L'Encyclopédie d'Argent

L'histoire

Maximilien respira un grand coup avant de commencer son récit :

-Tout à commencer il y a fort longtemps. L'Empereur Napoléon était en pleine campagne militaire, et dirigeait fièrement sa Grande Armée, réputé invincible. Pourtant, personne ne pouvait nier les blessés et les morts qui se faisaient jour après jour. Alors, dans Paris, un petit groupe de scientifique, décida de réagir. Ils étaient persuadés, grâce au pouvoir de la science et de la médecine, de pouvoir guérir toutes les blessures, et peut-être même la mort. Cependant, ils décidèrent de garder ce projet secret, et de ne rien ébruiter tant qu'ils n'auraient fait aucune découverte concrète. Puis, deux guerres ont ravagé ce début de vingtième siècle. A cette époque, nous espérions plus que tout réaliser notre plus grand projet. Nous voyons, impuissant, les morts, tomber les uns après les autres. Jamais de ravage n'avait été aussi grand qu'à ce moment-là.

Edouard l'écoutait attentivement.

-Et, ils ont fait beaucoup de découverte ?

-A vrai dire, les débuts ont été très difficile. Ils ont eu du mal à se procurer tout l'équipement nécessaire à l'élaboration de leur projet. Cependant, ils firent quelques découvertes, très mineures. Petit à petit, le groupe s'agrandissait, et tout les scientifiques eurent l'idée de regrouper leurs connaissances communes, et leurs découvertes dans un livre, qui pourrait servir aux générations suivantes, qui prendraient le relai. Ainsi, l'Encyclopédie d'Argent a grandi de jour en jour, et pendant plusieurs générations.

-Mais... Aucune découverte majeure n'a été faite, n'est-ce pas ?Vous n'avez jamais réussi à... Comment le dire sans paraitre ridicule...

-Régénérer un membre ? Ramener un mort à la vie ?

-C'est cela...

-Plusieurs expérimentations ont été réalisés, et nous prenions toujours en compte les dernières avancées scientifiques de l'époque. Nous nous sommes également basé sur d'anciennes découvertes, et théories, notamment celles d'Erasmus Darwin, qui avait tant inspiré Shelley. Mais non, jamais nous n'avons réussi à mener à bien nos rêves. Nous poursuivions des chimères depuis le début. Vous savez quoi ? Toutes ces rumeurs, tous ces fantasmes qui déambulaient dans le Paris de la Belle-Epoque, tout ça ne valait pas mieux que nous. Vous mettiez tout vos espoirs dans les mains de pauvres savants fous.

Edouard ne voulait pas se laisser aller à la déception.

-L'Encyclopédie d'Argent... Où est-elle à présent ?

-Rangé, quelque part, dans notre bibliothèque.

-Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, vous ne vous révélez pas au monde entier ?

-Je vous l'ai dit... Nous ne sommes que de pauvres savants fous. Depuis le début, nous voulions jouer aux magiciens, se croyant plus malins que tous les autres, capable de tout, surtout de l'impossible. Les quelques rumeurs qui circulaient avaient au moins le mérite de faire rêver les gens. Non, aujourd'hui, nous sommes plus quelques ridicules chimistes, jouant avec les éprouvettes, à faire changer de couleurs nos produits, et à créer quelques feux d'artifices pour nous amuser.

-Est-ce que je pourrais voir cette Encyclopédie ?L'homme se leva, et sortit du laboratoire.Edouard se mit à le suivre, frénétiquement.Ils marchèrent longuement, dans ce long couloir.

-D'où vient cette lumière qui éclaire le couloir ?

-Même si nos travaux en biologie n'ont jamais été très fructueux, nous ne nous sommes pas limité à ce domaine. Dès que nous avons réussi à maitriser l'électricité et la lumière, nous avons pu inventer tout un système d'éclairage, qui nous permettrait d'illuminer efficacement nos laboratoires avec le moins d'énergie possible.

Edouard observait le long couloir, admiratif.

-Au moins, vous n'aurez pas tout perdu.

-C'est ce qu'il faut se dire. Bientôt, ils arrivèrent face à une nouvelle porte.

Maximilien l'ouvrit, avant d'entrer.Les deux hommes se trouvaient dans une petit bibliothèque. Bien qu'elle ne soit pas grande, elle devait pourtant compter un large choix d'ouvrage.Edouard observait tout ces livres, prenant la poussière. Une vie ne suffirait probablement pas pour pouvoir tous les lire.

Au milieu de la salle, sur un beau présentoir de pierre, décorés de plusieurs gravures, un large livre reposait.Edouard s'approcha, timidement. Il ne savait pas comment réagir.Devant lui, se trouvait l'Encyclopédie d'Argent, un livre d'un siècle et demi, qui a traversé l'Histoire.Malgré les dires de Maximilien, Edouard était persuadé qu'il renfermait un savoir immense et indescriptible, sans compter les nombreuses découvertes présentes, encore inconnu du grand public.Edouard caressa du doigt l'ouvrage. Un frisson s'empara de lui.