Les yeux d'Aurélien, embués de désespoir forcent le médecin à accepter l'invitation. Bien sûr qu'il n'allait pas dire non mais... C'est pas vraiment à coup de câlins, de patouilles dans les cheveux et de bisous sur le haut du crâne qu'il soigne ses patients d'habitude et il ne veut pas outrepasser son rôle une énième fois.

Mais si sa présence peut rassurer le plus jeune qui semble tout de même s'être apaisé dans ses bras alors pourquoi pas. Et puis c'est pas comme si Guillaume était foncièrement contre une nuit en compagnie d'Aurélien, en tout bien tout honneur bien sûr !

*

A pas de loup, le jeune médecin pénètre dans la chambre à coucher quelques instants plus tard, une tasse de thé fumante dans la main. Son jeune ami est assoupi, les traits presque détendus, la respiration plus régulière et Guillaume ne peut s'empêcher de s'arrêter un temps pour contempler la scène. Son coeur s'agite dans sa poitrine, s'il n'en était pas sûr avant, maintenant il peut l'être : il est amoureux. Follement, même. Comme un fou, comme un soldat, comme une re-sta du rap.

Un petit sourire naît sur ses lèvres, motivé par la tendresse qui émane du bel endormi et c'est à ses côtés qu'il décide de s'assoir tout doucement après avoir posé la tasse sur la table de nuit. Si seulement il n'y avait pas ce Julien, si seulement... se répète t-il intérieurement. D'ailleurs, il est où celui-là ? C'est pas normalement son rôle de le protéger et le rassurer dans ce genre de moment ? Guillaume accepte bien volontiers de le faire à sa place mais malheureusement, il n'a pas toutes les attributions du petit ami... même s'il en ferait un parfait, surtout pour Aurélien.

Ses doigts ne résistent pas à l'envie de caresser cette joue légèrement barbue avant de finir leur course dans les cheveux longs du plus jeune. Il le caresse tendrement, un regard bienveillant posé sur lui. Il ne le quitte pas des yeux, il veut s'assurer qu'il récupère comme il se doit de cet épisode malheureux. Pauvre amour, se dit-il dans un sourire désolé, pourquoi un jeune homme comme lui est obligé de vivre depuis des années avec des angoisses et des peurs pareilles, la vie est injuste, y a pas à dire, surtout quand on sait que c'est auprès de Julien qu'il papillonne.

- Mmmh...

Un grognement tout bonnement adorable le sort de ses rêveries et c'est un Aurélien à moitié endormi qui lui sourit doucement.

- Vous êtes resté...

- Bien sûr que je suis resté...

- Pourquoi...? Demande t-il en se relevant difficilement.

Guillaume laisse tomber doucement sa main, quittant la chaleur si agréable de ses cheveux noirs.

- Pourquoi... eh bien parce que vous m'avez demandé de rester et puis... parce que j'avais pas envie de vous laisser seul.

- Merci... Je sais que je suis un fardeau.

Guillaume leva les yeux au ciel puis rit doucement avant d'oser caresser sa joue de nouveau.

- Je vais reformuler... Je suis resté car vous me l'avez demandé mais aussi... surtout... parce que j'en avais envie. J'aime être avec vous, Aurélien.

Aurélien sait qu'il va perdre à ce petit jeu alors il accepte ce compliment qui lui fait palpiter le coeur, mais d'une manière bien plus agréable que tout à l'heure.

- J'aime aussi être avec vous Guillaume...

- Où est Julien ? Vous voulez que je l'appelle ?

- Hein ? Non, non... c'est pas la peine, je... je lui enverrais un message demain matin... Puis il va se foutre de moi, donc...

- Se foutre de vous ? C'est pas censé être votre petit ami ? Dit-il d'un ton dédaigneux.

Cure my heart - TERMINEEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant