Will you be the death of me ?

Sans toi ?

Hello, une petite suite avec un message un peu particulier ce soir ... et une musique un peu spéciale puisque je ne suis pas du tout fan de cette chanteuse, mais que cette chanson en particulier m'a beaucoup aidé il y a quelques années après ce que je considère comme ma première et plus grande déception amoureuse, c'était donc la chanson parfaite pour Alex dans cette suite !! 

Je tenais aussi à profiter de cette suite pour faire passer un message d'espoir à tous ceux qui pourraient traverser ce genre de déception ;) Parce-que même si l'amour fait parfois très mal ... une fois la souffrance surpassée on finit par s'en sortir, on finit par retrouver le calme et même parfois par aimer à nouveau, alors il ne faut pas perdre espoir et surtout il faut apprendre à aller de l'avant, le meilleur reste souvent à découvrir ;) (en résumé ne faites pas comme alex, ne baissez pas les bras et prenez soin de vous !!) 

/**/ /**/ /**/ 

Cela fait exactement une semaine depuis notre soirée. Une semaine depuis ce moment inoubliable, une semaine depuis que Sarah refuse formellement de m'adresser la parole. Quand je me suis réveillée le vendredi matin j'étais seule dans mon canapé, elle a du partir dans la nuit. Arrivée en cours j'ai compris que quelque chose clochait. Elle n'a pas voulu jeter un regard dans ma direction ...

En fin d'heure j'ai attendu d'être seule avec elle pour lui parler, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a été brève !!
- "C'était une erreur !! ... On ne doit pas recommencer !!"
Les mots ont résonné dans mes oreilles sans que je ne parvienne à en comprendre le sens. Elle a quitté la salle sans se retourner, sans un regard pour mes larmes.

Depuis elle prend soin de m'éviter. De mon côté je suis allée à tous mes cours, j'ai pris des notes, je ne me rappelle pas d'un seul mot de ce que j'ai noté ou entendu. Lil' m'a laissé plusieurs messages, étonnée de ne pas me voir cette semaine. J'ai prétexté que j'avais du boulot à rattraper, que j'étais trop fatiguée. Je ne sais pas si elle m'a crue mais au fond ce n'est pas très important. Je ne veux pas qu'elle me vois comme ça ... la vérité c'est que je voudrais ne voir personne. Enfin si ... je veux la voir elle, qu'elle me parle, qu'elle me dise que tout cela n'est qu'une énorme erreur, que j'ai rêvé. Je passe mes journées dans un état second, seule la musique parvient encore à calmer la douleur. Demain quand je vais être en cours avec elle je sais qu'elle sera à nouveau froide , distante, ... si lointaine comme toutes les fois où je l'ai croisée cette semaine. Son regard dur et froid danse devant mes yeux, à cette idée je me blottis dans mon lit.
- "Mmmmmm, if I could melt your heart, Mmmmmm, we'd never be apart"
Les paroles résonnent dans ma chambre et parviennent quelque peu à m'apaiser. Je finis par m'endormir, à cours de larmes.

Quand j'entre dans la salle le lendemain mon cœur bat en chamade. J'ai essayé de rester calme, j'ai essayé de relativiser. Mais c'est plus fort que moi, quand je l'aperçois mon corps s'embrase et un instant j'ai l'impression de revivre, d'être à nouveau contre elle. L'instant d'après ses paroles me reviennent en mémoire, son regard me glace à nouveau, soudain j'ai la tête qui tourne et je sens mes jambes se dérober sous moi. Je tente de ralentir ma chute, mon poignet heurte la table sans m'empêcher de m'effondrer. Je sens la douleur diffuser dans tout mon bras mais je suis incapable de crier.
- "Alex !! ... Alex réponds moi .. est ce que tu m'entends ?"

Elle s'est précipitée vers moi, ses mains encadrent mes joues, elle essaye de capter mon attention. Ma tête tourne encore plus à son contact mais c'est agréable cette fois ... si ce n'est qu'elle n'est probablement là que pour l'élève, dont elle est responsable, que je suis. Dans un instant elle va probablement s'éloigner à nouveau. Les larmes recommencent à couler.
- "Alex appuies toi sur moi, suis moi je t'emmène à l'infirmerie"
Elle parvient finalement à me relever et je la suis machinalement. Je réalise soudain que l'on prend la direction opposée à celle de l'infirmerie, je tente de lui demander une explication mais elle m'interrompt
- "Pas maintenant, disons juste qu'il fallait que je garde bonne figure devant le reste de la classe. Viens, suis moi, on parlera après"

Elle m'entraîne jusqu'au parking et me fait monter dans sa voiture. Je me laisse tomber sur le siège passager sans poser de questions, je me sens vidée de toute énergie. A peine la fac hors de vue elle saisit ma main.
- "Je suis vraiment désolée !! Tout est de ma faute, je suis tellement désolée si tu savais"
Je parviens à répondre, cette fois
- "Vous allez donner quoi comme excuse pour être partie ? ça ne risque pas de vous attirer des ennuis ?"
- "Vu l'état de ton bras droit je pourrai aisément argumenter en disant que tu avais besoin de soins et que l'hôpital m'a semblé la meilleur option. C'est d'ailleurs là qu'on va aller mais avant je veux que tu manges quelque chose de sucré, tu es blanche à faire peur et je ne tiens pas à ce que tu fasses un autre malaise en chemin"

Elle s'est arrêtée dans un café assez éloigné de la fac que pour que l'on ne soit pas reconnues. Elle a tout de même pris la précaution de m'emmener dans la salle à l'étage. A peine le serveur parti une fois nos commandes posées sur la table, je la sens se glisser à côté de moi. Elle me prend dans ses bras.
- "Je n'aurais pas du ... tu m'as fait tellement peur ... c'est entièrement ma faute"
Ses paroles sont entrecoupées, je comprend qu'elle pleure, ça me fait reprendre contact avec la réalité. Je ne supporte pas de la voir en larmes. Je me redresse et de ma main valide je soulève le bas de son visage pour la forcer à me regarder.
- "Ce n'est pas de votre faute !!"

Je marque une courte pause le temps de trouver mes mots.
- "Ce n'est pas de votre faute ... je veux dire, oui c'est vrais que tout ça est arrivé parce-que je suis dévastée, dire l'inverse serait mentir. Mais c'est moi qui ai laissé les choses entre nous arriver tout en connaissant la situation. Tout cela alors même que je savais que vous étiez perdue. C'est moi qui ai fait l'erreur de venir ce matin en sachant que je n'était pas prête à vous voir ... c'est moi aussi qui ai fait la bêtise de ne presque rien manger ces derniers jours. Tout ça c'est de ma faute à moi, pas de la votre. D'ailleurs je comprends votre réaction, je comprends pourquoi vous ne voulez pas et je ne vous en veux pas. J'aurais juste aimé que vous m'en parliez en face"

Je n'ai le temps de rien ajouter, ses lèvres se posent sur les miennes et elle m'embrasse tout en essayant de me rapprocher d'elle encore un peu plus. A travers son baiser je peux sentir son désespoir, je peux sentir à quel point je lui ai manqué, je peux entendre le
- "Si je le veux, c'est là tout le problème" qu'elle ne peut prononcer.
Soudain elle s'écarte, les joues roses, l'air embarrassé
- "Je ne t'ai même pas laissé manger"
Je souris devant sa mimique d'enfant prise en faute et j'avale mon croissant pour lui faire plaisir. Je sais au fond que mon corps avait plus besoin de sa présence que de nourriture.

Une fois qu'elle s'est assurée que j'aie terminé toute la collation qu'elle m'a commandé elle m'emmène à l'hôpital. J'ai songé un instant à protester et à lui dire que ce n'était pas nécessaire, mais avec le stress qui commence à s'évaporer la douleur commence à venir. Elle reste avec moi pendant tout l'examen médical. Elle saisit ma main à chaque fois que le personnel médical quitte la salle. Après plusieurs radios je finis par ressortir avec un plâtre ... poignet fracturé.
Elle prend ensuite la direction de chez elle et je lui lance un regard interrogatif.
- "Tu es dispensée de cours pour le reste de la journée, mais malheureusement moi pas ... alors je te dépose chez moi le temps d'aller finir ma journée et je te rejoins après. On doit parler je pense, et au moins si je t'installe devant un film dans mon canapé, à quinze minutes en voiture de toute civilisation, j'ai bon espoir de te retrouver intacte ce soir"

Elle a dit ça sur le ton de la plaisanterie mais je comprend qu'au fond je lui ai fait vraiment peur. Elle prend soin de m'installer dans sa salle télé avec des réserves de nourriture pour facilement une semaine entière ... quand je lui fait remarquer que je n'ai qu'un bras dans le plâtre et que ça ne m'empêche en rien de me lever pour me servir si besoin elle sourit mais poursuit tout de même.
Avant de partir elle se penche et m'embrasse. Tout en se redressant elle murmure
- "Je suis désolée pour ce que j'ai pu te dire vendredi dernier, je n'en pensais pas un mot, pardonnes moi"
Elle ne me laisse pas le temps de répondre et elle s'éclipse rapidement.

Restée seule je tente de mettre de l'ordre dans mes pensées. Je réalise que je devrais lui en vouloir de m'avoir repoussé mais pourtant je n'y arrive pas. Une petite voix en moi me pousse à la croire quand elle me dit qu'elle est désolée, une part de moi comprend qu'elle ait eu peur, une autre sait que ça risque de se reproduire et veut passer le plus de temps possible avec elle tant que c'est possible. Beaucoup diraient que je suis faible, que je la laisse jouer avec moi mais de mon côté je ne vois pas les choses comme ça. Je ne vois que des obstacles sur un chemin qui vaut la peine d'être parcouru. Plongée dans mes pensées je ne m'aperçois pas que je m'endors.

- "Alex ... je suis rentrée"
Elle me secoue doucement par l'épaule, j'entrouvre les yeux un peu perdue.
- "Je suis désolée de t'avoir réveillé ... mais tu m'as tellement manqué cette semaine ... c'était plus fort que moi. Tu me fais une petite place à côté de toi ?"
Je la laisse s'allonger près de moi, elle me fait face et je passe la main dans ses cheveux tout en l'observant l'air pensive.
- "C'est bien qu'on soit chez toi, au moins si je m'endors à nouveau je suis sure que tu seras encore là quand je me réveillerai"
J'ai lâché ça d'une vois endormie avant de me blottir contre elle et de fermer les yeux à nouveau.
- "Ne t'inquiètes pas cette fois je ne vais nulle part" sont les derniers mots que j'entends avant de m'endormir. Il faut dire qu'avec la semaine que j'ai passé j'ai du sommeil à rattraper.