Chapitre 16 : Le royaume des fous

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— Hyun-Ae, un patient t'attend dans la salle d'examen. Il a besoin de toi maintenant.

— J'y vais de ce pas, directrice.

La jeune fille terminant de mettre en ordre les dossiers qu'elle avait dans les bras, se releva bien vite de la chaise sur laquelle elle s'était osait afin de regarder dans ses yeux sa supérieure.

— Je suis vraiment désolée de t'obliger à rester alors que tes heures de services sont terminées, mais il a vraiment besoin de toi.

La métisse se tourna vers la femme dans la quarantaine qui lui faisait face en souriant affectueusement.

— Ne vous en fait pas pour moi. Je comprends que ce soit nécessaire, et mes patients ainsi que leur bien-être sont les choses les plus importantes pour moi d'un point de vu professionnel.

— Encore mille fois merci, remercia une fois de plus la chef. Je t'invite à manger quand tu veux avec les autres pour me faire pardonner.

— Merci beaucoup, mais dépêchait vous plutôt de rentrer retrouver votre mari et vos enfants, au lieu de promettre de réduire à zéro vos chiffres de paye. De plus, je ne peux pas continuer de vous écouter puisque j'ai un patient à aller voir.

— Tu as raison Hyun-Ae, je te souhaite dans tous les cas une bonne soirée. Prends soin de toi et j'espère que tu ne rentreras pas trop tard.

Après avoir salué sa supérieur une dernière fois, la métisse s'enfonça dans les corridors du CNSM, en direction des salles de consultation.

Elle aimait tellement travailler ici. Elle se sentait à l'aise parmi toute les soignants. Elle avait l'impression de réellement venir en aide à des personnes qui étaient abandonnées de la société. Elle travaillait pour leur offrir une chance de se guérir, de retrouver un équilibre suffisant pour réintégrer le système.

Elle était fière de sa profession et surtout du chemin qu'elle avait parcouru pour en arriver là.

Elle savait qu'elle ne serait jamais reconnue pour son travail. La psychiatrie n'est pas une médecine respectée par la société. Le regard de la population sur ses patients est plus que violente. Pourtant, ce n'est pas les législations qui manquent pour les protéger et pour reconnaître l'importance de sa profession et sa nécessité. Mais la culture et l'éducation est souvent bien plus importante que la législation dans le respect de l'homme. Mais que dire de la Corée et de sa culture de la similitude.

La jeune métisse avait espoir que les choses puissent s'arranger toutefois avec le temps. Tout ne sera pas rose, ni parfait, mais peut-être existera-t-il un avenir meilleur pour les personnes qu'elle voyait défiler chaque jour dans les locaux de l'imposant bâtiment.

C'est ainsi que le sourire au lèvre, Hyun-Ae s'infiltra dans le bureau de consultation que lui avait indiqué sa supérieure. Après une bonne heure nécessaire de consultation avec un homme, elle finit par le raccompagner. Elle avait encore une fois dû prescrire des médicaments plutôt que de réussir à parvenir à une promesse de suivit psychologie. C'était la chose qui l'attristait malheureusement le plus dans son travail fabuleux.

Elle ne voyait que trop souvent des personnes refuser d'être suivit par honte du regard de la société sur eux. Alors, comme seule solution, les psychiatres comme elle était bien souvent contraint de recourir à des traitements pourtant possiblement non nécessaires dans certaines situations.

Une fois l'homme sortit du CNSM, elle se dépêcha de rassembler ses dernières affaires et de troquer sa blouse blanche de docteur contre sa chaude veste d'hivers. D'un pas assuré, elle sortit pour s'enfoncer dans les rues plongées dans la pénombre sans avoir oublié de saluer les derniers collègues encore restant dans le complexe de soin.

Au Rythme de la NeigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant