7. De retour

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          J'ouvre de grands yeux, je refuse de continuer ce rêve. Je sais parfaitement comment ça va se finir. Et je ne veux pas parce que j'aurais l'impression d'être intrus et je serais que je ne pourrais plus regarder Yami en face, après ce qui est pour moi un affront impardonnable contre la volonté d'une personne. Notre position à changé dans mon sommeil, Yami s'est réveillée, elle est assise, ma tête sur ses jambes et elle a une main dans les cheveux. Je n'ose pas relever ma tête, car si je le fais, elle va me griller, c'est sûr. Elle est beaucoup trop perspicace.

— Je sais que tu es réveillé. Tu profiterais pas un peu de notre proximité par hasard ?

Je me redresse la tête bien trop vite à mon goût, très certainement légèrement rouge, avant de bafouiller :

Je...Bah...Non...

Elle éclate de rire.

T'inquiètes, je rigolais. Si tu avais vu ta tête !

Oh, je l'imagine très bien, dis-je d'un ton désagréable.

Mais elle me sourit et j'ai beau faire le maximum d'efforts, je finis par sourire moi aussi. Maintenant que je comprends pourquoi, je me sens si bien en sa présence, je ne peux pas m'empêcher de la voir autrement. Pas toute nue, enchainés dans un lit comme un obsédé sexuel mais plutôt dans mes bras, sa tête callée dans mon cou. J'en meurt d'envie mais en même temps, j'ai peur. C'est une partie de moi que je ne contrôle pas et j'ai horreur de ça. Et puis, c'est pas vraiment le moment de draguer vu que l'on doit abattre Zork et que celui-ci se trouve justement dans l'esprit de la personne que je convoite tant.

Merci.

Je cligne plusieurs fois des yeux, comme si j'avais mal entendu.

Pourquoi ?

Sans toi, je serais folle à l'heure qu'il est, ou pire, voir bien pire. Tes mots, tes gestes, je les sentais. Ils m'ont aidé face à Zork, comme un bouclier, une arme qu'il était incapable de briser.

Je suis content de t'avoir aidé dans ce cas...C'est le minimum que je puisse faire.

Elle attrape mes mains et les serre fort.

Tu t'imagines que c'est ta faute, pas vrai ? Si je dois servir de prison pour Zork.

En plein cœur, touché coulé. Elle a gagné la partie. Je me mets à pleurer comme un gosse. Yami est surprit par ma réaction, je renifle dans les couvertures. C'est trop d'émotions pour moi, en peu de temps, je n'ai plus l'habitude. Eh oui, c'est ma faute ! Complétement ma faute ! Si je n'avais pas fait ce caprice, si je n'avais pas tant tenu à revivre une vie paisible, elle n'en serait pas là. Elle serait pas en train de risquer sa vie pour le monde, à ma place. Et moi, je serais encore en train de me demander ce que ça fait d'être amoureux.

Je...Ce n'est pas de...

Elle semble réellement effondrée de me voir pleurer comme s'il s'agissait d'un acte abominable. Son visage se décompose tandis que mes larmes mouillent la couverture. J'aimerais tant arrêter pour lui dire que j'ai juste craqué que ce n'est pas grave. Mais je ne peux pas. C'est grave. J'ai la sensation d'être détruit, je suis amoureux d'une fille que j'ai moi-même condamné à souffrir. Et de surcroît, j'ai embarqué tout le monde, Yugi, ses amis, la bande de Yami, ma propre famille. Je repense à Ryou et Malek, être sous l'emprise de Zork leur a laissé un traumatisme indélébile. Oui, tout ça c'est ma faute.

Il veut vous détruire.

D'un même geste, la tête de Yami et la mienne se tournent vers la porte. Ryou s'avance s'assoit à la même place que Manon occupait il y a quelques heures.

ManqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant