Chapitre 18 : Au boulevard de Vérone

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Il était déjà tard lorsque la jeune fille finit d'aider les deux gérants et les serveurs à monter toutes les chaises de l'établissement sur les tables.

Elle avait une fois de plus traîné à aider tout le monde au café. Qui pouvait lui en vouloir ? Elle était tellement bien dans ce lieu qu'elle avait à chaque fois du mal à en sortir.

— File donc rentrer vite chez toi Hyun-Ae avant qu'il n'y ait plus de train, lui dit tendrement Kong Mee en lui tendant un thermos de thé brûlant.

— Ne t'en fait pas pour moi, j'ai commandé un taxi qui ne devrait plus tarder à arriver.

— Mais qu'elle idée saugrenue voyons. Tu penses sincèrement que je vais être rassurée en te sachant à l'intérieur de ces bolides conduits par des chauffards qui ne connaissent rien au code de la route ?

La métisse tenait difficilement debout sous le poids de ses rires.

— Cesse donc de t'esclaffer comme ça à chaque fois que je me fais du mourrons pour toi. Tu ne te moqueras plus de moi le jour où je viendrais te voir à l'hôpital et que je devrais te donner à manger à la cuillère car tu auras eu accident. Tu fera moins la maligne quand tu auras les deux bras plâtrés et que tu ne pourras ni travailler avec tes patients, ni même écrire le moindre vers.

— Je n'oserai jamais me moquer Madame, mais tu sais au moins que c'est le travail des chauffeurs de taxi que de conduire ?

— Il faut croire que ces bougres sont aussi compétents dans leur domaine que moi dans celui de celui des crevettes.

— Tu ni connais rien, tu en es allergique depuis la naissance.

— C'est bien ce que je disais.

Les deux jeunes femmes vaient à présent deux du mal à tenir sur la jambe à cause de leur rigolade.

— Je te promets que je serais prudente et que je t'enverrai un message lorsque j'arriverai.

— Envoies en un aussi à Ji-Hiuk. Elle ne va pas apprécier de savoir comment tu vas rentrer chez toi d'après ce que tu viens de me dire.

— Tu sais que rien ne t'oblige à lui dire ?

— Je ne sais pas tenir ma langue. Tu devrais le savoir depuis le temps maintenant. Allez, file donc récupérer ton carrosse Cendrillon, minuit va bientôt sonner et tu es toujours au bal.

— Elle est de plus en plus low cost la réception.

— Dépêches-toi de t'en aller ou je te chasse à coup de serpillière sur les pieds.

— À vos ordre chef !

La jeune fille se dépêcha bien vite de récupérer son sac pour y mettre le thé et sa grosse veste bien duveteuse à l'entrée du magasin, en prenant cependant le temps de saluer tout le monde restant.

— Cette enfant va me rendre folle, lâcha la gérante à l'attention de la jeune fille alors que cette dernière passait déjà le pas de la porte.

La métisse s'en amusait. Elle avait très bien entendu la petite pique de Kong Mee à son encontre et elle savait combien cela était une preuve d'une grande affection.

Dehors dans le froid, elle restait illuminée légèrement par la lueur qui se dégagé de l'intérieur de l'enseigne. Elle ne se lasserait jamais de venir ici, mais surtout des personnes qui se trouvait dans ce lieu.

Emmitouflée dans son chaud vêtement et buvant quelques tasse de café brûlant, elle regardait les phares de la voiture qui venait de s'enfoncer dans la rue du café. Elle vérifia la plaque d'immatriculation du véhicule, puis lorsque celui-ci arriva à son niveau, elle s'engouffra à l'intérieur tout en saluant le chauffeur pour s'en aller dans la nuit.

Au Rythme de la NeigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant