Chapitre 8

60 4 0
                                    

Récapitulons. Ils n'ont pas eu la vigilance de verrouiller l'entrée, ils se sont fait cerner par la police, leurs attitudes montrent qu'ils n'avaient pas prévu la majorité des événements qui se déroulent à l'instant, ils ne se rendent même pas compte du schéma d'arrestation qu'est entrain de mettre en place le négociateur en répondant à l'appel et enfin ils ne nous ont pas coupé le contact avec l'extérieur. C'était ça mon but en analysant la salle et les otages, la majorité ont toujours leur cellulaire dans leur poche. 《Monsieur》.

En fait, tout cela peut, avec certitude, me faire deduire 《Monsieur》 que nous avons affaire à des amateurs, voire des idiots, de simples racailles de cité. 《Monsieur》. Mais bon sang quelle est donc cette voix qui perturbe ma réflexion ?! Elle m'empêche de bien canaliser mon schéma de pensée et...

- Monsieur ! dit Céline en me secouant l'épaule pour me sortir de mon état d'absence.
- Qu'y a-t-il Céline ?
- J-je crois que le négociateur est sur le point d'aborder l'état des otages.
- Fort bien Céline. Disai-je avec joie. Je vous remercie beaucoup pour ça.

- Qu'est-ce ce qu'on en a à foutre des blessés ?! Dit Ike au négociateur à travers le téléphone de la banque. C'est pas tes oignons. [...] Non, on a tué personne et personne n'est mort ou est mourant. Donc on est pas des criminels, on connait la loi fils de pute. Répond-t-il.

Sur ce point, il n'a pas tort. Tant qu'il n'y a pas de morts ou d'agression grave, ils ne sont considérés que comme de simples braqueurs. Donc en cas d'arrestation, ils ne risquent qu'une amende et quelques mois de prison.

- De tout façon, y a rien que je vais faire pour toi donc arrête de me faire chier. [...] Bon y a juste un connard qui a joué avec une grenade, il a l'air un peu amoché mais il tiendra le coup. Pour l'instant, je veux juste que vous dégagiez, vous les policiers. [...] Tu poses des conditions en plus enfoiré. Tu veux que quelqu'un meurt pour que tu comprennes que je suis sérieux c'est ça ?! Commence à crier Ike.

Là ça ne va pas du tout si ça continue sur cette lancée, ils vont dans la mauvaise direction. Il faut que je tente quelque chose pour sortir d'ici.

- Laissez moi lui parler. S'il entend un otage, ça va sûrement le raisonner et le rassurer. Comme ça il pourra faire ce que vous voulez. Demandai-je avec pitié. V-vous voulez sortir d'ici n'est ce pas ? Moi aussi, alors laissez moi vous aidez. Enchéris-je.

- Pourquoi devrions-nous te faire confiance ? Y'a à peine quelques temps tu jouais au rebelle et maintenant tu te la joues bon Samaritain. Intervient Mike

- Je ne suis pas en état de pouvoir aller à l'encontre de vos objectifs. Et comme vous, je veux sortir d'ici.

Mike regarde Ike mais avec un air de désapprobation. Mes chances de sortir d'ici s'amincissent, je dois faire quelque chose pour inverse la tendance. Un blessé, comme moi, ne peut pas rester ici. Mais oui ! Je suis un blessé, je peux jouer sur ça.

- Vous savez, je peux vous servir de moyen de pression au près des autorités. Je peux leur faire comprendre que je suis un blessé et que vous ne pourrez me libérer qu'à condition que la police s'éloigne des lieux. Demandai-je encore.

Mike et Ike se regarde un instant après Ike prend la parole. 

- Ramène toi du con. me crie-t-il dessus en me tendant le téléphone.

Merveilleux ! J'obtiens enfin mon billet de sortie. Avec un peu de chance , si les policiers préparent bien leur coup, nous pourrions tous sortir. Je m'approches doucement du téléphone de la banque, tendant ma main droite vers celui-ci tendu par l'assaillant. Au moment de le saisir, il fait reculer sa main.

- Si tu tentes quoi que ce soit, je te descends direct. Me menace Ike.

Je hoche juste la tête amicalement. Ils sont encore plus bête que je le pensais. Donner les commandes à un otage constitue un risque bien trop grand. Si ça faisait parti de leur plan, j'aurais pu me méfier mais là cette idée vient de moi. Je suis un imprévu. Et un imprévu n'est que l'antécédent d'autres imprévus. Ils sont entrain de creuser leur propres tombes. J'en éprouve même de la pitié. Mais tant que j'ai mes chances de sortir d'ici et d'emporter toute le monde avec moi je ne me soucie guère de leur sort.

- Allô ! J-Je suis un otage, mon nom est... Disai-je timidement à travers le téléphone.

- Allô Monsieur, je suis le négociateur, je travaille avec la police, mon nom est Marshall. Est ce que vous allez bien ? Est ce que tout le monde va bien ? Me demande le négociateur avec plein de hâte dans sa voix comme s'il m'attendait depuis.

- Ne vous inquiétez pas M. Marshall, tout le monde va bien, nous sommes tous là. Il n'y a que...

- Gloire à Dieu. Voilà qui me rassure que ce soit un otage qui me le dise. Répond-t-il d'une voix plus calme. 

Il est tant pour moi de faire ce qui m'a été demandé.

- Ecoutez-moi ! Repris-je d'un ton sérieux. Actuellement je suis le seul blessé, j'ai la tête fracturée ainsi que le poignet gauche brisé. Il faut absolument que je sois pris en charge dans les plus bref délais sinon je risque de tomber dans un profond coma éthylique peut-être même éternel. Donc je vous en prie, faites en sorte que les voitures de police qui sont ici s'en aillent. De grâce, cette fois-ci, il en dépend d'une vie.

À la fin de ma requête, un long silence s'installe. Serait-il possible qu'il ait coupé le son de leur voix ? Une poignet de secondes passent, toujours rien. Les brigands dirigent des regards suspects vers moi, ils se demandent pourquoi il n'y a aucune communication. Putain, ça commence à devenir assez tendu sur le coup.

- Allô, y a encore quelqu'un ? Demandai-je pour me rassurer. Le silence perdure encore pendant un bref instant.

-Allô, veuillez mettre ce téléphone en haut-parleur. Exige une voix rauque avec une basse immense. Cette voix a tellement de pression que, au départ, ce n'était même pas un ordre mais j'ai senti une pression tellement immense que j'en ai pris peur à l'instant.

Je m'exécute aussitôt, j'appuie sur le bouton indiquant le haut-parleur et dépose ainsi le téléphone sous les regards de Mike et Ike. Je préviens le nouvel interlocuteur que j'ai fait ce qu'il m'a demandé. Il reprend alors logiquement la parole à haute voix de telle sorte que tout le monde l'écoute.

- Bonjour à tous, je suis le commissaire de police Hammer Turner. À partir de maintenant c'est moi qui suis en charge du déroulement de cette affaire.

False Alarm : What's happening [Fr]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant