Chapitre 76

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Clémence.

Je pris une grande inspiration devant le miroir élancé de mon placard, admirant ma petite robe rouge retroussée accompagnée de talons à aiguille et de collants blancs, puis d'une veste en jeans, le tout digne du début 90. J'aimais porter des talons, j'avais oublié cette sensation de se tenir au-delà de mon 5'4".

Quelques minutes encore, je le voyais du reflet de l'horloge à mes arrières. Je n'oubliai pas de poser mes écouteurs pour enclencher le nouveau succès d' Ed Sheeran, Thinking Out Loud, souriant au souvenir de mon frère n'appréciant pas cet artiste. Mais moi si.

Le café n'était pas loin, la marche suffirait. Et la neige fondante en ce début de saison m'aiderait à la tâche. Je me forçai à fixer autre chose que le sol me ramenant à l'esprit l'image de la peau blanche de mon amie gâchée par les cicatrices.

Je m'arrêtai. Peut-être m'avait-il menti et quil ne m'attendrait à la venue d'un retard? Peut-être ne viendrait-il pas point.

Mes craintes s'estompèrent quand je passai la porte, le voyant vaguer sa main comme s'il m'attendait depuis un moment, alors que j'étais deux minutes avant le temps fixé.

- Hey.

Je ne m'attendis pas à ce qu'il tires ma chaise pour me laisser choir, dans un ralenti parfait. Je pus sentir le frôlement de son pouce sur mon coude avant qu'il le retire, abasourdi lui aussi par la friction de notre contact. Tant de gentillesse dans ses gestes, y avait-il quelque chose de caché?

- Hey.

Jamais je n'avais été habile des mots, ma préférence était le silence, mais ce n'était clairement pas son cas puisqu'il aligna;

- Joli temps n'est-ce pas?

Le naturel de son ton me dit pouffer de rire, peut-être aussi à la fois la bonté de son sourire. Dès nos moments seuls je le voyais agripper cette nouvelle apparence du Louis Tomlinson que je me voyais tomber pour un peu plus chaque jour.

- C'est bizarre, lança-t-il.

Je m'arrêtai par peur de l'avoir crisper.

- De?

Je fis attention de rester posée sur chaque syllabe pour ne pas montrer signes d'hypocrisie.

- Elle ne m'a jamais trouvée drôle.

Le sourire en coin, quoique triste, charit mon cœur. Je voulus de nouveau l'embrasser, et encore et encore et...

- Jamais ri? Demandai-je surprise en retenant mes pulsions.

- Oui bien sur. (Is se reprit en main.) Seulement pas en me regardant comme ça.

Le regard qu'il me transmit me donna des papillons, me faisant réaliser qu'il venait de me comparer à sa petite-amie.

- C'est sans doute pourquoi je l'ai quittée.

Je faillis m'étouffer avec ma propre salive, puis réfléchis, est-ce que seulement Harry lui avait parlé de mes...

- Mais bon, je ne suis pas venu parler de ça. J'ai trouvé plutôt étrange que tu m'invites prendre un café. Quelque chose de special a me dire?

Son sourire sincère était revenu, me faisant rougir jusqu'à la racine de mes cheveux.

- Tu es la seule personne qui je crois m'accepte en dehors de mon trio de rejetées.

Il fronça les sourcils et je sus quil allait gâcher cette excuse, mais fus surprise de découvrir de la jalousie dans sa réplique.

- Oh, je crois qu'Harry t'apprécie.

Je haussai les épaules.

Un garçon aux traits durs vint nous servir.

- Que puis-je faire pour vous?

Je pris la jambe de Louis croisant la mienne sous la table comme un geste commun, mais tout au fond, j'espérais qu'il la pose pour démarquer son territoire.

- Ce sera un thé à la menthe pour moi, répondit-il mon devant de sont ton anglais.

- Et moi un Cappucino Glacé.

Alors qu'il s'éloignait, sa jambe reprit sa place première.

- Glacé? Dans ce temps-ci?

À son tour de rire, mais de manière tellement douce qu'on aurait cru que je le fascinais.

- Je ne supporte pas le froid de l'air, ni les boissons chaudes

Il me sourit et je crus que notre échange dura des heures avant que le serveur nous rejoigne.

- Intéressant, chuchota-t-il.

Plus tard, nous nous retrouvames sur le trottoir, se fixant discrètement chacun notre tour.

- Tu ne parles pas beaucoup, dit-il.

- J'avoue que j'agis surtout par physique. Langage corporel plutôt.

Il rit, sans que je comprenne pourquoi, ses gloussements s'intensifiant.

- Quoi?

Il s'arrêta en bordure pour replacer l'une de mes mèches.

- Tu es innocente pas vrai?

Ce n'était pas une question à laquelle je m'attendais pour une simple sortie et il dut remarquer puisque son froissement de sourcils s'intensifia alors qu'il touchait l'espace entre les miens.

- C'est juste que tu agis comme si tu avais tout appris de la vie, prête à partir, alors qu'il y a tellement de merveilleuses expériences que tu as manqué.

Je retenus mon souffle. Il captait si bien ma gestuel que j'en frissonnai. Son doigt se posa sur mon arcade pour suivre la courbe de mon visage, puis mes lèvres.

- Je pourrais y remédier.

Si je n'avais pas été paralysée, j'aurais deblatré mon passé, puis pleuré, pour crier, mais ses lèvres si proche des miennes me firent comprendre que le passé était passé.

Nous nous serions probablement aussi embrassé si ce n'avait pas été de ce foutu appel d'Amé.

S bridge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant