le goût du risque

seize

Je suis installée entre Natsu et Sting. C'était la pire place possible, entre Sting qui est très amical avec moi et Natsu qui est très froid je ne sais pas quel comportement adopter.
Je me commande un verre.

- Alors Lucy, t'as passé une bonne semaine ? demande Sting.
Il me parle sur un ton très familier. Je sais qu'il veut des détails précis, savoir si notre petit jeu avance dans le bon sens ou non. Natsu lui a raconté ce qu'il s'est passé entre nous ? Jusqu'où Sting est au courant ?
- Oui.
Je ne vais pas détailler. Surtout pas avec Natsu à côté. Puis ce n'est pas la vérité, mais ça ne regarde que moi. 

La soirée avance tranquillement. Je ne compte plus les verres, je m'amuse bien. Je parle beaucoup avec Sting, il est en fait très sympa. Et ses amis aussi. Il y a beaucoup d'animation, c'est agréable. 

Au bout d'un moment, cela se calme un peu. Quelques personnes sont parties. Sting est aux toilettes, alors il n'y a plus que Natsu et moi. Il ne m'a toujours pas parlé. Il m'a dit "restons amis" pas "interdiction de me parler".

- Tu vas me faire la gueule encore longtemps ?
Je lui ai dit... Je n'osais pas, mais c'est chose faite. Merci l'alcool de me donner le courage que je n'ai pas.
- C'est à moi que tu parles ? demande Natsu.
- À qui d'autre ?
- À ton nouvel ami Sting par exemple ?
- Quoi ? T'es jaloux ?
Je me mets à rire. Cette situation n'a ni queue ni tête.

- Non. Fais ce que tu veux Lucy, tu es grande après tout.
Je soupire. Pourquoi il réagit comme ça ? Ce n'est pas parce qu'il ne va rien se passer entre nous (suite à sa décision) qu'il doit être jaloux et avoir un comportement de merde. 
- C'est complètement con ce que tu fais. 
Il faut que je me calme. Je ne vais pas m'embrouiller avec Natsu, encore moins pour ça et comme ça. 
- Ah bon ? 
- Oui. Tu me dis que tu veux qu'on reste amis, mais tu me fuis et tu me parles mal. C'est quoi la vraie raison de tout ça ? Pourquoi tu étais super cool avec moi et depuis qu'on s'est embrassés j'ai l'impression que tu me détestes ? 
Natsu lève les yeux au ciel. 
- Tu es obligée de détailler tout comme ça ? 
- Je veux comprendre. 

Il quitte sa chaise, et m'indique de le suivre. Nous nous éloignons quelques mètres plus loin. 
- Tu ne peux pas faire comme s'il ne s'était rien passé hein ? 
- Pas quand tu m'ignores. 
- Faudrait que tu boives plus souvent, tu t'ouvres plus.. 
Il n'ose pas me regarder dans les yeux et change de sujet de conversation. Ce n'est pas de ça dont on parle Natsu. 
- Je sais. Tu me l'as déjà dit. Alors ? Pourquoi tu me fuis à ce point ? J'ai fait quelque chose de mal ? 
- Et toi ? Pourquoi tu insistes à ce point ? 
- J'aime pas qu'on me laisse en plan. Je te l'ai déjà dit, je veux juste comprendre. Alors arrête de tourner autour du pot et dis moi ce qu'il se passe. 
- Je veux juste qu'on arrête de parler de ce baiser Lucy, c'était ni le lieu ni le moment, et ça me met mal à l'aise. On a brulé les étapes. 
Je soupire. C'est tout ? 
- Et alors ? On peut s'amuser maintenant et réfléchir à tout ça après. 
- Je suis pas du genre à m'amuser. Ça pose toujours des problèmes après.

Il semble si sérieux. C'est la première fois que je le vois comme ça.
- Alors pourquoi tu passes ton temps à me taquiner ? Je comprends pas.
- Parce que c'est marrant. Mais il y a une différence entre se taquiner et s'embrasser.
- Tu es si compliqué. Je vois pas l'intérêt de se prendre la tête à ce point, c'est juste un bisou.
- C'est important pour moi. Si tu peux pas le comprendre alors tant pis pour toi.
Pourquoi il complique tout à ce point ? Pourquoi un simple baiser à autant d'importance à ses yeux ?

En fait, c'est tout aussi important aux miens. C'est pour ça que je m'accroche à ce point. Mais je ne comprends pas son point de vue, tu ne peux donc embrasser personne sans sortir avec ? Il n'y a pas de réel ordre pour faire les choses, on fait comme ça vient. Si on doit attendre six mois à se tourner autour avant de faire quoique ce soit bah c'est comme ça, ou si on s'embrasse et après on se rencontre bah c'est comme ça aussi. Le principal n'est pas l'ordre des choses, mais de ne pas regretter ce qui a été fait.