de mon amour et mon affection pour lui, pourquoi je suis comme ca ? Pourquoi je suis si mal mais que je n'arrive pas à pleurer ?

Un soupire vient s'echapper de mes lèvres, joyeux noël hein, comme l'anniversaire que tout le monde m'a souhaité alors que je n'avais pas envie qu'on le fasse, mais comme toujours les personnes pensent mieux savoir ce qui est bon pour vous que vous même.

Mes yeux viennent se fermer, c'est dur de perdre un proche, mais c'est encore pire quand c'est son père.

Noël sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant