VIII - Crime

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Sa baguette illuminée à la main, Meduza s'élançait dans le dédale des couloirs. Sur son passage, les portraits grognaient, mais elle n'y prêtait pas attention.

Ses phalanges blanchissaient tant elle serrait sa baguette, et elle courrait dans le château comme si sa vie en dépendait en direction des cachots. Arrivée devant la salle commune des serpentards, le souffle court, elle prit une minute pour essuyer ses yeux brillants de larmes.

Une vague de froid la fit frisonner lorsqu'elle entra dans la pièce. La pièce était sombre, intimidante. Elle était immense, toute en longueur, et les murs, le sol et le plafond était fait de pierres noires brutes. Elle était décorée par des tableaux macabres et des bougies illuminait faiblement la salle, envoyant au sol des ombres effrayantes. Des crânes étaient posés sur les tables, et Meduza écarquilla les yeux lorsqu'elle comprit qu'il s'agissait d'encriers. La salle était aux antipodes de celle de serdaigle, chaleureuse et accueillantes. Le lac noir, qui se trouvait au-dessus, donnait à celle-ci une atmosphère humide et glacial, et l'on aurait presque cru entendre le clapotis de l'eau et des créatures terrifiantes qui y vivaient. De nombreuses bannières et drapeau à l'effigie de Serpentard était accrochés, et quelques fauteuils noirs défraîchis trônaient ça et là.

Avec un soupir de soulagement, la jeune fille aperçu celui qu'elle cherchait. Penché sur sa table, au fond de la pièce, Tom Jedusor travaillait sur un devoir de sortilèges. Elle se précipita jusqu'à lui à grandes enjambées, et ne puis s'empêcher de lire les dernières phrases écrites sur son parchemin. Déchiffrant son écrite en patte de mouche, elle pointa du doigt une erreur, l'air désinvolte.

- Les victimes d'un sortilège d'Amnésie peuvent recouvrir la mémoire. C'est simplement très rare, affirma-t-elle hâtivement.

Le jeune homme ne semblait pas surpris de cette visite, et, après avoir corriger son erreur, il se retourna lentement vers sa camarade, plongea ses yeux chocolat dans ceux de Meduza.

- Pourquoi es-tu là, Meduza ? Glacial, il referma son livre et se leva. Je sais que tu te crois plus intelligente que tout le monde, mais j'espère que tu n'as pas fait tout ce chemin pour me pointer mes fautes.

Étonnée par le ton agressif qu'il employait, elle eut un mouvement de recul.

- J'ai besoin de ton aide.

- Pourquoi donc ?

Elle mordit ses lèvres et baissa les yeux, chassant ses larmes en battant des cils, avant de prendre une grande inspiration. Elle ne pouvait pas l'avouer. Pas ici, pas devant tous ces serpentards qui la fixaient comme s'il s'agissait d'une bête sauvage.

- Je ferai tout ce que tu voudras en échange, Tom. Simplement, aides-moi.

Il ne répondit pas, et se contenta de la dévisager.

- Je t'en supplie ! suppliante, Meduza pris les mains de son ami, qui, surpris, se détacha rapidement.

- Tout ce que je voudrais ?

- Ne me fait pas répéter. J'ai besoin de toi, et je te rendrai la pareil en échange.

- C'est d'accord.

- Suis-moi.

*

Les deux étudiants marchaient en direction de la forêt interdite, dans un silence pesant. Meduza n'osait pas révéler au garçon l'object de son méfait, mais elle était persuadé qu'il avait déjà lu dans son esprit, qualité qui l'agaçait de plus en plus.

- Qui c'est ? demanda-t-il soudainement, brisant le silence de la nuit noire qui les enveloppait.

La jeune femme s'arrêta brusquement, et fixa le brun, l'interrogeant du regard.

- Allons Meduza ! Je ne suis pas idiot. Qui as-tu tuer ?

- Ne le dis pas si fort, merde !

Il éclata de rire, et la serdaigle frissonna d'horreur en entendant son rire froid dans la nuit.

- C'était un accident ! Je ne l'ai pas tué !

- Ne t'inquiètes pas, murmura-t-il en secouant la tête. C'est souvent comme ça, au début.

- Tu te fous de m-

- Ecoute moi ! Nous sommes pareils, Meduza.

- C'était un accident, putain ! cria-t-elle en éclatant en sanglot.

- Meduza..., souffla-t-il en s'approchant d'elle.

- Ne me touche pas ! hurla-t-elle en le poussant brutalement.

- J'ai déjà traverser ça, je peux t'aider. Nous sommes pareils, chuchota-t-il, s'avança encore une fois pour la prendre dans ses bras

- Je ne suis pas comme toi ! cracha-t-elle, en s'éloignant de lui, essuyant rageusement ses larmes. Tu es un monstre !

*

- Silence, s'il vous plait.

Le professeur Dippet se leva, et les étudiants, interrompus dans leurs discussions, se turent.

- Votre camarade de gryffondor Zacharia Parker n'était pas dans son dortoir, ce matin.

Meduza sursauta, et Tom se retourna lentement vers elle, mais elle fixait ses mains.

- Quelqu'un l'a-t-il vu, depuis hier soir ?

La serdaigle se mit à trembler. Si Jedusor rapportait ce qu'il savait, elle serait à Azcaban dans l'heure.

Heureusement pour elle, la question du directeur fut accueillie par un long silence, alors que toute la salle se fixait, cherchant à voir si quelqu'un allait prendre la parole.

Le silence de Jedusor signifiait deux choses pour Meduza. D'une part, il avait tenu sa parole. Mais d'autre part, elle avait une dette envers lui, et elle redoutait déjà ce que le monstrueux serpentard allait lui faire faire.

Durant sa discussion avec lui, le soir du drame, elle avait compris que la face sombre du ténébreux garçon était bien plus dangereuse que tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Il n'a pas de cœur, pensa-t-elle.

MEDUZA (réécrit) [HP fiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant