Will you be the death of me ?

Pour oublier ...

Comme la partie 2 était vraiment très courte je met aussi la partie 3  ;) 

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Quelques heures plus tard, l'après midi touchant à sa fin

Je quitte ma salle pressée, et bien décidée à rentrer chez moi. Cependant en passant devant la machine à café je repense à notre nouvelle bibliothécaire et ça me décide à passer un peu plus de temps à la fac finalement.

Je me dirige donc vers le bâtiment branlant au fond du campus ... de nombreux tags recouvrent la façade rendant son usage totalement impossible à deviner vu de l'extérieur ... quoique vu de l'intérieur ce n'est guère mieux !!

Comme je m'y attendais je la retrouve derrière le bureau des prêts ... manque de personnel oblige ici la responsable doit tout faire.
- " J'ai pensé que vous auriez besoin d'un peu plus de caféine vu le job"
Je pose devant elle un nouveau cappuccino et je réussi à lui arracher un sourire malgré son air déjà las et un peu désespéré ...

Elle m'indique alors la "bande" d'un signe de tête.
- " Ils sont toujours là eux ? "
Elle a l'air de craindre ma réponse. Il faut dire qu'ils sont au grand complet aujourd'hui, cigarettes et bières ont aussi été conviées et une nouvelle "œuvre murale" orne désormais le mur du fond, débordant allègrement sur la baie vitrée. L'après midi ne semble pas avoir été des plus calmes.

- " Pas quand il fait beau"
Bon j'avoue ... j'ai dit ça pour ne pas trop la décourager plus que par réelle conviction.
Je termine mon propre cappuccino en sa compagnie avant de lui souhaiter une bonne fin d'après midi.

... ...

Quand j'arrive chez moi je constate que j'ai plusieurs messages sur le fixe. J'enclenche le haut parleur tout en commençant à me préparer à manger.
- " Allo !! C'est encore moi ... j'ai essayé de te joindre sur ton portable mais ça ne réponds jamais. As-tu eu mes messages ? "

Exaspérée j'appuie sur la touche effacer, son numéro je l'ai bloqué justement pour éviter de recevoir ses messages. Dommage que je ne puisse pas en faire autant sur ce téléphone ci.
- " Allez sérieux je suis vraiment désolé, j'ai jamais voulu te faire de mal ... rappelle moi. Laisse moi une chance d'arranger les choses !!"

"Message effacé" ... je réitère la même opération pour les trois suivants. Jake est quand même vraiment gonflé de croire qu'il existe ne serais ce qu'une chance que je lui pardonne ce qu'il a fait.

L'appétit désormais coupé je laisse tomber la préparation du repas.

Dans la salle de bain ... une bougie allumée comme seul éclairage

Je reste immobile sous le jet d'eau bouillante, j'essaye d'oublier ces derniers jours. Avec Jake on allait fêter nos 5 ans dans deux mois. Avant lui je n'avais jamais été attirée par qui que ce soit et je dois avouer que malgré ma résolution de ne pas lui pardonner je n'arrive pas à envisager ma vie sans lui.

A nouveau mes larmes se mettent à couler sans que je ne puisse les retenir. Quand je sors de la douche je suis tout sauf détendue. J'hésite un instant devant mon pyjama mais la minute qui suit je suis entrain d'enfiler ma tenue de soirée favorite. Mon pantalon en simili cuir n'est plus tout à fait à ma taille mais il fera l'affaire pour ce soir. Un débardeur mis transparent, mis scintillant l'accompagne.

Je m'étais promis de ne plus faire ça mais je crois que ce soir je ne rentrerai pas avec les idées claires malgré ma résolution. Je parcours les rues de Paris en sachant exactement où je vais. Cela me rappelle toutes ces soirées à tenter d'oublier les disputes de mes parents qui ont rythmé mon adolescence. Soirées où je partais en larmes et où je ne me rappelais en général pas être rentrée le lendemain.

Au moment où je passe l'entrée lugubre de la petite boite de nuit j'hésite une dernière fois. 5 ans que je ne suis pas venue ... 5 années durant lesquelles j'avais cessé de me détruire un peu plus chaque jours pour oublier. Je prend une profonde inspiration et je pousse la porte.

J'enchaîne les consommations à une vitesse effrayante. M'arrêtant seulement quand ma tête commence à tourner sévèrement. Je me rabats alors sur le dancefloor la gorge en feu. M'abandonnant alors à la masse de jeunes plus ou moins alcoolisés mais tous à la recherche de "chair fraîche" pour la soirée. Ma tête tourne de plus en plus, mes poumons brûlent. L'un de mes prétendants de ce soir se fait de plus en plus pressant. Il m'embrasse dans la nuque puis me mordille au même endroit tout en tentant de m'entraîner vers le fond de la boite.

Avant j'aurais suivi sans poser de souci mais aujourd'hui malgré mon état plus ou moins second et mon cerveau intoxiqué je réussi à trouver la volonté de fuir ce qui me repousse ... Je me dégoutte moi même d'être venue ici. Je sors de la boite et je m'éloigne précipitamment ce coup ci sans prêter aucune attention à ma direction.

Un bar plutôt chic, une heure avancée de la nuit, le début de quelque chose ...

Je ne sais pas vraiment comment j'ai atterri ici. La musique m'a poussé à entrer. Un remix assez connu de "I Follow Rivers" de Lykke Li. Et maintenant je déguste un mojito à la fraise accoudée au bar. Plus rien à voir avec les shots de vodka du début de soirée. L'alcool de bonne qualité me replonge très vite dans un état second mais d'une toute autre manière. Je me retrouve encore sur une piste de dance mais ici tout est plus classe. Je me laisse porter sur le parquet ciré quand soudain un flash de blond retient mon attention.

Mon esprit essaye de se remémorer d'où je la connais mais sans succès. J'ai pourtant l'impression que c'est important mais pas moyen !! J'ai dansé de plus en plus proche d'elle et soudain sans que je ne comprenne très bien comment on de retrouve face à face. Je réalise qui je suis entrain d'embrasser au moment où mes lèvres touchent les siennes, l'entraînant dans un baiser enflammé par l'alcool qui court dans mes veines.

Je suis surprise de ne pas sentir de résistance, et plus surprise encore lorsqu'elle répond de manière passionnée à son tour. Puis soudain elle semble réaliser ce qui est entrain de se dérouler et elle s'écarte précipitamment. Je commence moi aussi à mieux réaliser et je tente de fuir mais elle me retient par le bras.
- " Pas la peine d'y penser, tu ne vas nulle part seule dans cet état !!"