Chapitre 3

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Et dire que dans la version précédente, ce chapitre était... Inutile. Ce n'était que des messages entre Taehyung et Jimin pour ceux qui s'en souviennent ahah.

J'espère que cette nouvelle version vous plaira :)


***


La tension qui maintient mon corps raide comme un piquet commence à me rendre mal à l'aise. Ça recommence, oui, je me sens mal. Ma gorge est nouée douloureusement, chaque déglutition me donne l'impression d'avaler un oursin. La secrétaire me fait avancer, et j'ai l'impression d'être coincée, d'avoir un balai dans le cul tant mes jambes refusent de fonctionner correctement. J'enfonce mes dents dans la chair de mes joues, extériorisant le mal-être que je ressens mentalement et physiquement, accompagné de mes ongles s'enfonçant dans la peau de mes mains jointes devant moi.

Lorsque sa phrase atteint mes oreilles, je pose mes yeux sur l'homme à qui appartenait cette voix envoûtante mais effarante par son timbre grave. Son regard brun rougeâtre, magnétique et perçant, me transperce violemment, ne me laissant qu'une seule solution : me faire toute petite. Ses cheveux ébène tombent timidement dans ses yeux en petites boucles rebelles qui donnent un air sauvage à son look soigné que lui donne son costume noir trois pièces. Seule sa chemise blanche est la touche de lumière dans cet ensemble sombre, accessoirisé d'une cravate tout aussi ténébreuse.

L'un de ses sourcils s'arque, relevant la mèche de cheveux qui repose dessus, marquant son intrigue à mon silence et sûrement à la rigidité de tout mon être devant lui. Il a dû en voir des gens coincés, mais je pense, et j'en suis même certaine, que je dois battre des records.

— Eh bien, dirions-nous qu'elle a perdu sa langue en chemin, plaisante-t-il en poussant sur ses pieds pour éloigner sa chaise de son bureau afin de se lever. Vous pouvez y aller, dit-il à sa secrétaire.

La métisse se retire dès qu'il lui donne l'ordre, me laissant seule avec la grosse tête de l'entreprise. Je me sens encore plus angoissée d'être en tête-à-tête avec lui. Il retire sous mes yeux, d'un geste qui me semble extrêmement lent, sa veste de costume qu'il dépose soigneusement sur le dossier de son fauteuil. Puis, d'un geste presque chirurgical, il déboutonne les manches de sa chemise pour la relever dans plusieurs ourlets. Il découvre ses bras basanés, où de légères veines sont soigneusement dessinées en relief. C'est... hypnotisant.

— Je suis Kim Taehyung, dirigeant d'Impero, mais je suppose que tu le sais déjà, se présente-t-il en posant son regard électrique sur moi. Et je suis ton responsable durant ton séjour ici. À toi, il m'incite à prendre la parole d'un geste de main tendu vers moi.

— Je... Je suis Kang Ji-yeon... Simple stagiaire, je murmure en grattant l'intérieur de mon poignet.

Ma réponse semble l'amuser, puisqu'un faible rire soufflé du nez lui échappe. Voilà, ce que je redoutais est arrivé, je me ridiculise devant la personne la plus importante de mon stage, incapable de me rattraper. La première impression est déjà faite, je ne peux pas revenir en arrière et recommencer de zéro. Je vais devoir vivre avec ça sur la conscience, et je déteste ça.

— Pas besoin de stresser autant, je ne vais pas te manger, lâche-t-il en contournant son bureau. En revanche, je ne peux pas dire que je n'ai jamais mordu personne, ajoute-t-il dans un sourire espiègle.

Il s'appuie, collant ses fesses, sur son bureau, croisant ses bras sur son torse. Ses yeux paraissent me déshabiller de bas en haut, et ça m'en donne de mauvais frissons qui le font sourire davantage. Même s'il tente de faire des blagues, pas drôle au passage, ça ne me détend pas pour autant. Je ne peux pas oublier son statut, ni le mien. Nous sommes deux personnes très différentes.

— Je ne te ferai pas passer de test ou que sais-je. Je ne comprends rien au système de StageVision, et ça ne m'intéresse pas. Considère-toi comme une employée à part entière à partir de maintenant.

Il quitte son bureau pour faire un pas vers moi. Son parfum masculin vient me chatouiller le nez, accentuant mon anxiété. Il était trop près de moi que ça m'en donnait mal au ventre. J'ai l'impression d'avoir couru un marathon alors que je n'ai pas bougé d'un poil. Ma respiration, sans que je sache pourquoi, est vraiment irrégulière. Quelque chose chez lui m'écrase, il a une carrure et un charisme si impressionnant et imposant que s'en est presque lourds. Je ne sais plus vraiment où regarder ou quoi faire.

— Merci, Monsieur Kim, je murmure dans un faible sourire.

Ce sont absolument les seuls mots que je parviens à faire sortir de ma gorge nouée tandis que je fuis son regard. Soudain, je sens sa main glisser et se loger sur ma joue, me faisant lever le visage vers lui. Il me scrute en silence, son contact me gêne plus qu'autre chose. Pourquoi me touche-t-il ? Pourquoi suis-je incapable de retirer sa main ? Peut-être parce que le contrarier risque de me faire renvoyer ? Moi aussi, j'aimerais avoir du pouvoir, pouvoir faire ce que je veux et...

— Ah... souffle-t-il en claquant sa langue contre son palais. Il va réellement falloir que tu te décoinces un peu, bella mia, ajoute-t-il avec une touche d'italien, souriant de toutes ses dents, tout en relâchant ma joue. Tu vas voir, tu vas bien t'amuser ici, le seul méchant ici, c'est moi.

C'est bien ça le problème, je le redoute, et je vais passer les prochains jours avec lui. Je serais incapable de survivre avec un supérieur comme lui, il est trop... trop... bizarre ? Il ne m'inspire pas confiance, et je me sens tellement soumise à lui que je me trouve ridicule. Il faut que je me reprenne, je ne suis pas quelqu'un qui se laisse autant faire d'habitude. J'aimerais me claquer les joues pour me faire reprendre conscience, mais je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit qu'il s'empare de mes épaules pour me faire faire volte-face.

— Allons, je vais te montrer ton poste de travail !

Il me pousse doucement vers la sortie de son bureau, le temps que je me mette à marcher de moi-même. Quand c'est le cas, il me lâche enfin et m'emboîte le pas en restant derrière moi, ce qui me perturbe parce que je ne sais pas où aller. J'avais hâte et en même temps non de travailler ici, puisque je sais que ça ne sera pas de tout repos.

— Ne t'en fais pas, Ji-yeon, je ne vais pas trop t'en demander, murmure-t-il au creux de mon oreille comme s'il avait lu dans mes pensées.

𝐈𝐌𝐏𝐄𝐑𝐎 | kthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant