Je n'ai jamais vraiment compris ce qu'était un rantbook. Le contenu de la chose, je vois, mais pourquoi ce nom ?
Ce bouquin ne répondra jamais à cette question. En revanche, il sera rempli des trucs un peu vieux (autrefois, j'y postais des avis sur...
Le scoop tout frais, c'est sans doute cette révélation : Lubrizol n'a pas brûlé seule. À côté, Normandie Logistique, qui stockait entre autres plus de 4000 tonnes de produits de Lubrizol, a vu 3 de ses entrepôts prendre feu. L'un d'entre eux a entièrement disparu.
Évidemment, Lubrizol s'en donne à coeur joie pour reporter la faute du départ de feu. Naturellement. On aurait dû s'en douter.
NL (Normandie Logistique) a engagé une agence de communication pour gérer cette crise. Ladite agence a ainsi répliqué :
"Lubrizol est un de nos clients, c'est logique que nous ayons ses produits chez nous. Des produits qui ne sont ni dangereux, ni toxiques, mais inflammables."
Ah bah ça, en effet, inflammables, on s'en était rendu compte, dire le contraire aurait été un peu exagéré... non en fait laissez tomber, le reste de la phrase est déjà suffisamment exagéré, à ce stade tout est permis.
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Pourquoi est-ce exagéré, me demanderez-vous ? Pourquoi mettre en doute la parole de cet autre industriel ? Pourquoi ne jamais faire confiance à "ceux qui savent" ? (oui, cette expression est en passe de remplacer "allez vous faire enculer avec des barres d'uranium" dans mon cœur de Rouennaise intoxiquée)
Eh bien parce que, comme le souligne le responsable CGT de Seine-Maritime, ça n'a aucun sens. Tous les produits chimiques sont dangereux si on les brûle et qu'on les mélange, c'est logique.
NL persiste et signe en précisant ne pas savoir quels sont les produits qui ont brûlé (mais ils savent qu'ils sont pas toxiques, naturellement). Là encore, selon le même responsable, c'est "impossible" : "impossible qu'une entreprise ne sache pas ce qui entre et ce qui sort de son entrepôt".
Enfin, NL tente d'être rassurante (de protéger ses miches, surtout) en déclarant qu'ils ne stockent que des matières premières. Le souci ? La préfecture a oublié d'accorder ses violons puisqu'elle a déclaré au contraire que NL abritait des produits finis.
Bon les gars, un peu de sérieux s'il vous plaît : si vous devez mentir, entendez-vous au moins sur une version unique et crédible, ça vous évitera de tous passer pour des guignoles.
Bref, en résumé, qu'est-ce que ça change, que Lubrizol ait brûlé avec une pote ?
Vous souvenez-vous de ces fameuses 5000 tonnes de produits chimiques qui ont servi de combustible au feu gigantesque qui a noyé nos nuages de noir pendant des heures ? SURPRISE, en fait ce sont pas 5000, mais plus de 9000 tonnes de substances "on ne sait pas ce qui a brûlé" qui sont parties en fumée.
Réjouissant, n'est-ce pas ? Passé un certain seuil, même en multipliant par 2 la quantité de saloperies qui se trouvent actuellement dans l'air, je me dis que ça pourrait bien m'en toucher une sans faire bouger l'autre, hein.
