Au Rythme de la Neige

Chapitre 11 : La traîtresse de ses patries

Comme beaucoup le savent d'ores et déjà, le journal à depuis peu entreprit d'aider les élèves à se confesser face à leurs inquiétudes, afin de se rendre compte de la difficulté parfois de venir étudier ici, mais aussi des pensées pouvant être monstrueuses et arriérées de certains élèves. Le journal s'est donné pour mission de les dénoncer au lieu de les taire sous silence, afin que tous réalisent combien il est important d'évoluer, nous, avenir de notre glorieux pays. C'est aujourd'hui une élève pourtant adoré de tous ses camarades et que l'on croyait éloignée de tous danger qui s'est confiée en ce jour : Mi-Ok.

Qu'est-ce qui t'a poussé à venir nous voir ?

" Comme vous le soulignez si souvent dans vos pages, nous ne devons pas rester aveugle face aux remarques et aux pensées parfois assassines d'autres de nos camarades. Certains mots ne devraient en aucun cas être entendus. Je pense que c'est important de dénoncer ces comportements afin qu'ils n'influencent pas des personnes malheureusement fragiles et en souffrance. "

Pourquoi ne venir que maintenant ? Si j'ai bien compris la situation qui te préoccupe, celle-ci dure depuis déjà quelques temps ?

" En toute honnêteté, je dois avouer que j'avais peur. Peur que mes inquiétudes ne soient pas crues ou que l'on m'accuse de parjure ou encore de diffamation. Vous savez, la personne qui est la source de mes craintes à pendant longtemps était comme ma sœur. Je la connais depuis si longtemps, elle et sa famille. Mais depuis maintenant un certain moment, non seulement je la vois s'enfoncer dans d'horribles ténèbres, mais je ne la reconnais même plus dans ses paroles et dans ses actes. Je me mets à avoir peur de ce qu'elle aurait bien pu me faire. C'est tellement compliqué que de s'afficher publiquement dans ses conditions. J'ai préféré attendre d'avoir non pas une preuve, mais bien plusieurs pour étayer mes propos. Ainsi, on ne pourra jamais dire que c'est seulement une fois sur un coup de colère. Non, il s'agit de la véritable nature de personne. "

Peux-tu nous confier de qui il s'agit ?

" Je parle de mon ancienne meilleure amie Hyun-Ae. "

Est-elle au courant de cette interview avec le journal ?

" Non. Comme je vous l'ai déjà dit, j'aurais bien trop peur qu'elle s'en prenne à moi. En toute sincérité, je ressemble aujourd'hui bien plus à Hyun-Ae que j'ai connu au paravent lorsque ses parents n'avait pas encore quitté la Corée, que celle qui ose à présent porter ce nom. Je la reconnais plus. La fille qui se permet de mettre le pied dans notre école, jours après jours et ceux depuis maintenant plusieurs mois, n'ai qu'une usurpatrice. Vous savez, la véritable Hyun-Ae, celle qui était encore avec nous avant le départ de ses parents, elle n'aurait jamais prononcé des mots aussi affreux. Ses pensées étaient toujours si pures, et les moments que l'on partageait ensemble me témoignaient combien elle nous aimait nous et combien elle aimait également la France. Mais là, je ne l'entends plus que cracher son venin lorsqu'elle n'est plus surveillée par la foule. "

Peux-tu nous confier certaines de ses paroles ? Tu comprends qu'il est difficile de s'imaginer ce qui a bien pu te choquer.

" Pas plus tard que la semaine dernière, Hyun-Ae avait surpris une conversation de certaines de ses camarades. Rien de méchant ou encore de dégradant. Non, loin de là. Seulement des mots chargés d'inquiétude à son sujet. Quelques personnes avaient réalisé qu'elle ne semblait plus attachée à notre beau pays que représente la Corée. Mais elle est soudainement sortie de ses gongs lorsque nous fûmes que toute les deux. Et là, elle a exposé toute sa fureur. Elle m'a dit que notre pays aurait dû brûler, lui et tous les habitants que nous sommes au quotidien.

  Elle nous souhaitait jusqu'à notre mort! Je ne sais pas si vous vous en rendez compte. "

Es-tu sûr qu'il n'y avait aucune raison qui aurait bien pu expliquer ce comportement que nous reconnaissons être extrêmement violent ?