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O8. CELLE QUE JE SUIS





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                       Kakuri s'était souvent demandée qui elle était. Pourquoi elle était là. De qui elle tenait ses étonnantes prunelles émeraudes et ses cheveux de nuit. Orpheline retrouvée dans une poubelle alors qu'elle n'avait que quelques mois, le mystère restait entier. Dès ses premières secondes de vie, la noiraude s'était sentie affreusement seule et rejetée. Parfois, elle se disait que sa vie aurait été beaucoup plus simple si elle n'avait jamais vu le jour. Elle aurait ainsi évité la solitude, le dénigrement et la tristesse.



           Et pourtant, elle était bien là. Kakuri Yamamoto respirait, plus vivante que jamais. Les yeux rougis par les pleurs, elle se cachait dans un petit recoin de l'arène, à l'abri des regards indiscrets. Ses reniflements s'étaient calmés, néanmoins, son cœur continuait de battre effrontément. La lycéenne ne cessait de se remémorer son duel avec Chikara Kishi. Les images de sa défaite tournaient en boucle dans son esprit. Éliminée au premier tour des combats, ce n'était pas grandiose, selon elle. Mais elle avait tout donné. Et au fond d'elle, elle savait que les professionnels ne la retiendraient pas : Kakuri avait pris la confiance bien trop vite, au premier signe de supériorité, elle avait cru l'affrontement gagné, et son alter devait être bien plus travaillé. Ce n'était pas de cette manière qu'elle deviendrait une héroïne de renom.



                        On l'avait élevée sans amour, dans la violence et le silence. L'orphelinat lui avait forgé un caractère solitaire et introverti. Elle n'avait jamais connu la douceur des mots et des gestes. Seuls les coups l'avaient marquée. Mais elle s'était sentie changée, en rencontrant les orbes violâtres de sa précédente ennemie. Car dans ses prunelles, ne brûlait que le profond désir d'aider autrui. Il n'y avait pas une once de moquerie ou de pitié dans ses yeux, en tendant la main à Kakuri. Rien que de la bienveillance. Combien de fois avait-elle vu ce regard empli de bonté ? La cruauté de ce monde l'avait fait voir un monde plus sombre. Et cette Kishi, dont la lumière irradiait de son corps, semblait montrer à la noiraude ce qu'étaient réellement les héros. Cette dernière, admise par recommandation, ne montrait aucune prétention de devenir le prochain numéro un. De nombreux professeurs s'étaient même interrogés sur un point. Si la jeune fille montrait si peu d'intérêt à sa carrière héroïque, que faisait-elle à Yuei ?

𝐈𝐍𝐂𝐀𝐍𝐃𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄   |   ᵐʰᵃ ᶠᶤᶜᵗᶤᵒᶰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant