Chapitre 8 : Pdv Jack

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Au même moment j'entends des pas approcher de la porte de la pièce, je suis certain qu'en réalité, on n'a pas le droit d'être là. Je me rapproche du mur afin d'éteindre la lumière, j'espère qu'il ne leur viendra pas l'idée de venir sinon je suis fichu...

-J'ai entendu quelqu'un, dans les archives, dit une voix masculine de l'autre côté de cette porte.

C'en est fini de moi, dîtes à ma soeur que je l'aimais... c'est alors que j'entends la porte de l'armoire s'ouvrir derrière mon dos.

-Viens, chuchote Elsa qui vient de m'ouvrir sa cachette.

Je ne me fais pas prier et vais la rejoindre en refermant bien la porte du placard. Je vois immédiatement après, de la lumière nous éclairer par la fente entre les deux portes, il en était moins une. Pour qu'ils ne nous repèrent pas de la même façon que j'ai fait avec Elsa, j'essaye de calmer ma respiration au maximum en tendant l'oreille afin de pouvoir savoir où ils se trouvent.

-Tu deviens fou mon pauvre ami, il n'y a personne ici, dit une voix différente de celle que j'ai déjà entendue et que je juge pouvoir reconnaître.

-Oui, ça ne m'étonnerait pas, ces gosses m'épuisent, dit la même voix que tout à l'heure.

-Aller, c'est le week-end, conclut la seconde voix en sortant de la pièce.

La deuxième personne ne tarde pas à la suivre et ils referment la porte. Ce n'est qu'à ce moment que je remarque ma proximité avec Elsa : elle est plaquée contre mon torse et j'ai les mains posées sur ses hanches. Cette armoire est définitivement trop petite pour deux personnes. Lorsqu'elle lève sa tête vers moi, nos visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Le fait d'être si proche d'elle me perturbe au plus haut point, je ne sais pas comment agir, j'aimerais tant la prendre dans mes bras et l'embrasser mais elle me prend déjà pour un pervers, ça ne ferait qu'aggraver mon cas.

-Excuses moi, je ne veux pas que tu puisses croire que je profite de la situation ou quoi que ce soit, avoue-je.

-Et si je te dis que là, tout de suite, je veux que tu profites de la situation, dit-elle en baladant ses mains sur mon torse jusqu'à mon cou.

Euh... attendez, ça veux dire quoi ça ? Qu'est-ce que je suis sensé faire ? Je dois l'embrasser ? Ou pas ? Je n'en sais trop rien... Je n'ai que très peu d'expérience dans ce domaine et c'est encore pire avec elle, elle me fait définitivement perdre tous mes moyens et me rend incontestablement dingue.

-Sauf si tu n'en as pas envie bien-sûr, ajoute-t-elle en retirant ses mains sans pour autant lâcher mon regard.

-Si, bien-sûr que si, m'empresse-je d'ajouter. C'est juste que, il y a quelques minutes tu avais peur de moi... je ne veux pas que tu le regrettes plus tard, dis-je.

-On vera bien, se contente-t-elle de répondre.

J'ai peur d'avoir mal compris et que ça ne soit pas ce qu'elle désire, dans ce cas ça empirera les choses entre nous... Oh et puis tant pis. Je prends mon courage à deux mains et enlève d'ailleurs une des miennes de sa hanche pour venir la placer sur l'arrière de son crâne afin de l'attirer vers moi. Je rapproche donc petit à petit son visage, d'abord en regardant ses lèvres puis je ferme les yeux pour profiter de cet instant qui sera peut-être le dernier. C'est ainsi que nos lèvres se rencontrent dans un baiser à la fois doux, d'abord timide, mais qui devient rapidement intense. Elle enroule ses bras autour de mon cou et je fais de même autour de sa taille pour la rapprocher un peu plus de moi. C'est de loin le meilleur baiser que j'ai eu de toute ma vie, et pourtant j'en ai quand même eu quelques uns. Nous séparons nos bouches lorsque le souffle vient à nous manquer. Je la prends dans mes bras le temps de reprendre ma respiration.

-Mais qui es-tu à la fin Jackson Overland-Frost ? demande-t-elle à bout de souffle.

-À toi de le découvrir, mais pour ça tu ne dois pas en avoir peur.

-Je n'ai plus peur, mais je ne te fais pas confiance pour autant, ajoute-t-elle.

-Ça me va quand même, c'est un bon début, ricane-je en caressant doucement ses cheveux.

Je sens immédiatement un poids me quitter, je ferme les yeux et embrasse son front. C'est alors qu'un truc froid et mouillé me tombe sur le nez. Je jugerais qu'il s'agit d'un flocon de neige, mais c'est impossible, je contrôle parfaitement mon pouvoir, ça ne peut pas être moi... et si... c'était elle ? Non, ça semble tout aussi impossible... et en même temps ça expliquerait beaucoup de choses qu'on ait le même don, comme cette attraction entre nous...

-Tiens, il neige dans le placard, ne pus-je m'empêcher de dire.

-Euh... quoi...? Demande-t-elle d'une voix tremblante en levant la tête.

-Ne t'inquiètes pas, cette pièce est réputée pour être magique, ça doit sûrement être elle, mentis-je.

-Euh... oui sûrement, se contente-t-elle de répondre.

-Il vaudrait mieux sortir d'ici alors, avant qu'on ne soit ensevelis, dis-je en ouvrant la porte du placard.

Elle sort d'abord mais je ne tarde pas à la suivre. Une fois dans un espace plus grand je m'étire et referme doucement la porte en lui chuchotant un "merci". On se dirige ensuite vers l'issue et sortons discrètement de cette pièce. Je ne comprends pas pourquoi ils ne la ferment pas à clé si on n'a pas le droit d'y entrer... Nous quittons ensembles le bâtiment en discutant joyeusement comme si nous étions des vieux amis. Lorsque nous passons le portail, il est temps de se dire au revoir, on s'échange nos numéros de téléphone puis je prends sa main et y dépose volontairement un petit tas de neiges. Quand elle découvre mon présent, je vois ses yeux s'écarquiller.

-Tu es...

-Comme toi, la coupe-je. En effet, mais là il est vraiment tard, rentres chez toi Elsa.

-Oui, à lundi Jack, me dit-elle en souriant chaleureusement.

Sur ces mots elle rentre chez elle et je ne tarde pas faire de même. La soirée se passe dans la bonne humeur, on joue tous ensembles à la console mais je vais me coucher quelques temps avant eux. Je reste un peu trainer sur mon téléphone, pour parler à ma nouvelle amie jusqu'à ce que j'entends ma porte s'ouvrir doucement. Je tourne donc la tête vers celle-ci en regardant l'heure sur mon réveil au passage, minuit vingt-cinq, puis vois ensuite ma petite sœur en pyjama dans l'embrasure.

-Hum... est-ce que je peux dormir avec toi cette nuit ? Demande-t-elle tout bas.

Pour toute réponse je me colle au bord du lit et tapote la place qui vient de se créer à côté de moi, elle ferme alors la porte et vient me rejoindre presque en courant. Elle se glisse sous les draps et se blotti contre moi.

-Bonne nuit ma princesse, dis-je en la serrant.

-Bonne nuit mon gardien, répond-t-elle.

Dans sa VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant