Chapitre 13

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Lilou n'avait pas aussi bien dormi depuis des années. Très régulièrement, son esprit la tiraillait jusque dans son sommeil et elle était envahie de cauchemars, tous plus horribles les uns que les autres. Elle était à chaque fois tellement déboussolée et horrifiées que dormir n'était même plus une option envisageable.Alors elle se contentait de se lever, bien que la nuit perçait toujours à travers les fenêtres, et elle regagnait son salon pour regarder quelque chose à la télé, enroulée dans un plaid sur son canapé. Au plus l'émission était stupide, au mieux c'était.Pourtant aujourd'hui, après sa nuit passée dans les bras de Théo,aucun mauvais rêve ne vint la hanter. Mieux encore, elle se réveillait pour la première fois, depuis ce qui lui semblait être des siècles, à cause du chant des oiseaux qui lui parvenait du dehors. Et il faisait jour !

Ouvrant les yeux, aveuglée par la lumière du soleil, phénomène dont elle n'avait plus l'habitude, Lilou s'attendait à trouver une présence à ses côtés. Mais Théo n'était pas là. La policière aurait même pu penser avoir rêvé cette nuit tellement la place à côté d'elle était froide et le lit, correctement tiré. Un coup d'oeil plus ample dans la pièce et elle aperçut la plaque et le pistolet de l'agent Williams à côté des siens. Un sentiment de soulagement la saisit alors. Elle n'avait rien rêvé. Néanmoins,elle ne put s'empêcher de penser que s'envoyer en l'air quand les choses n'allaient pas devenait une habitude. Une mauvaise habitude et il fallait qu'elle arrête ça rapidement. A voler trop près du soleil, elle allait se brûler les ailes. Dans un soupir, Lilou quitta son lit et se hâta à enfiler une culotte et une chemise,suffisamment longue pour qu'elle cache son sous-vêtement, mais pas le galbe de ses fesses.

Veillant à ne pas faire de bruit pour ne pas avertir Théo de sa présence, Lilou avait regagné son salon à pas de loup. A peine était-elle entrée dans la pièce qu'elle avait remarqué que Théo était tranquillement en train de leur préparer quelque chose ressemblant à des pancakes dans sa cuisine, ouverte sur le salon.Délicatement, Lilou s'était approchée de sa collègue et avait prit place sur l'un des tabourets devant le plan de travail, seule barrière entre elles désormais. Le bruit des pieds en métal raclant contre le parquet surprirent la brune qui sursauta.Contrairement à Lilou, qui était peu vêtue, Théo, elle, était parfaitement bien habillée et ce, même si elle avait remit ses affaires de la veille, soit un jean cintré et une chemise blanche qui lui saillait à merveille, laissant entrevoir les formes de sa poitrine généreuse.

Dans un mouvement de rotation, Théo était prête à bondir sur un potentiel assaillant. De vieux réflexes qu'elle avait conservés de sa dernière mission d'infiltration. Heureusement, ses pupilles distinguèrent rapidement la stature rigide de la jeune Danvers et l'agent Williams porta sa main à sa poitrine, soulagée. Lilou ne s'était même pas imaginé que sa compagne de la nuit puisse réagir de la sorte.

- Punaise Lilou, s'exclama Théo avant de lâcher un soupir, tu m'as fait peur !

- Désolée, répondit celle-ci avec un petit sourire amusé.

- Ne refait plus jamais une chose pareille, l'a mit en garde l'ancien agent du FBI avec beaucoup de sérieux. Tu as bien dormi ? Je nous ait préparé le petit déj.

Face au sérieux de son amie, la jeune femme aux cheveux châtains ne put s'empêcher de rire légèrement. La lueur qui pétillait dans son regard, digne d'une adolescente en proie à ses premiers émois fit chavirer le cœur de Théo. Cette dernière aurait donné tout ce qu'elle avait – et même ce qu'elle n'avait pas – pour pouvoir voir ce regard, ce sourire, tous les matins qui lui restaient à vivre.

De son côté, Lilou se disait qu'elle pourrait bien prendre goût à partager son lit avec le lieutenant de police. Se réveiller avec Théo dans sa cuisine et le petit déjeuner qui n'attends qu'elle était un luxe qu'elle n'aurait pas rechigné à s'offrir... si Théo n'avait pas été sa collègue. A sons sens, Lilou enchaînait les faux pas et elle se devait de mettre un terme à tout ça avant que ça ne devienne trop sérieux. Elle ne le souhaitait pas mais il le fallait, pour le bien de l'équipe. Car ramener des tensions au travail n'amènent rien que bon, surtout lorsque ces dernières proviennent de la maison. Lilou l'avait déjà expérimenté et elle savait que, dans ce genre de situations, elle commettait des erreurs.De grosses erreurs.

Mystery Genious 👮‍♀️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant