His new beginning [Terminée]

24. Je suis là

This time I'll be the one looking after you so
I'll kiss your head and say it's under control

RINI - Emerald

SOLAL

J'ai compris que quelque chose clochait à la seconde où j'ai entendu la voix de Jaleesa dans l'interphone. Non, je n'ai aucun pouvoir qui me permette de discerner le changement de timbre d'une voix. Par contre, je connais assez Jaleesa pour savoir qu'elle ne se présenterait jamais chez moi, un soir, à l'improviste. Je ne sais pas qui ou quoi l'a mise dans cet état ; la priorité, c'est qu'elle relâche ses émotions négatives. On verra pour le reste.

Jaleesa continue de pleurer, pendant que je garde mes bras autour d'elle, pour qu'elle sache que je n'irai nulle part. Lorsqu'elle relève la tête et que ses yeux remplis de larmes plongent dans les miens, mon cœur se serre fort, trop fort pour que ça ne soit pas suspect. C'est officiel, je déteste la voir pleurer. Complètement démuni, je passe mes pouces sous ses yeux, essuie ses larmes avant qu'elles ne s'échouent sur la ligne de sa mâchoire, puis caresse tendrement ses joues.

— Inspire, expire, articulé-je tout bas.

Je souffle doucement aussi, pour lui montrer comment faire, et elle m'imite, la respiration saccadée.

— Voilà, comme ça.

Il lui faut quelques minutes pour calmer ses spasmes. Une fois qu'elle ne pleure plus, elle se mouche, range son mouchoir, et me demande, la voix enrouée :

— Est-ce qu'on peut rester un peu comme ça ? S'il te plaît.

J'acquiesce et la ramène contre moi, son menton sur mon épaule. Elle me serre si fort que je pourrais presque sentir les battements de son cœur à travers son trench.

— Solal ?

— Mhh ?

— Merci de m'avoir ouvert.

— C'est normal.

— Pas vraiment. Je me suis pointée sans prévenir, rien ne t'obligeait à m'ouvrir.

— Jaleesa... Tu es mon amie. Ma porte sera toujours ouverte pour toi, comme elle l'est pour Sofía, Ryan ou Diego.

Elle se détache de moi, retire le tee-shirt de ses cheveux qui ont un peu frisé à cause de la pluie, puis soupire. Son mascara a coulé à cause de ses larmes. Je l'examine en silence, l'inquiétude me collant comme une seconde peau. Son regard triste, rempli de larmes, est imprimé sur mes rétines, et je ne pense pas l'oublier de sitôt.

— Tu veux parler de ce qui t'a contrariée ?

Elle baisse les yeux, haussant les épaules.

— C'est par rapport à mon ex. Ça n'en vaut pas la peine, je pense.

Sa réponse ne me rassure pas mais je ne lui forcerai pas la main. Ce sont ses affaires. Si elle change d'avis, elle sait qu'elle peut se tourner vers moi pour en parler.

— Il n'y a rien eu de grave, je t'assure, continue Jaleesa en remarquant mon air préoccupé. On s'est juste croisés à la réunion et on a eu une discussion, disons... Pas très facile. Mais il fallait bien que ça arrive. Et ça va mieux maintenant. Regarde.

Elle m'adresse un sourire qui ne me convainc qu'à moitié. Rien de grave mais tu en as quand même pleuré, je lui réponds dans ma tête. Je n'insiste néanmoins pas. Elle ne veut pas ressasser ce qui s'est passé, je comprends. Mieux vaut changer de sujet au lieu de remuer le couteau dans la plaie.