« Hope is the food of the soul, always mixed with the poison of fear. »
« L'espérance est l'aliment de l'âme, toujours mêlé du poison de la crainte. » Voltaire, Les pensées et maximes, 1821.
Enfin une bonne nouvelle ! Cela faisait des mois que nous espérions nous barrer d'ici. On ne pigeait même pas l'importance de notre présence dans ce putain de pays. On nous avait dits que c'était pour récupérer un lieu sacré au nom de Dieu. Personnellement, la seule chose que j'entendais dire « au nom de Dieu », c'était quand je pilonnais une demoiselle et qu'elle criait « oooh au nom de dieu ! Encore plus fort ! » C'étaient deux façons différentes de se connecter à Dieu. Enfin, tout cela pour dire que pour moi et la plupart de mes compagnons, c'était plus pour la gloire et les femmes arabes que nous étions ici que pour les Grands Projets de notre Seigneur. J'ignorais quels chefs religieux étaient le pire, entre le vieux chrétien qui suce des croix en se branlant sur des gamins ou le musulman qui persécute les homosexuels, alors que quand il rentre dans l'intimité de sa demeure, il ouvre son cul aux jeunes garçons. De toute façon, le plus grand défaut de ce pays, c'est l'hypocrisie de son peuple. Ils aiment dire noir avec leur bouche, mais quand on les retourne, il en ressort blanc de leur cul. Enfin bref, vivement de se barrer de cet endroit tordu. Cela étant dit, qui dit départ, dit forcément préparatif, et ça, ça me faisait extrêmement chier, avant même d'avoir commencé. Et puis en regardant autour de moi, je vis tellement de choses ; des objets en veux-tu en voilà, des tentes par milliers, que je sus instantanément que notre départ était imminent mais pas immédiat. C'est pourquoi, nous nous sommes mis rapidement à l'ouvrage. Cette rapidité soudaine surprit nos supérieurs, qui avaient pour habitude de nous insulter de « grosses feignasses ». Néanmoins, plus ça allait, plus la Palestine commençait à taper sévèrement sur le système d'une grande majorité de mes confrères. Cela faisait des semaines, des jours que nous démontions nos habitats provisoires, que nous plions chaque petite passerelle de tissu. Pour ensuite, les mettre en caisse, on ne laissait pas un petit centimètre vide. On ne pouvait pas se permettre d'en emmagasiner à l'infini. Une fois pleines, nous les clouions pour créer une vague étanchéité. Une fois ces tâches accomplies, le plus rustre nous attendait. On devait apporter nos boites au port afin qu'elles y soient par la suite acheminées dans nos bateaux. Au fur et à mesure, nous entassions tellement de caisses, que celles-ci finirent par former d'immenses montagnes. Bientôt, il ne restera plus de place pour tous les hommes, si nous ne faisions rien. Très vite, l'armée reçut l'ordre d'arrêter d'amasser des objets aussi beaux que futiles. Nous décidâmes alors d'en laisser une quantité astronomique. Le petit peuple, ne tarda pas à s'en saisir. Pauvres, ils furent en arrivant, en homme repu de richesses, ils en repartirent. On travaillait nuit et jour, comme des fourmis. Depuis le commencement du chantier, il s'était installé une atmosphère pesante, je dirais même oppressante. Les nombreux allés-retours de notre ancien champ aux bateaux nous avait épuisait. La journée, on travaillait comme des chiens et le soir les corps se reposaient, mais pas les esprits. Tard le soir comme tous les soirs depuis, nous dormions à la belle étoile. Et tous les soirs, nous discutions du même sujet, celui de la guerre en Flandres. Cette question nous tracassait et nous tracasse toujours plus, car nous n'en savons pas plus. Heureusement, que l'attente s'amoindrissait petit à petit. Enfin durant une soirée plutôt arrosée, le larbin du roi, nous annonça que le départ s'effectuera à l'aurore. Merde pourquoi avions-nous pris la décision de se bourrer la gueule.
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Traversée à contre-courant
Narrativa StoricaSous l'écrasante puissance anglaise du célèbre roi Richard Cœur de Lion, Wynald devra regagner son identité propre. Y parviendras-t-il?