II - Face à face

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La nuit était tombée sur Poudlard. L'hiver était arrivé, et de délicat flocons se déposaient sur le rebord de la fenêtre. Meduza, désormais en troisième année,
se tenait là, fixant la neige au dehors, attendant patiemment que le château  s'endorme à son tour. Bientôt, les derniers bavardages se turent, et les préfets rentrèrent de leurs rondes en baillant aux corneilles.

Enfin, la voie était libre. La jeune sorcière se leva en silence, et sortit de la tour de Serdaigle, l'adrénaline grisante de l'interdit coulant dans ses veines. Braver le couvre-feu ne faisait pas partie de ses passe-temps favoris, mais elle avait besoin de se rendre à la bibliothèque discrètement.

Il y avait quelques jours de cela, la sorcière avait découvert sur son lit, en rentrant de sa journée de classe, une enveloppe immaculée. Celle-ci était scellée d'un tampon de cire noir qui représentait des armoiries qui lui étaient inconnue À l'intérieur, elle avait trouvé une carte, ressemblant à une invitation étrange, sur laquelle était écrite :

« Meduza,
vous avez été choisie.
Venez à l'orée de la forêt, à minuit, la nuit du onze au douze décembre. Vous ne le regretterez pas. »

Depuis, Meduza n'avait fait que tergiverser au sujet de cette lettre. Elle s'était mise en tête que la réserve interdite aux élèves serait l'endroit parfait pour élucider le mystère des étranges armoiries du sceau.

Sur la pointe des pieds, elle parcourait le château, et elle arriva rapidement à l'intérieur de la bibliothèque. Dans l'obscurité de la nuit, les minuscules meurtrières étaient les uniques sources de lumière, éclairant la salle d'une lumière blafarde inquiétante et les étagères projetaient des ombres effrayantes sur les murs. Meduza frisonna. Elle avait terriblement peur qu'on la surprenne dans sa quête. Ternir son image d'élève parfaite serait une idiotie, surtout pour une histoire d'invitation douteuse. Mais, peu importe de qui il s'agissait, l'auteur de celle-ci avait attiré la curiosité de la serdaigle, et elle savait qu'elle ferait tout pour en apprendre plus sur l'envoyeur anonyme.

Meduza dévérouilla la porte de la réserve, chuchotant son Alohomora si faiblement qu'elle cru qu'il ne fonctionnerait pas. Un sourire en coin, elle poussa la porte. Transgresser le règlement la rendait étrangement euphorique.

Malheureusement pour elle, elle se rendit compte trop tard qu'elle n'était pas seule.

Une main se posa brusquement sur sa bouche, étouffant son cri de surprise avant même qu'il ne pu franchir ses lèvres. D'un réflexe de panique, elle posa sa main sur sa baguette en bois de pin, mais, avant qu'elle ne puisse s'en saisir, celle-ci s'envola dans les mains de son agresseur.

- Que viens-tu faire ici, Ackerkley ? La voix froide et dénuée d'émotion du garçon fit frisonner d'horreur la jeune fille.

- Comme toi, si je ne m'abuse. Je suis à la recherche de renseignements sûrement trop douteurs pour pouvoir mener mon enquête à la lumière du jour, affirma-t-elle. Meduza se forçait à réfréner les tremblements incontrôlés de sa voix, et elle indiqua de la tête un livre de magie noir ouvert au sol avec un sourire feint.

Jedusor étouffa un juron. Il n'avait de toute évidence pas penser à ranger ses lectures douteuse avant de s'attaquer à la serdaigle. Cette dernière profita de ce court moment de trouble pour lui arracher sa baguette des mains, avant de la pointer sur lui.

- Tu te penses vraiment suffisamment puissante pour te mesure à moi ?

La réflexion narquoise du serpentard fit fulminer sa camarade, qui lança un sortilège de destruction à quelques centimètre de son visage, faisant s'écrouler une rangée entière de livres.

- Des sortilèges informulés à notre âge ? Tu m'impressionnes, là, Ackerkley. Je pensais être le seul à en être capable, dit-il, en commençant à faire les cent pas autour de la jeune fille, qui fulminait, enragée par la vantardise assumée du garçon. Je t'ai sous-estimée, et je te présente pour cela mes plus plates excuses. Legilimens.

Meduza fut prise de court. Le ridicule discours de Jedusor n'était qu'un outil de discrétion, et elle s'était faite prendre. Surprise par l'incantation qu'il avait prononcé, elle n'eut pas la présence d'esprit de parer le sort, et ne pu que subir, à contre coeur, le du sort. Un mal de tête terrible la secoua, et elle s'effondra au sol sous l'effet de la douleur, qui lui donnait l'impression que son cerveau se contorsionnait dans sa boite crânienne.

Des brides de sa vie lui défilèrent devant ses yeux. Son enfance joyeuse, l'apparition du Don, le rejet terrible de ses parents. Les images qui lui fit revivre la glaçait toute entière. Mais si elle se débrouillait sans eux, ses parents l'avaient abandonnée,
et des larmes lui montèrent aux yeux lorsqu'elle entendit à nouveau l'horrible mot' qui la hantait depuis : Monstre.

Meduza serra les poings, tentant en vain de reprendre le contrôle de son esprit et de repousser l'assaut de son rival.

- Protego. À bout de souffle, elle murmura la formule en pointant sa baguette vers lui,
dans une dernière tentative désespérée de mettre un terme à la souffrance effroyable qu'il lui infligeait.

À sa plus grande surprise, le jet de lumière fusa, et alla toucher son adversaire. Étonnée, Meduza se retrouva soudainement projetée dans les souvenirs du serpentard.

- Protego diabolica.

Sans une seule seconde d'hésitation, de faiblesse, Jedusor repoussa l'attaque de la jeune femme, ne lui laissant pas le temps d'apercevoir quoi que ce soit.

D'immenses flammes noires se mirent à danser autour de lui, formant un bouclier obscur. Il le supprima d'un geste, et reposa son regard glacial sur la serdaigle.

- Te te pense donc réellement capable de m'affronter... soupira-t-il, paraissant à nouveau s'engager dans un monologue sans fin, de sa voix mielleuse si envoûtante. DOLORIS ! s'écria-t-il, prenant à nouveau Meduza au dépourvu, alors que celle-ci commençait seulement à se relever.

Elle se protégea d'un charme de bouclier, qu'elle peinait à tenir, d'une part à cause de la quantité incroyable de maléfice que Jedusor lui lançait, et d'autre part à cause de la perte d'énergie extrême que lui avait causée le petit voyage du serpentard dans ses souvenirs.

Après quelques secondes, il abaissa sa baguette, laissant son adversaire pantelante.

- Tu..., surprise par la violence des sortilèges qu'il avait lancé, la jeune sorcière voulu lu demander des explications, mais il la coupa.

- Utilise des sorts plus puissants que tu ne peux l'imaginer, tout à fait. Mais je suis forcé d'avouer que tu m'as impressionné, Meduza.

MEDUZA (réécrit) [HP fiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant