X - Affection

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La malédiction de Meduza avait à nouveau pris le dessus sur elle-même.

Assise dans un couloir des cachots à même le sol glacé, elle tremblait. La découverte que la jeune femme avait faite en se transformant le matin même était effroyable. De tous les ouvrages qu'elle avait lus au sujet de sa maladie, jamais elle n'avait entendu parler d'une telle chose. Elle n'avait pas osé aller en parler avec le professeur Dumbledore, n'ayant aucune envie de partager cela avec un professeur.

Elle attira ses genoux contre elle, et posa sa tête dessus, cachant son visage bouffi par les larmes. La sorcière se blottit contre le mur, et étouffa un sanglot. Elle se sentait pathétique, à pleurer comme une idiote sur son propre sort.

- Je suis une abomination, murmura-t-elle pour elle-même.

- Meduza ?

Il ne manquait plus que lui !

- Dégage, répondit-elle en essayant d'empêcher sa voix de flancher. DÉGAGE D'ICI PUTAIN !

A bout de nerf, et essuyant rageusement ses larmes et lançant un regard assassin à Jedusor.

- Attends... Tu pleures ?

- Casse-toi, je t'en supplie.

La voix de la serdaigle se brisa en prononçant ces mots et il s'assit à côté d'elle, l'entourant de son bras gauche.

- Qu'est-ce qu'il ne va pas ?

- Je t'en pris Tom, arrête de jouer le gentil. Tu es horrible.

La sorcière repoussa lentement l'étreinte de son ami et repris :

- Tu es un monstre.

- J'ai peur que tu me connaisse trop bien, Ackerkley, soupira-t-il en riant doucement. Tu es trop intelligente pour que je puisse t'envoûter comme ces idiotes qui me courent après.

- Heureuse que tu t'en rende compte, sourit-elle.

- Tu dois me détester, et, crois le ou pas, je te comprends.

Le jeune homme secoua la tête, et Meduza tourna la sienne vers lui pour pouvoir le regarder.

- Je ne te déteste pas, Tom, murmura-t-elle silencieusement. Il l'entendit, cependant, puisqu'un maigre sourire illumina son visage pâle.

Avec une certaine hésitation, la sorcière releva sa manche et dévoila à son camarade l'objet de sa tristesse.

A la place de son index, il y avait une dégoutante patte d'araignée velue.

*

Meduza et Jedusor était assis dans un coin de la Salle des Objets Cachés, sur un canapé défraîchi qu'ils avaient tirés de l'interminable empilement de choses en tout genre.

Une bouteille de whisky pur feu et deux verres devant eux, ils semblaient en pleine discussion. La serdaigle riait aux éclats, et Jedusor l'observait fixement, comme un serpent prêt à attaquer sa proie.

Dès qu'elle eut le dos tourné, - elle jetait un coup d'œil amer au Miroir du Risèd, qui semblait avoir été déplacé -, le garçon sorti une fiole de la poche de sa cape, et versa quelques gouttes du liquide transparent dans le verre de sa camarade.

Ils reprirent la conversation comme si de rien était, et le jeune homme attendit avec patience qu'elle finisse son verre pour lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.

- Dis-moi, tu connais quelque chose à propos de la chambre des secrets ? Tu as toujours le nez dans les livres, je suis sûr que tu en a déjà entendu parler quelque part.

- La chambre des secrets ? La serdaigle fronça les sourcils, soucieuse. Pourquoi t'intéresse-t-elle ?

- J'ai entendu Slughorn en parler l'autre jour. Je meurs d'envie d'en apprendre plus. Ne t'en fait pas, je ne dirais rien, la persuada-t-il sur le ton de la confidence.

- On dit qu'elle se trouve dans les toilettes des filles et (elle reprit une gorgée d'alcool et toussa lorsque la boisson lu brûla l'œsophage) que Salazar Serpentard l'aurait laissé en guise héritage à ses descendants pour qu'ils se débarassent des sangs de bourbes.

Heureux de sa découverte, Jedusor lança un sort de sommeil à Meduza, un sourire de triomphe scotché au visage.

- Je suis désolé, Meduza, chuchota-t-il avant de faire disparaître la fiole de Veritaserum et d'effacer la mémoire de la serdaigle. Tu es si intelligente... Tu aurais du savoir ce que j'allais faire.

*

Tom et Meduza parcouraient les toilettes des filles, cherchant sans relâche ce qui pourrait s'apparenter à l'entrée de la fameuse chambre des secrets. Depuis des jours, la pièce de Salazar était devenue la nouvelle obsession de Jedusor, et la serdaigle l'aidait dans sa quête, même si elle se demandait encore comment le serpentard avait appris l'existence de la salle.
Tom et moi parcourions les toilettes des filles, cherchant sans relâche ce qui pourrait s'apparenter à l'entrée de la fameuse chambre des secrets.

Soudain, laissant sa main traîner sur les robinets, désinvolte, la sorcière sentit une légère variation des sculptures des lavabos.

- Tom ! Viens voir !

Son ami accourut aussitôt, et se figea lorsqu'il aperçut le serpent sculpté dans la pierre. Meduza recula lorsqu'elle vit la folie reprendre possession de son camarade, mais il déblatérait déjà des phrases interminables en fourchelang.

Quelques minutes plus tard, les deux adolescents étaient dans la salle. L'humidité et le froid glacial de la pièce firent frissonner la jeune femme, alors qu'elle jetait des regards paniqués à Jedusor, qui écarquillait les yeux devant l'immensité terrifiante de la chambre des secrets. Évitant les flaques d'eau poisseuses, l'héritier de serpentard se dirigeait vers la colossale statue de Salazar qui dominait la pièce. Il continuait son monologue dans la langue des serpents, semblant invoquer des démons, alors que Meduza ne bougeait plus, fixée alors qu'elle se laissait peu à peu envahir par l'angoisse.

- Tom ! Laisse-moi sortir d'ici.

Il la regarda un instant, puis se retourna face à la sculpture, poursuivant son discours.

- Tom ! On va crever ici, merde !

Avant qu'elle ne puit continuer, la bouche de l'immense statue s'ouvrit, et un monstre titanesque en sortit. Couvert d'écaille, un gigantesque serpent long de plusieurs dizaine de mètres se dressait devant eux, et Meduza poussa un hurlement de terreur, avant de courir vers la sortie, sachant pertinemment que seul Jedusor pouvait la libérer.

- Ferme les yeux. Ne croise surtout pas son regard, confia Tom qui reprit son charabia de sifflements.

Il jeta un coup de d'œil à la serdaigle, qui paniquée, s'était recroquevillée contre la porte.

- Ne t'inquiètes pas. Il ne te fera aucun mal, annonça Tom alors que l'énorme reptile s'entourait autour de lui, comme un chien faisant la fête à son maître retrouvé.

MEDUZA (réécrit) [HP fiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant