Chapitre 14 : Pdv Jack une semaine plus tard

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Après les cours, je vais rejoindre Elsa devant nos casiers. On va essayer de récupérer nos corps, elle connaît tout de moi et je la connais par cœur. Alors on aurait dû retrouver nos corps respectifs depuis un bon moment. On en est donc venu à la conclusion qu'il faut peut-être recréer les conditions de l'échange. J'attends ma coéquipière un moment, puis lorsqu'elle me rejoint enfin, nous partons et entrons dans la salle des archives le plus discrètement possible. Une fois devant la fameuse armoire, avant d'y entrer, on reste un moment la regarder. Est-ce que j'ai vraiment envie que tout redeviennent comme avant ? Je ne sais pas... j'ai envie de retrouver mon corps et ma famille, ça c'est sûr. Mais j'ai peur que si Elsa retrouve son corps et qu'elle n'est plus obligée de me côtoyer, elle cesse de me voir et qu'elle coupe totalement les ponts avec moi. Après tout, je la connais et je pense pouvoir compter sincèrement pour elle. Ou alors elle me ment depuis le début. Si c'est le cas je ne suis pas près de retrouver mon corps. Mon inquiétude semble s'exprimer inconsciemment en saisissant la main d'Elsa puis elle prend la parole.

-Quand tout sera redevenu normale, rien ne changera entre nous hein ? S'inquiète-elle.

Apparemment on s'inquiétait pour les mêmes raisons : la crainte de se séparer, la peur de la perte de l'autre, sa question, bien que très inquiète, à tout de même pour effet de me rassurer.

-Bien sûr, la seule chose qui changera entre nous sera nos corps.

Elle me sourit puis on ouvre tous les deux les portes de l'armoire qui se tient fièrement devant nous. Avant qu'on ait le temps d'y entrer, une voix derrière nous nous coupe dans notre élan.

-Vous devez êtres Jackson et Elsa, dit cette fameuse voix qui m'est encore inconnue.

On se retourne donc lentement, craignant de recevoir 2 voir 3 heures de retenue. Mon regard croise alors celui d'un homme à la peau ridée, aux traits tirés et qui porte une barbe aussi blanche et longue que ses cheveux.

-Monsieur Merlin ? S'étonne Elsa devant le professeur d'histoire le plus réputé du lycée.

-Bonjour Elsa, répond-il.

-Bonjour monsieur, m'empressé-je de répondre.

-Oui, bonjour Jackson.

-Quoi ? Mais... commencé-je.

-Vous êtes maudits n'est-ce pas ? me coupe-t-il.

-Maudits ? C'est quoi cette histoire ? Non... tenté-je.

-Comment le savez-vous ? Dit Elsa.

-Je vous ai entendu parler, informe le professeur. Et... Venez voir, finit-il en avançant vers la fameuse armoire.

Arrivé devant celle-ci, il pose son index sur un de ses flancs, côté intérieur.

-Regardez, dit le vieil homme.

On s'approche donc et pouvons facilement lire au-dessus de son doigt, "Elsa//+//Jackson". Cela semble gravé dans le bois, mais pas de la même façon que le font les collégiens sur les bancs dans la cour. Non, là c'est fait proprement, avec une calligraphie d'ordinateur. Comme si ça avait été fait à l'usine par une machine. Je lève mon regard et vois une vingtaine de noms, gravés de la même façon que le notre. C'est étrange et perturbant au plus haut point. Je jette un coup d'œil rapide vers ma coéquipière qui a l'air aussi perdue que moi.

-C'est le nom de toutes les personnes ayant été maudites, de la même façon que vous, informe monsieur Merlin.

-Mais qui marque ça ? Demande Elsa. On n'en a parlé qu'à des personnes de confiance.

-Oui, ce n'est pas une personne, c'est l'armoire elle-même qui le fait. Je suppose que ça fait partie de la magie qui la compose.

-Je vois, affirme Elsa.

-Mais si c'est déjà arrivé, vous savez si toutes ces personnes ont réussi à retrouver leurs corps ? M'inquiétais-je.

-Oui, bien sûr, ce n'est qu'un échange temporaire, nous rassure-t-il.

-Super, se réjouit Elsa. Mais comment on fait pour annuler le maléfice ?

-Et bien... Ce que peu de gens savent : Il y a une durée bien définie, de 15 jours.

-Ah bon ? Lance-t-on à l'unisson.

-Oui, vous obtenez le pouvoir de tout connaître l'un de l'autre pendant deux semaines. Une fois ce laps de temps écoulé, soit vous vous aimez pour l'éternité, soit au contraire, vous ne serez jamais capable d'éprouver des sentiments l'un pour l'autre.

-Quoi ? S'exclame-t-on dans une même voix.

-Je ne pensais pas que cet échange allait avoir autant de conséquences sur le futur, avoue-je.

-Oui, je m'en doute, et c'est le cas de beaucoup de ces couples. Et c'est pour cette raison que la moitié d'entre eux ont reçu le verseau de cette malédiction, annonce-t-il.

-Vous voulez dire que la moitié des couples étant maudits ne seront jamais capables de s'aimer ? Alors que ce sont des âmes soeurs ? S'indigne Elsa.

-C'est exact Miss Arendelle.

-Mais c'est aléatoire ? Il y a quelque chose à faire pour avoir l'autre ? Surenchérit la jeune fille.

-Non, bien sûr que ça n'est pas aléatoire. Tout se joue à la fin des quinze jours, si vous vous aimez tous les deux, alors c'est la première possibilité, l'amour éternel. Et si ça n'est pas le cas alors ce sera la seconde option.

-Mais si au bout des deux semaines il n'y a que l'un des deux qui aime l'autre, il se passe quoi ? Demandé-je.

-Et bien lorsque la personne qui aime récupère son corps, ses sentiments disparaissent et ne reviendront jamais.

Après ça un gros blanc s'instaure entre nous trois, "ne reviendront jamais", "pour l'éternité". Je ne sais pas quel option choisir... Suis-je prêt à l'aimer pour l'éternité ? Ou est-ce que je préfère renoncer à jamais à elle ? Je n'aurais jamais cru avoir ce choix à faire un jour. Mais le plus important pour l'instant : Est-ce qu'à ce jour je l'aime ? Parce que, après tout, selon la réponse, le choix sera fait. Et elle, elle m'aime ? Si ce n'est pas le cas, le choix est fait aussi. Je remarque alors qu'elle me regarde, je tourne la tête vers elle. Elle semble aussi stressée et perdue que moi, ça a un côté rassurant. Quelques minutes après, monsieur Merlin nous laisse seuls, face à cette nouvelle qui va, pour sûr, changer notre vie, la semaine qui commence s'annonce très importante.

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