Mystery Genious 👮‍♀️

Chapitre 24

En entendant l'appel de l'hôtesse qui les priaient à boucler leurs ceintures et regagner leurs sièges, Théo se crispait instantanément. La main douce de Lilou retrouva sa place sur la cuisse de la brune, dans une tentative de la rassurer. Mais ça ne fonctionnait que moyennement. Savoir que Lilou la touchait lui faisait penser à autre chose qu'à l'atterrissage de l'appareil mais, sa peur, elle, ne l'oubliait pas. Théo ferma les yeux et se concentra sur sa respiration, comme elle en avait l'habitude. L'avion se posa relativement rapidement sur la piste de l'aéroport de National City.

Cette épreuve passée, tous les passagers furent invités à quitter l'appareil et autant vous dire que Théo ne se fit pas prier le moins du monde. Elle était sortie tellement vite que Lilou l'avait même perdue du regard pendant quelques secondes. La brune avait besoin de sentir l'asphalte sous ses pieds. Elle avait besoin de se savoir debout, sur la terre ferme. Cette sensation avait suffi à faire naître un sentiment intense de soulagement dans ses atomes. Lilou, elle, avait pris son temps pour sortir de l'appareil. Contrairement à sa petite-amie, elle aimait beaucoup les avions et la sensation de voler. A cette pensée, elle portait sa main au médaillon dorée qui ornait la chaîne autour de son cou. La douce morsure qui résultait du contact de ses doigts contre la pierre la fit sourire. A sons sens, c'était la seule chose que ses mères avaient fait de bien pour elle.

- Je ne sais pas comment tu fais pour être aussi sereine dans un avion, s'indigna presque Théo en glissant sa main dans celle de Lilou, à ses côtés. Cette chose peut s'écraser à tout moment.

La brune secouait la tête pour appuyer ses propos. Un rire amusé franchit alors les lèvres de Lilou. Aucun doute, Théo était la personne qu'elle attendait depuis des années. Celle qui réussissait à la faire rire pour rien. Celle avec qui elle pouvait être pleinement elle-même et pas simplement la fille d'une riche famille, ou un agent de policier talentueux n'ayant pas le droit à l'erreur. Non, elle pouvait être juste Lilou, et jamais elle n'avait été aussi heureuse auprès de quelqu'un.

Sans tarder, elles récupérèrent leurs bagages dans la salle prévue à cet effet puis, quittèrent bien vite l'aéroport bondé. Devant ce dernier, une voiture les attendait. Un chauffeur tenait une pancarte avec le nom de Lilou inscrit au feutre. Impossible pour cette dernière de se tromper. Tirant Théo à sa suite, elle rejoignit l'homme aux cheveux blonds grisonnants qu'elle reconnut aussitôt. Ce dernier avait un peu vieilli depuis l'époque où il la conduisait en cours mais, il s'agissait bel et bien d'Henry, le voiturier de sa maman brune.

Si monter dans cette voiture conduit par un chauffeur personnel semblait tout ce qu'il y avait de plus normal pour Lilou, c'était loin d'être le cas pour Théo. Jusqu'à lors, la brune n'avait pas mesuré ce que le nom de sa petite-amie impliquait. Bien sûr, quand elle lui avait dit être la fille de Lena Luthor, Théo avait su que Lilou venait d'une famille riche. Mais à aucun moment elle n'avait imaginé qu'elle puisse avoir un chauffeur. Elles ne venaient toutes les deux décidément pas du même monde. A vrai dire, Théo ressentait une drôle de sensation dans sa poitrine à l'idée que Lilou puisse incarner tout ce qu'elle détestait en étant adolescente. Les seuls rapports que la brune avait eu avec la fortune était lorsqu'elle s'amusait à entrer par effraction dans les villas aisées de Chicago pour les voler.

Sur tout le trajet, l'agent Williams s'était imaginée à quoi pouvait bien ressembler la maison - voire peut-être le château ? - dans lequel la jeune Danvers avait grandie. Pourtant, assise à ses côtés, Lilou n'avait pas changé d'un iota. Au plus la brune l'observait discuter avec Henry, au plus elle se rendait compte que, bien qu'elle soit de retour dans sa ville natale, la policière aux cheveux châtains était toujours la même. C'était indéniablement Lilou, la fille désinvolte, mignonne et au caractère pourtant bien trempé dont elle était tombée amoureuse. Ce constat rassura quelque peu Théo. Mais cela ne suffit pas à faire disparaître son anxiété.