Chapitre 7 : Chapitre 7 : « Les dieux sourds ».

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« Revenge is a dish best served cold. Who's the idiot who decreed this ? Revenge is eaten hot, hot to scald the tongue, tonsils, viscera, hot to scald the guts. »

« La vengeance est un plat qui se mange froid. Qui est le crétin qui a décrété ça ? La vengeance se mange chaude, chaude à s'ébouillanter la langue, les amygdales, les viscères, chaude à s'ébouillanter les tripes. » Tatiana de Rosney


Ma nuit fut courte mais ô combien agréable et réparatrice. Je dis courte car m'étant endormi en hauteur et à la belle étoile, le soleil a su rapidement cheminer jusqu'à mes fines et sensibles paupières. C'était un nouveau jour guidé par un soleil étincelant sans rien pour contrer son agréable chaleur. Vous l'avez bien compris, un ciel aussi bleu et dégagé, c'est le spectacle le plus satisfaisant qu'il m'a été donné de voir. C'est bien la seule chose que j'envie aux habitants de la méditerranée. Je me levais donc de ma chambre de fortune et avant même d'engager ma jambe vers l'escalier une odeur arriva à mon nez pour me rappeler que ma tunique avait été souillée par un imbécile, à l'occurrence moi, la nuit dernière. Je me déshabillais donc et agrippais mon vêtement de sorte que personne ne puisse entrevoir les petites taches blanches dont elle était parsemée. Avais-je le temps de la nettoyer ? Non, je ne pense pas, je devais au plus vite aller préparer une collation à l'équipage sous peine de ne plus avoir d'équipage mais une armée d'éléphant de mer affamée, et dieu seul sait la laideur d'un éléphant de mer, alors tout un troupeau, que dieu me garde. Sur mon chemin, je ressentis une ambiance lourde et électrique. Il se tramait quelque chose dont j'ignorais la nature. En tournant mon regard vers la droite je vis Will, j'allais donc recueillir la réponse à mon questionnement. « Will ressens-tu cette tension ? Sais-tu se qu'il se passe ? » lui dis-je doucement afin de n'éveiller aucunes curiosités. D'un mouvement de tête il confirma mon étrange sentiment, mais il décida de changer de sujet. Il me dit : « j'ai une devinette spécialement pour toi, es-tu prêt ? » J'acquiesçais dans un simple et expéditif « humm ». Il continua donc : « Très bien alors, qu'est-ce qui possède deux têtes, deux bustes, quatre bras et jambes, mais qui peut-être de sexes opposés ? Je te préviens que cette dernière n'est pas systématique. » Je connais la réponse mais, je vois qu'il en est fier alors je fis mine de réfléchir puis dans une mine faussement fier de moi je lui répondis « la réponse est deux personnes en train de copuler. » Il avait par une simple question réussit à distraire mon esprit, qui il y a peu se focalisait sur une ombre négative qui planait sur le navire. Qu'est-ce que je ferais sans lui, seigneur merci d'avoir posait un crétin aussi inconscient et humain que Will. Cependant, mon ventre gargouilla et me sortit de ma bénédiction, il est vraiment temps de filer en cuisine. Arrivé à l'intérieur de celle-ci je m'octroyais deux minutes pour déguster un bon morceau de pain avec un petit verre de bière. Une fois un minimum repu je me mis à l'œuvre pour rassasier un réfectoire qui se remplissait à vu d'œil. Mais à peine le repas prêt et servit cette même nauséabonde ambiance refit surface. Il fallait que ça explose une bonne fois pour toutes. Je ne savais pas qui allait attaquer qui et pour quel motif mais, je n'aurais jamais pensé à ça. Par ça je parle d'un homme trapu pas forcément très grand qui s'était levé brusquement et qui se dirigeait sauvagement vers mon « frère », Will. Je ne pouvais rien faire à part regarder et subir la colère de cet inconnu. Bizarrement j'avais déjà la haine envers lui, j'avais envie de le ruer de coup pour ne serait-ce que d'avoir levé son cul du sol. À défaut que ça soit moi qui le batte, l'homme battait avec rage mon ami. Il allait le tuer et personne n'agissait, bien au contraire d'autres hommes s'ajoutaient comme si Will avait une résistance de quatre hommes. Je ne pouvais rien faire car, on me tenait à l'écart dans ma prison. Je perdais totalement la notion de temps mais pour Will cela devait très probablement durer une éternité. Une puissante tristesse s'empara de moi, je ne pouvais que pleurer et supplier que l'on me donne une explication à cette action sauvage, gratuite et monstrueuse. Quelque temps après, le cercle se dispersa pour laisser un petit homme en boule et immobile. C'était sur, dieu l'avait rappelé auprès de lui. Après que tous les hommes ont quitté la pièce, je pus enfin m'approchais de mon ami pour me rassurer ou pour confirmer ma lugubre crainte. Il était là étendu comme un chien puni, il ne bougeait pas et saignait abondamment. Hélas, oui il m'avait quitté pour toujours. Qu'est-ce que je ferais sans lui ? J'étais si triste, c'est comme si on avait privé la terre de son soleil pendant des années, un froid glacial avait pris place dans mon cœur, désormais vide et brisé. L'homme, cet animal horrible venait de signer un pacte de souffrance avec le diable en personne. Aucuns dieux ne le sauvera dès à présent, aucuns putains de dieux ne lui accordera miséricorde, son enfer allait commencer et j'allais devenir le dieu de son châtiment.

Traversée à contre-courantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant