Princesse malgré elle

29. Scandale

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Calixta :

Ses mots m'ont transpercé comme une flèche, droit dans ma poitrine. Mon corps se fige, comme s'il m'abandonnait. Mon esprit reste, mais je ne peux plus bouger. Je me sens prisonnière, j'ai l'impression de suffoquer. En apparence, rien n'est visible, mais à l'intérieur de moi-même, on se croirait sur un champ de bataille.

Des souvenirs ressurgissent, ceux que je cherche à faire disparaître de ma tête pour de bon. Ce sont ceux du réveillon de Noël, quand je suis avec Arthur. Notre conversation se projette dans ma tête malgré mes tentatives de la cacher à tout prix.

-Que j'arrête ? Mais Calixta, c'est lui qui est en train de te faire du mal. Je ne fais que te soulager. Demande lui ce qui est arrivé à ta mère, je suis certain qu'il en sait plus que ce que tu ne penses.

Je hurle de toutes mes forces pour arrêter ce souvenir qui ne cesse de se répéter depuis cette nuit horrible.

-Mais de quoi parles-tu ?

-Ce que j'essaie de te dire, c'est que c'est le pays de Leonardo qui a tué ta mère. Et il est au courant depuis le début de votre rencontre.

Une larme m'échappe, mes mains se mettent à trembler. Un flot émotionnel m'a submergé, et je me noie. Les souvenirs affluent, toujours plus nombreux, et je continue de me noyer.

Je n'ose même pas parler, et j'espère qu'il ne dira pas un mot. Je sais que je ne serais pas capable de tenir cette conversation convenablement s'il décide de me parler.

Mes jambes tremblent à leur tour, et je sens que je ne resterais pas debout indéfiniment. Mon regard se plonge dans le sien, et ce que j'y lis me torture encore plus.

La tristesse, la peur, l'angoisse, ce ne sont pas des émotions qu'un meurtrier devrait ressentir.

-Calixta, il faut que tu saches que ta mère n'est pas morte dans un accident de voiture, finit-il par dire.

Tout s'effondre à l'intérieur de moi. La tempête émotionnel qui fait rage, embarque tout sur son passage, comme si elle voulait nettoyer mes souvenirs et ma vie.

-Elle a été tuée de deux balles par deux hommes, l'une dans la jambe, et l'autre dans la poitrine, continue t-il.

Je n'arrive même plus à émettre le moindre son, j'ai l'impression d'être impuissante face à ces paroles, j'aimerais qu'elles soient fausses. Je le souhaite.

-Vos détectives ont analysé les balles, et elles provenaient d'un pistolet qu'on ne trouve qu'en Italie, m'avoue t-il.

Mon souffle se coupe. Arthur avait raison. C'est son pays qui a assassiné ma mère. Un sanglot m'échappe et mes larmes jaillissent. Je ne contrôle plus rien.

-Depuis quand le sais-tu ? Est la seule chose que je réussis à dire à travers mes larmes.

-Depuis que nos fiançailles ont été annoncées, me dit-il d'un air que je devine triste. Mais ce n'est pas ce que tu crois...

-Ce que je crois ne t'importe plus à présent. Toute ma vie n'a été qu'un mensonge. D'abord moi, et maintenant ma mère ? Qui sera le prochain, mon père ? Qui est encore vrai dans cette putain de vie ! Hurlé-je à travers le parc.

-Calixta, mon royaume n'est pas responsable, ces deux hommes n'ont jamais été envoyé par mon père ! Quelqu'un a cherché à rejeter la faute sur nous ! Rétorque-t-il sur le même ton que moi. Je t'en prie crois moi, nous sommes inno...

Mon corps bouillonne de colère. Je suis emplie de haine et de rage. Personne n'a été foutu de me dire la vérité, j'ai vécu dans le mensonge et le faux depuis le début. Et même encore maintenant, je découvre encore des secrets qu'on s'amuse à me cacher.