Induit en erreur

𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟭𝟱

J'arrive un peu en retard dans la salle. Mais tout de suite je sens le malaise monté en moi alors que mes yeux croisent ceux de Mel. Je me mords la lèvre inférieure avant de baisser le regard.
Il faut que je lui dise. Je n'ai plus vraiment le choix. Quelle idée de l'avoir... et merde.
Je soupire et m'assoie lourdement sur la chaise.
Comment est-ce que je vais bien pouvoir lui avouer qu'en fait... il a embrassé un gars ?
Tyron avait raison... ! Je n'aurais jamais dû le laisser m'approcher !
J'aurais dû être clair dès le départ !
La matinée se passe vraiment lentement. À midi, je me rends au self et prends un sandwich avant de ressortir directement. Je compose le numéro de mon frère avant de porter le cellulaire à mon oreille.

      —  Hum... ?
      —  Ça ne va pas mieux ? j'interroge, légèrement inquiet.
      —  Ce n'est rien que la crève petit frère, détends le string.
      —  Très drôle.

Malgré le fait qu'il soit malade comme un chien, il rigole de sa propre blague. Sauf qu'il commence à tousser et s'étouffe tout seul.

      —  Ça t'apprendra à te foutre de moi, je soupire.
      —  Tu lui as parlé ?

Je soupire.

      —  Je... l'évite ?

C'est à son tour de soupirer.

      —  Arrête de faire le gamin Thaïs et assume. Ce n'est pas comme si je ne t'avais pas prévenu. Plusieurs fois. Et puis... je te signale que c'est moi qu'il harcèle maintenant.

Je souris légèrement.

      —  Genre ?
      —  « Qu'est-ce qu'elle a ta sœur ? », « merde j'ai fait quelque chose de mal ? », « Oh putain elle t'a dit qu'elle n'avait pas du tout aimée c'est ça ? »,  « merde... tu m'en veux parce que j'ai embrassé ta sœur... », « Elle ne m'aime pas c'est ça ? »... Thaïs, abrège mes souffrances, ce mec est pire qu'une meuf. J'en peux plus... ! En plus... je suis grave fatigué là...
      —  Désolé, je souffle. Je vais le faire.
      —  Pas dans 20 ans !
      —  Je vais le faire ! je répète.
      —  Mouais.
      —  Repose-toi Ronnie hum... ?
      —  Ouais, ouais.
      —  Vraiment.
      —  Vraiment, il soupire.
      —  Je t'aime.
      —  Je t'aime aussi petit frère. Mais bouge ton cul.

Je roule des yeux.

      —  C'est ça, bisous.
      —  Bis...

Et je raccroche. Il doit littéralement pester maintenant mais bon... tant pis.

      —  Hum... Thaïs ?

Je sursaute quelque peu avant de me retourner. Malgré moi, je rougis légèrement et détourne le regard en le voyant.

      —  Hey, je souffle.
      —  Y'a un problème ? Je veux dire... Désolé si j'ai été trop loin mais...

Je soupire fortement.

      —  Arrête.

Il me regarde en fronçant les sourcils.

      —  Je... suis en train de tombé pour toi Armel... j'avoue tout doucement.

Il commence à sourire.

      —  Non, ne sourit pas s'il te plaît...
      —  Mais qu'est-ce qu'il y a ? Moi aussi je suis en train de tomber amoureux de toi !

Je secoue la tête alors que quelques larmes commencent à me monter aux yeux. Je me racle la gorge.

      —  Tu tombes amoureux d'une image, je souffle.
      —  Mais qu'est-ce que tu racontes ?
      —  Ecoute, je ne suis pas celle que tu crois. Mais je veux qu'on soit seuls pour en parler. Ce n'est pas le bon endroit. Ça te va... la cabane derrière le parc ?
      —  Euh... ok.
      —  Après les cours.
      —  Ok...