Faire la paix

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_ « On est en sécurité ici » annonça Gabriel en se laissant choir sur le sol poussiéreux. Callie était accroupie, les mains sur les genoux essayant tant que mal de reprendre son souffle. Depuis la révélation de toute à l'heure, Callie ne lui a pas adressé la parole une seule fois et ne pensait pas le faire de si tôt. Elle se redressa d'un coup, et se mit à la découverte de leur refuge. C'était un ancien hangar négligé, ses murs tous vandalisés par des écrits et des dessins grotesques paraissaient sur le point de s'effondraient, des cartons étaient éparpillés par tout, et des seringues étaient jetées par ci par là. Une odeur forte de pisse et de sueur mélangées rendait les lieux encore plus dégoûtants. Ça serait probablement un lieu de rencontres pour les squatteurs la nuit ou des adolescents en manque de sensation forte en déduit Callie. Elle se retourna pour retrouver Gabriel, ce dernier était en train d'épousseter son jeans, et plusieurs bribes de poussière volaient dans l'air à la simple secousse.

_ « Qu'est ce qu'on fait maintenant ? » demanda Callie froidement

_ « Aucune idée » souffla l'interrogé d'une voix calme sans lui adressait un regard.

_ « aucune idée ! AUCUNE IDÉE !! Mais tu te fous de ma gueule ou quoi ? C'est toi qui nous as entrainés dans ce merdier. Tu te débrouilles, pour nous en sortir ! » Menaça Callie avec une rage surprenante.

Gabriel se décida enfin à relever sa tête en direction de cette dernière : « Écoute Callie, si on est ici, c'est principalement par ta faute. Ces gars là qui nous poursuivaient, tout ce qu'ils voulaient c'est toi et seulement toi. Donc s'il y'a une personne à blâmer ici ça serait probablement toi. » Lâcha-il en pointant son doigt vers elle.

_ « T'es vraiment entrain de rejeter la faute sur moi maintenant ! Très bien donc. Je vais sortir et me débrouiller toute seule. Adios amigo » lança Callie en se dirigeant vers la sortie du hangar.

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_ « je ne te pensais pas si bête. »

En entendant ces mots Callie stoppa sa démarche et se retourna en rappliquant offusquée

« Je te demande pardon.»

Gabriel termina sur son élan : « tu serais morte dès ton premier pas en dehors crois moi. Si tu veux t'en sortir, on doit rester ensemble et trouver d'abord un plan. »

Un éclat de rire froid régna dans toute l'habitacle et une voix sans émotion lâcha : « rester tous les deux ensembles, c'est la pire blague qu'en m'a jamais faite. Tu t'entends parler au juste ! »

Si ses mots lein touchés, Gabriel ne laissa rien apparaitre et la laissa poursuivre son monologue : « je ne te fais plus confiance Gabriel ! Tu m'as mentis pendant tout ce temps en se jouant de mes sentiments. Tu m'as manipulée bon sang, et t'as encore le cran de me parler ? Tu n'es pas possible !! » Callie était sur le bord de s'écrouler en pleurant mais elle se ressaisit au dernier moment, surtout ne jamais montrer ses faiblesses à autrui.

Gabriel ne répliqua pas, il garda le silence.

_ « et t'es même pas fichu de nier ou de t'expliquer merde. » Callie commença vraiment à perdre patience devant cet être muet, tout au long de sa tirade elle espérait secrètement qu'il allait craquer et lui raconter enfin la vérité, apparemment elle s'est trompée et c'est ce qui la met en rogne.

_ « Premièrement, je ne t'ai jamais mentis, j'ai juste omis de te dire quelques vérités ce qui en soit n'est pas mentir mais plutôt cacher des choses. Deuxièmement, si t'es encore en vie c'est grâce à moi ma cocotte. Tu ne t'es jamais posée la question de ce qui aurait pu t'arriver après ton accident si je n'étais pas présent. EH bien je vais te raconter la seconde partie de ton aventure et écoute moi bien. après que tu t'étais buter la manche contre cet arbre, eh bien t'es devenue une proie facile désormais, les mafieux n'avaient qu'à te fracasser la tête contre le volant avec plusieurs coups répétitifs jusqu'à la mort et te laissaient choir ici. Quand les flics arriveront, ils penseraient que c'était simplement un accident mortel, ils ne songeront jamais à un meurtre commis par des mafieux pour rendre les comptes. Et ainsi le tour serait joué. » Callie frissonna en entendant ces propos.

« Mes camarades étaient sur le point de réaliser leur joli petit plan si je n'avais pas intervenu au bon moment pour les arrêter. Étant donné que j'étais le chef de la mission, ils n'avaient pas droit à me désobéir. Je les tous envoyaient promener en leur promettant de te tuer avec ma propre façon. »

Gabriel prononça ces derniers mots en fixant Callie avec froideur, un regard qu'elle n'a jamais vu auparavant.

_ « et pourquoi tu ne l'as pas fait ? » questionna Callie hésitante

_ « faire quoi ? »

_ « Ce que t'as promis à ta bande, me tuer.» balbutia Callie.

_ « parce que moi, contrairement à toi j'ai confiance en toi et je tiens plus à ta vie qu'à la mienne » dit-il avec sûreté.

Cette fois Callie sentit que ce dernier était sincère mais quelque chose dans son discours clochait alors elle le sonda avec un regard ferme : « supposons que ce que tu dis est vrai ; les mafieux se seraient rendit compte d'un jour à l'autre que je n'étais pas morte comme prévue, que je détenais une autre vie après ma sortie de l'hôpital et que donc tu leur as mentis. »

Gabriel parut un peu embarrassé mais se confia tout de même : « eh ben, il faut croire que là je t'ai sauvée la vie encore une fois, et ta perte de mémoire m'a beaucoup aidée à convaincre le boss. Au début ce dernier ne voulait rien entendre, il a même menacé de me tuer, chose qu'il ne pourrait jamais faire étant donné que je suis sa seule personne de confiance, sa main droite, son cerveau, bref je lui ai dit de te laisser tranquille pour le moment et si on remarquait des choses bizarres on te buterait. Et tu sais quoi ? Si il a accepté, c'est seulement parce que je lui ai avoué que...»

Callie sentit ce dernier sur le point de se livrer quelque chose d'important mais quelque chose le bloquait, alors elle s'approcha doucement de lui et posa sa main sur la sienne :

« Parce que quoi Gabriel ? » demanda-t-elle doucement :

« tu sais je me rappelle maintenant de tous Gab et plus précisément la fois ou tu m'as invitée, c'était notre premier rendez vous, tu m'avais bandé les yeux et tu m'as conduite au sommet d'une falaise, au début j'avais peur, moi toute seule en compagnie d'un assassin en plein de nulle part était de la pure folie, des idées aussi folles l'une que les autres me passaient par la tête. Et je commençais à regretter un peu mon choix. Mais tu as réussi à me prouver le contraire, on est resté tout les deux assis à contempler la vue magnifique qui s'offrait à nous, personne ne parlait. Et puis d'un coup tu t'es retourné et tu m'as embrassé, un baiser doux et hésitant, on était tous les deux intimidés, moi me battant avec ma conscience qui me soufflait que je dérapais complètement et toi absorbais par tes propres pensées. C'était un moment magique que je j'échangerais pour rien au monde. On savait tous les deux que ce baiser signait notre arrêt de mort mais on s'en foutait carrément. C'est ce que j'admirais chez toi Gabriel, ton je m'en foutisme, tu emmerdais la terre entière. Puis tu t'es levé sans explication, tu t'es dirigé tout droit vers la falaise et tu m'as dit en sautant.

Gabriel et Callie récitèrent en même temps : « Si t'as vraiment confiance en moi suis-moi. »

« Et qu'est ce que jai fais Gab ? Qu'est ce que j'ai fais ? » Gabriel connaissait la réponse mais voulait l'écouter de la bouche de cette jeune femme qui se tenait à ses cotes.

« J'ai sauté Gabriel, oui j'ai sauté, même si je te connaissais à peine, même si je savais que ce que je faisais était insensé, même si je ne savais si j'allais trouver une terre ferme en atterrissant. J'ai sauté parce que j'avais confiance en toi, et ce que j'essaie de te dire c'est que je te fais toujours confiance Gabriel. » Callie acheva son discours tout en ajoutant une pression sur leurs mains nouées.

« Maintenant lève toi.» Calie se redressa et lui tendit la main « j'ai un plan et j'espère cette fois que tu ne me cache plus rien »'

Gabriel lui sourit et se leva à son tour : « oh ne crains rien pour l'instant » il prononça ces mots en espérant dans son profond qu'elle ne découvrira jamais son vrai secret à lui.

Le Prix de l'OubliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant