Chapitre 19 : Pdv Elsa

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Lorsque j'arrive devant notre lieu de rendez-vous, je ne le vois pas, il n'est sûrement pas encore sorti. J'ouvre mon casier et saisis la glacière qui contient mon repas. Je sens alors deux bras m'enlacer le dos afin d'accéder à mon ventre et y balader des doigts fins et féminins, entraînant mon hilarité.

-Arrête, Jack, supplie-je sous de violents spasmes de rires.

-Bon, très bien, accepte-t-il en délivrant mon ventre.

Je me retourne donc vers lui, en me calmant petit à petit mais toujours avec un immense sourire sur le visage. Je ne ressens plus aucun stress et la seule douleur qui demeure alors dans mon ventre et celle d'avoir trop ri. Lorsque nos rires se calment enfin, il me fait un sourire radieux que je m'efforce de rendre le mieux possible.

-Alors ? Tu veux qu'on aille manger où ? Sur un banc dans la cour ? Propose-t-il.

-Non, je sais déjà où on va aller, affirme-je.

-Ah bon ? Où ça ?

-Tu verras quand on y sera !

-Mais tu es consciente que je verrai bien où tu m'emmèneras, et par conséquent je saurai où on ira avant d'y être, remarqua-t-il.

-C'est pour ça que... dis-je en ouvrant la grande poche de mon sac à dos... j'ai pris ça, ajoute-je en sortant le masque de nuit licorne de sa petite sœur.

-Euh... tu veux vraiment que je mette ça ? S'inquiète t-il.

-Bien sûr ! Et je ne te laisse pas le choix ! Sinon je mange tout le repas, affirme-je.

Il pousse un long soupir avant de me prendre le bandeau des mains. Je lui souris, victorieuse.

-C'est bien parce que c'est toi, lance-t-il.

Cette phrase a pour effet d'accélérer l'activité de mon cœur pendant quelques secondes. Peut-être que pour lui cette phrase ne veut rien dire mais ça n'est pas mon cas. Ça veut dire que je suis spéciale, non ? Je crois bien oui, ou en tout cas je l'espère. On dirait bien que pour l'instant ce pique-nique a l'effet escompté. Il met alors le bandeau sur ses yeux et je lui attrape la main après avoir refermé mon casier. Je le sens alors entrelacer ses doigts avec les miens. Je remercie aussitôt mon idée qui l'empêche de voir à quel point mes joues virent au rouges. Bien que moi, je peux nettement voir les siennes devenir légèrement rosées. On part ensuite en direction du lieu où va se passer le reste de notre heure de midi, sous nos rires (ou enfin surtout les miens) lorsque mon corps manque de tomber à plusieurs reprises, lui arrachant toutes sortes de jurons au passage. Je lui confie donc mon sac et le prends sur mon dos avec une aisance qui me déconcerte toujours autant. Une fois arrivé à destination, je le repose par terre et enlève nos sacs de son dos, je me mets derrière lui et ôte délicatement ce qui entrave sa vision après m'être placée à ses côtés afin de voir sa réaction. Qui, comme je m'y attendais est très drôle. D'abord ses yeux s'écartent d'extase en voyant les fleurs multicolores qui nous entourent puis, son expression vire au malice en regardant les jeux autour desquels de nombreux enfants jouent. Je savais que cet endroit lui plairait !

-Je peux aller avec eux ? Demande-t-il en papillonant des cils.

-Oui mais n'oublies pas que tu as une robe ! Je ne veux que personne ne voit mes... euh... tes sous-vêtements.

-Mais j'ai un short, affirme-t-il en soulevant les volants de son vêtement avec un sourire victorieux.

-D'abord, ne fais plus jamais ça.

-Faire quoi ? Mettre un short ?

-Non le montrer, dis-je. Et c'est d'accord, tu peux aller jouer.

-D'accord, merci !

Il me prend alors vivement dans ses bras puis s'enfuit en direction de la structure, me laissant seule avec notre repas, encore en sac. Je regarde donc autour de moi, cherchant où poser nos affaires pour manger. Je repère alors un gros arbre, un chêne il me semble, entouré de verdure, éclairé par les rayons chauds du soleil.

-Ça sera parfait, décrète-je à voix basse avant de saisir les anse de nos sacs à dos pour les soulever du sol.

Je jette à nouveau en bref coup d'œil vers l'attroupement d'enfants un peu plus loin et repère sans grand mal la tête blonde platine qui en dépasse largement. Son visage se fend en un large sourire, à croire qu'il est né pour être avec des enfants, il a un super instinct maternel. J'esquisse un petit ricanement et vais sans perdre plus de temps m'asseoir au pied du Chêne, face à son tronc, recouvert de mousse verte qui, selon moi serait magnifique recouverte de givre fin. Sur cette pensée, je vide le contenu de mon sac dans l'herbe puis les dépose précisément dans un coin. Voilà, tout est prêt et pour l'instant ça se passe très bien. J'espère que cette sortie atteindra toutes mes attentes. Qui sont, autant se le dire, assez hautes... sûrement même un peu trop... Je sens alors un poids tomber sur mes épaules et sur le dessus de mon crâne.

-Merci, me chuchote Jack en déposant un baiser sur ma joue.

Je lui réponds par un sourire qui se veut doux puis il vient s'asseoir en face de moi, avec un air parfaitement comblé sur le visage. Cela m'arrache inévitablement un soupir de soulagement, je suis contente que ma surprise lui plaise ! Je le vois ensuite sortir énergiquement le contenu de son sac. Lorsque je remarque le Tupperware remplit de tomates cerises qu'il pose délicatement sur le tissu, je discerne sans mal la touche de Carl et Élie, ils me manquent.

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