Après ce dernier texto échangé il y a une semaine, Guillaume n'avait pas essayé de le recontacter. Aurélien avait été clair avec lui, il avait outrepassé son rôle de médecin et il avait tout foutu en l'air en le prenant dans ses bras et en critiquant son mec l'autre soir avec Claude... putain ce qu'il s'en voulait !

Et cette manière de l'appeler Docteur, comme s'il balayait tous les petits rapprochements qui semblaient les avoir rendu heureux... Aurélien avait certainement dû se rendre compte qu'il tenait à Julien et qu'il était bien mieux avec lui qu'avec son médecin qu'il ne connaissait pour ainsi dire presque pas. Mais ces petits rencards... c'était aussi pour qu'ils apprennent à se connaître. Tant pis, Guillaume s'était encore trompé. Mais ça faisait mal, il ne pensait plus qu'à ça.

Aurélien occupait dors et déjà beaucoup son esprit mais là, il n'y avait plus l'espoir d'un baiser volé ou d'un câlin beaucoup trop long pour n'être qu'amical... Non, dorénavant il repensait à tous ces petits moments où il avait manqué de subtilité et se fustigeait intérieurement d'avoir été trop loin...

La veille, lorsque Guillaume s'était rendu au travail, une lueur d'espoir avait réchauffé son coeur. Aurélien venait régulièrement le voir afin de renouveler ses ordonnances de vitamines, lui qui oubliait quelques fois de manger car bien trop absorbé par ses compositions florales et il se trouvait que le rendez-vous avait été programmé pour aujourd'hui 11h30.

Toute la matinée, le jeune médecin avait attendu, attendu et encore attendu. De toute manière, c'était la dernière chose qu'il lui restait à faire : attendre. Les patients s'enchaînaient les uns après les autres d'une lenteur telle que Guillaume pensa à un moment que son horloge murale, sa montre, l'heure de son téléphone et l'heure de l'ordinateur avaient un problème. Mais non, à son plus grand désespoir, tout fonctionnait parfaitement.

L'impatience le rongeait, si bien qu'il se demandait s'il n'allait pas annuler tous les patients du matin tellement il angoissait à l'idée de se retrouver face à Aurélien. Il avait même prévu -et répété devant sa glace hier soir- un petit discours adressé au jeune homme. Et... un joli bouquet de myosotis. Quel comble d'offrir des fleurs à un fleuriste, s'était-il dit mais celles-ci, il les avait cueilli lui même, cherchant dans chaque pétale la perfection égale à celle de la beauté d'Aurélien.

Alors qu'il était perdu dans ses pensées, Guillaume sursauta lorsque la porte s'ouvrit sur sa secrétaire qui passa la tête dans l'encadrure.

- Docteur, désolée de vous déranger, en ce qui concerne votre prochain patient....

Guillaume jeta un oeil rapide à la pendule, il était 11h25. Aurélien. Aurélien. Aurélien !

- Non, pas de problème... Il est arrivé ?

- Son compagnon à appelé pour dire qu'il avait un empêchement et qu'il ne pourrait pas venir aujourd'hui.

- Oh... dit simplement Guillaume, qui tentait tant bien que mal de ne pas montrer que son monde s'effondrait, il à repris rendez-vous ?

- Non, il à dit qu'il rappellerait.

- D'accord, très bien... Merci Sandrine.

**

Ce qui nous amène à un Guillaume avachi sur le canapé du salon, en train de regarder les rediffusions de TPMP. (on critique pas, c'est l'un des plaisirs coupables de l'auteure)

- Putain mais c'est vraiment d'la merde ce truc...

Bien évidement, il avait le moral dans les chaussettes et un rien l'agaçait depuis ce matin mais franchement, ça pouvait se comprendre. Il n'avait donc rien trouvé de mieux que de gueuler sur Hanouna toute la nuit, calé dans son canapé et enroulé d'un plaid confortable. Demain, heureusement, il avait deux jours de repos alors il irait se changer les idées avec Claude et comptait bien réitérer l'expérience de l'embuscade.

Cure my heart - TERMINEEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant