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O1. LA NOBLE FAMILLE KISHI






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                        Les cheveux rouges carmins au vent, Chikara Kishi, simplement vêtue d'une tunique de lin, laissait ses prunelle mauves courir sur ses mains fines. Ses doigts pinçaient et traçaient le contour des cordes, faisant ressortir les sons doucereux de l'instrument précieux qu'elle tenait entre ses mains. Du coin de l'œil, la jeune fille pouvait apercevoir sa grand-mère observer scrupuleusement le moindre de ses gestes. Un seul faux pas et elle se ferait sévèrement disputer. Pour empêcher cela, elle se concentra et laissa la mélodie du koto envahir son esprit. Et elle se laissa faire, tout naturellement, par l'attraction qu'exerçait cet objet sur elle. Ses mains habiles bougeaient seules. Son cerveau n'avait pas besoin de réfléchir aux actes qu'elle devait faire, tant elle avait manipulé cet outil, et ses oreilles profitaient pleinement du son qui y parvenait. Exaltant, apaisant, reposant. Entendre jouer du koto lui avait toujours procuré un sentiment rassurant. Elle se souvenait vaguement de sa mère y jouer magnifiquement, dans cette même cour intérieure où elle se trouvait, assise dans l'herbe.



              Il faisait bon en ce mois de mars. Bien que partiellement couvert, le ciel demeurait d'un bleu azuré qui se distinguait de celui translucide de l'océan dans lequel il se jetait. Situé en haut d'une colline surplombant la ville portuaire de Musutafu, le temple de la famille Kishi offrait une vue imprenable sur tous les alentours. Par delà une petite ouverture du mur, Chikara voyait l'agglomération dans laquelle elle avait grandi. Un grand soleil brillait, réchauffant le cœur des habitants et luisant gracieusement sur le flot des mers.




                         La musique traditionnelle qu'elle jouait s'était finie, et sans un mot la matriarche des Kishi s'était levée et avait disparu dans un dédale de couloir. Pendant quelques secondes, elle put entendre le crissement léger de ses pas sur le parquet poncé, puis les bruits de la nature refirent surface. À nouveau elle perçut les sérénades incomprises des oiseaux et les échos harmonieux du ruisseau coulant non loin.

𝐈𝐍𝐂𝐀𝐍𝐃𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄   |   ᵐʰᵃ ᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant