XV - Fin

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- Tu vas trop loin, Tom, murmura Meduza, baguette tendue vers l'homme au visage fantomatique qui se tenait en face d'elle.

Un an était passé depuis les retrouvailles des deux amis, et avec lui l'espoir qu'avait la sorcière de vivre une vie normale. Jour après jour, ses forces la quittait, et il lui semblait qu'à mesure qu'elle s'affaiblissait, Tom plongeait un peu plus dans la folie et la magie noire. Bien sûr, elle avait depuis longtemps connaissance de l'existence des fameux horcruxes, plus grande fierté du serpentard, mais également aux yeux de la sorcière sa plus grande erreur.

La jeune femme s'était traînée chez Jedusor ce matin-là, malgré son état de santé désastreux qui lui permettait à peine de transplaner, pour assister à leur rencontre hebdomadaire. Lors de ces réunions, l'héritier de serpentard lui confiait souvent ses projets, demandaient des conseils mais surtout, ces réunions étaient l'occasion pour Meduza de profiter d'un moment au chaud, d'un repas consistant, et de voir autre chose que son appartement miteux, dont Tom payait gracieusement le loyer chaque mois.

Contrairement à la serdaigle, le jeune homme avait réussi à trouver un travail, et ce même avec son année passée à comploter en Albanie. Sa place chez Barjot et Beurk lui avait été gardé et il travaillait ainsi dans la boutique le matin, et souvent se déplaçait chez les clients l'après-midi. Les talents de legilimens et le charme incontestable du sorcier l'avait rendu indispensable aux yeux du vieux Barjot et lui avait permis de mettre la main sur plus d'un objet rare qu'il convoitait, comme le médaillon de Salazard Serpentard ou la coupe d'Helga Poufsouffle, lorsqu'il avait tué cette malheureuse Hepzibah Smith, à qui il avait dérobé ses précieuses reliques ayant appartenu aux fondateurs. Il vivait donc une vie confortable, la vie dont Meduza avait toujours rêvé. Mais Tom était encore loin d'être satisfait. Ce qu'il recherchait, c'était le pouvoir, la domination ultime et la puissance infinie.

- Ne sois pas ridicule. Tu tiens à peine debout.

- Tu as raison. Je vais crever, souffla-t-elle en prenant appui sur le mur derrière elle. Un rire glacial s'échappa de ses lèvres. Et c'est pour cela que je vais te tuer.

Aussitôt, le visage jusque-là détendu du serpentard se tendit, et il brandit sa baguette, contractant sa mâchoire.

- Ne fais pas quelque chose que tu regretteras. Nous pouvons accomplir de grandes choses ensemble, Meduza. J'ai plusieurs personnes qui cherchent un remède à la malédiction, tu le sais, il soupira. J'ai tout fait pour toi, et voilà où nous en sommes aujourd'hui.

- Cela n'a rien à voir avec ce que tu as fait pour moi.

- Qu'as-tu découvert de si compromettant, alors ? Tu m'as toujours suivi, toujours soutenu. Les crimes dont tu m'accuse, tu en es au moins autant coupable que moi.

- Le diadème, Tom, le diadème. Le diadème que tu m'as si généreusement offert il y a un an.

Jedusor tressaillit.

- C'est un horcruxe. C'est un horcruxe et c'est la raison pourquoi je me suis affaiblie si vite ces derniers temps. Depuis tout ce temps, c'est ma mort que tu attends. Pourquoi, je n'en sais rien, mais tu es tellement taré que je suppose que tu souhaites régner seul sur le monde des sorciers.

- Comment l'as-tu découvert ?

- Je ne suis pas idiote ! J'aurai dû m'en rendre compte plus tôt mais tout concordait. Tu voulais me rendre folle. Depuis le début, tu ne cherchais que ma mort. Tu es monstreux.

- Calme-toi.

- Je ne me calmerais pas. Je suis venue ici pour te tuer, ou mourir en essayant. Tu ne t'en rends plus compte, tu es trop profondément enfoncé dans les ténèbres et la magie noire, mais ce que tu es devenu un monstre. La simple idée de t'observer me répugne ! Tu n'es plus que l'ombre de toi-même, une âme déchirée en mille morceaux, et la meilleure chose à faire, c'est de mettre fin à tout cela. Avada Kedavra !

- Endoloris !

Le sort du jeune homme repoussa avec un bruit sourd celui de la sorcière, comme si la baguette de celle-ci était aussi affaiblie qu'elle. Le sortilège cependant, bien qu'il toucha la jeune femme en plein fouet, n'eut aucun effet sur cette dernière, sinon de la projeter avec violence contre le mur, faisant tomber quelques livres des étagères. Elle laissa échapper un soupire de soulagement. Malgré elle, et en dépit de tout bon sens en vu des actes monstreux de Jedusor, l'affection qu'elle éprouvait pour le garçon restait réelle, et savoir qu'il ne la détestait pas entièrement la soulagea. Désarmée et vaincue, elle fixa le serpentard. Elle savait que la mort l'attendait, et n'attendait que le sortilège de mort prononcé par son ami, comme une libération.

Lorsque ce dernier l'articula, la gorge nouée, il détourna le regard du corps Meduza, plus atteint qu'il ne l'aurait dû l'être par la mort de cette sorcière qu'il admirait tant. La tête basse, après avoir ramasser avec délicatesse la baguette abandonnée de son amie, il s'avança vers elle, et posa ses doigts sur ses paupières pour fermer doucement ses yeux.

MEDUZA (réécrit) [HP fiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant