19. Réfléchir

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Musique : Celoso, Lele Pons

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Calixta :

Perdue. Je suis perdue. Complètement perdue par l'étrangeté et la débilité de la situation que je viens de vivre.

Partagée. Je suis partagée entre deux sentiments : l'amour et le dégoût. Amour faible mais malheureusement présent pour mon fiancé, Leonardo. Et du dégoût pour Arthur, celui que je pensais compréhensif et calme, et non possessif et agressif.

Je ne me reconnais plus. Comment ai-je pu en arriver là ? Je me suis attirée plus d'ennuis en 5 minutes qu'en 16 ans d'existence.

Ces deux baisers étaient complètement différents l'un de l'autre. J'ai goûté à une douceur infinie et l'instant d'après, je me suis heurtée contre une violence sans nom. Cette situation est vraiment infernale et le pire c'est que je ne sais pas comment m'en sortir, mais je sais où aller pour me vider l'esprit.

J'arrive dans les jardins de L'Académie, mon refuge émotionnel se trouve dans le jardin japonais. Je m'y cache souvent pour m'évader ou sécher certains cours quand l'envie me prend. Personne ne sait où je suis dans ces moments là. Ma respiration est haletante d'avoir tant couru depuis la salle de réception. Mais je continue de courir. Je ne veux pas être suivie, je ne veux pas affronter tous mes problèmes maintenant. Je veux juste oublier mon titre et les enjeux de cette foutue couronne.

Une fontaine relaxante apparaît devant moi, et je devine que je suis arrivée. Je m'assois sur le rebord de la fontaine et je ferme les yeux. Le clapotis de l'eau m'apaise en un clin d'oeil. Après quelques minutes, je décide de réfléchir à ce qu'il vient de se passer maintenant que je suis un peu plus calme.

Flashback quelques heures auparavant...

Calixta :

Je suis hyper nerveuse. Je n'ai aucune idée de comment me présenter, comment leur parler et me comporter. Les portes s'ouvrent et ma nervosité ne cesse de grandir, et pourtant, Dieu sait qu'elle est déjà très élevée. Je tourne la tete et j'aperçois Arthur tout sourire devant une femme absolument éblouissante dans sa robe rose poudrée et un homme très élégant dans son costume gris clair trois pièces. Je devine tout de suite que ce sont ses parents et je me dis qu'il a de la chance de les voir aujourd'hui. J'aurais tant aimé que mon père et ma soeur soient là aujourd'hui...

Leonardo vient de reposer sa main dans mon dos et je me crispe instantanément. Je déteste la façon dont il me touche, elle me répugne. Je me dégage vivement et me retourne vers lui.

-Ne t'avise plus de me toucher, c'est clair ? Nous allons juste me présenter à tes parents et ensuite je me barre, hors de question de rester avec toi, dis-je d'une voix empreinte de dégoût.

Son visage reste de marbre et pendant une fraction de seconde j'ai l'impression de voir de la tristesse dans ses yeux, mais cette émotion fut tellement rapide que je crois l'avoir rêvé. Et juste apres ça, il explose de rire.

-Calixta, Calixta... Dit-il en plongeant son regard dans le mien, tu pensais sincèrement que ça serait aussi simple ? Un mariage est la réunion de deux gouvernements, c'est un événement trop important pour être négligé de la sorte voyons. Tu ne pourras jamais essayer d'échapper à ces responsabilités, tu y seras constamment confrontée. Et tu t'y feras, parce que tu y seras forcée.

Je me crispe encore une fois. Comment ose-t-il me dire ça ? C'est moi qui décide avec qui je vais me marier et personne d'autre ! Surtout que j'étais promise à Arthur il n'y a pas si longtemps et je mettrais ma main à couper que Leonardo est impliqué dans cette histoire !

Princesse malgré elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant