Chapitre 1 : Fougueuse décadence :

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                       « Friends are medecine for wounded heart, and vitamines for a hopeful soul. »

                      « Les amis sont la médecine des cœurs brisés et les vitamines des âmes optimistes. »


Nous avons tout donné à l'Angleterre et à son bon roi Richard. Il a demandé une armée, nous lui avons servi des légions. IL voulait une croisade, en son nom, nous avons combattus et repris contrôle sur les ports marchands en Terre sainte. Il voulait que nous l'aimions et que jamais nous ne l'oublions, bon Dieu nous l'aimions. À telle point qu'il en est devenue une légende. Dans tout le royaume, même dans les territoires les plus lointains et hostiles, les gens racontaient ses exploits, ils chantaient à gorge déployée ses actes de bravoures et son éternelle bonté. Suite à cette montée de popularité, Richard cœur de lion, décréta officiellement , la démocratisation des institutions littéraires, religieuses et scientifiques. Ainsi, les écoles devinrent accessibles, et la musique également. Ce soudain laxisme rassurait et égayait le pays, mais je n'étais guère dupe, nous avions une totale liberté sur nos écrits et nos créations, du moment que nous flattions notre orgueilleux lion. Des victoires on en connu une tripotés, en guerre, nous n'avions peur de rien, nous étions impitoyables, on ne faisait pas de prisonniers. Sur les champs de batailles, nous étions semblables à des loups, la meute faisait notre force. Tous devait périr, car comme Richard nous l'avez sans cesse répété, les autres religions étaient des gangrènes. On ne devait sous aucun prétexte en épargner, sinon elles reviendraient du plus profond des abysses de l'enfer pour tout ravager. Pour le Pape et le monde chrétien, le monde oriental n'était qu'obscurantisme. Jadis, je ne vous aurez sans doutes pas donnait mon avis, car là n'était pas mon champ d'expertise. Mais aujourd'hui, sachez bien que ma religion comme toutes autres, est aussi noire que n'importe quels enfers. Lorsque les combats se finissaient, la meute se transformait en un capharnaüm suintant la transpiration. Dans ces moments pareils, nous avions la conduite et l'aspect de cerfs en ruts. Au diable, les bonnes manières ! On buvait, on mangeait et on baisait, mais la guerre nous manquait. Tellement on se languissait d'elle, que dans les tentes adjacentes à notre beuverie, lorsque mes camarades s'envoyaient en l'air avec des femmes de joies, entre nous pas toutes très jolies. Les bruits de chairs qui s'entre choc nous rappelaient le bruit des pierres que nous déposions en toute hâtes dans les catapultes, et les sons aigus des plaintes jouissives des femmes étaient similaires aux cris d'agonies des victimes de nos lames. Bon Dieu que nous étions heureux. Le repas battait son plein, et dans l'air flottait un mélange d'odeurs : de la transpiration, de la bière, de la viande cuite, de la boue mais surtout de saleté et du sexe. Ici, on partageait tout, et quand je dis tout, c'est que même nos foutres se mélangeaient dans leurs abdomens pour ensuite ne former qu'un pour dégouliner sans pudeur entre leurs cuisses jamais rassasiées. C'était une dégringolade charnelle et sociale. C'est dans ces moments là, que la fraternité qui nous reliait s'intensifiait. De loin je vis Will, essayant tant bien que mal de se lever de son tabouret, il peinait à tenir debout, alors dans un geste de bonté je m'approcha de lui. Dans un mouvement désespéré et désespérément lent, il agrippa ma tunique. Puis s'approcha de mon visage et me susurra : " Et Wynald, avant de mourir au combat dans d'atroces souffrances, j'ai bien une dernière volonté, une dernière parole, la voici: « sait-tu en quoi ta mère et un vampire sont-ils similaire? » Mon sourire illuminé mon visage. Je savais qu'il était du genre taquin et j'étais pressé d'ouïr la réponse : « Je ne vois pas, mais éclaire moi de ta sagesse, je t'en pris ». Et dans un élan théâtral il hurla à qui voulait l'entendre: "Ta mère est comme un vampire car elle dort le jour et suce la nuit!" Des rires jaillirent alors de toutes pars. Je savais qu'il était perturbé, mais je lui assigna tout de même un magistral coup de tête et la soirée dérapa sur une bagarre sauvage mais amicale.



Traversée à contre-courantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant