Une expression d'horreur est scotchée à mon visage et mon corps refuse de bouger. J'en suis incapable. Je revois le corps de Yami chutait. Yugi l'aurait-il poussé ?! C'est impossible ! Yami ! L'énième fois où je vois son corps chutait, dans la tête, me ramène à la réalité et dévale les escaliers à une vitesse folle. En quelques secondes, j'arrive à l'endroit où se trouve Yami, chacun de ses os sont brisées, ses articulations ont des angles effroyablement insensés, elle saigne de partout. Rien en elle est reconnaissable, un monstre difforme voilà à quoi elle ressemble. Un monstre qui serait plus fuis que le bossu de Notre-Dame, lui-même. Je m'agenouille près d'elle, et je prends sa main, déformée et couvertes de sang. Mes larmes se mêlent au sang. Je sens la présence, de Ryou, puis de celle de Malek et de plusieurs dizaines voire centaines de personnes. Mais en cet instant, Ramsès pourrait se trouver ici, que je ne lui donnerais même pas un regard. Je chercher désespérément et bien inutilement le pouls de la jeune fille, complètement inexistant. Je pleure à chaudes larmes. Je sers d'avantage la main décharnée de la jeune fille mais un craquement sinistre retentit d'entre mes mains et je lâche sa main, horrifié. Le visage de la jeune fille est déformé par les blessures, la poussière par la mort et mes larmes me font voir la scène d'une manière encore plus atroce qu'elle ne l'est déjà. Mais elles coulent toutes seules. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Beaucoup de mes amis sont morts dans mes bras, mon père est mort dans mes bras. Yugi avait déjà sacrifier son âme pour moi. Même quand j'étais dans le puzzle du millénium, j'ai souffert. Mais pas autant. Pas au point de me faire perdre tout contrôle. Alors que je ne connais Yami que depuis deux jours. Peut-être que c'est parce que j'avais eu le sentiment de pouvoir changer quelque chose, peut-être est-ce parce que je la vois si effroyable, peut-être que c'est parce que je suis l'origine de ses souffrances. Je sens que quelqu'un me tire violemment en arrière. Sous le choc, je m'écroule au sol. Je vois, de dos, une jeune femme s'affairer près d'elle. Mon corps pèse lourd, si lourd que je n'arrive plus à me relever. Je tente désespérément de trouver de l'air. Mais je bondis, sur mes jambes puis sur la jeune femme en voyant la lame qu'elle a sorti. Je la plaque sur le sol. La maîtriser n'est simple car elle se débat furieusement mais la rage me donne des forces.
— Même morte, personne ne la touchera !
— ELLE N'EST PAS MORTE, SOMBRE ABRUTI !!
La trentenaire se débat et un souffle d'air m'envoie loin. Elle pratique de la magie et elle est suffisamment folle pour croire que Yami est toujours en vie. Elle est capable de tout. Elle se rapproche près de Yami. Je veux aller l'éclater voire la tuer, lui sauter dessus, l'empêcher de toucher à Yami mais la force du choc m'a sonné. Je me relève. Elle lève sa lame, je veux l'en empêcher. J'ai la vision brouillée et le sol tangue comme un bateau en pleine tempête. Je pousse un cri furibond avec le maigre et stupide espoir qu'il stoppe la folle ou mes nausées. Quelqu'un de vigoureux m'approche et m'empêchent de bouger en me plaquant de nouveau sur le sol. Je ne vois que des cheveux couleurs corbeaux, qui me rappellent vaguement ceux du frère de Kaiba. Je n'arrive plus à me débattre, je donne un léger coup désespéré, en l'air avant de faire retomber lourdement mon bras. Mon père a raison : je dois avoir l'air si pitoyable, la tout de suite. La tristesse m'a fait perdre toutes mes forces, je lutte pour ne pas perdre connaissance. Elle plante le couteau, il fracasse ce qui reste des os du torse de Yami dans un craquement sinistre qui me ramènent d'instinct à la réalité. J'écarquille les yeux en voyant avec stupéfaction que le sang du corps semble être attiré par le couteau. Il devient lumineux et il s'écoule vers doucement pour rejoindre le couteau, guérissant le corps de Yami et le rendant normal en même temps. C'est la dernière chose que je vois.
J'ouvre les yeux, des néons blancs m'aveuglent. Je relève la tête.
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Manque
FanfictionLe pharaon Atem. Un ami, un proche, un héros. Voilà ce que pense Yugi Mûto et tous ses proches. Mais il a tant souffert. Désormais, il est au royaume des Voix Justes puisqu'il a dû une nouvelle fois se sacrifier. Doux sacrifice...Pourtant, il manque...