Chanson : Safe And Sound - Taylor Swift
#PDV Lauren
Vendredi 20 Octobre 1967
"Mesdames ! On prépare les lits rapidement, un convoi de blessés arrive, je veux qu'ils soient prêts pour les accueillir. Préparez des bandages, des kits de suture et de la morphine en quantité. Ils sont une vingtaine, il faudra les classer par ordre de priorité, les premiers soins leurs ont été administré au Vietnam mais ils sont pour la plupart dans un sale état."
La salle principale de l'hôpital se met alors à grouiller de tuniques blanches et les draps s'agitent sur les matelas. Ally et une autre infirmière prépare les chariots, le convoi venait de se garer devant le bâtiment. Les soldats en bonne santé aidait les blessés à marcher, ils transportaient des civières ou poussaient des fauteuils. La première chose qui sautait aux yeux c'était le sang, sur les vêtements, la peau, les cheveux, celui encore frais qui coulait sur le sol."Un camion de femmes arrive, certaines sont dans un état grave aussi"
"Des femmes ?" Je fronce les sourcils au soldat qui venait de prononcer cette phrase.
"Oui, les hommes manquaient, certaines ont décidé de partir au Vietnam"
"Et pour quelles raisons ces femmes doivent-elles voyager dans un convoi différent ?" Je ne peux empêcher le ton hargneux qui sort de ma bouche. Pour des hommes on aurait dit soldats, vétérans, héros...
"Ce sont les ordres du Colonel madame"
"Mlle Jauregui ! Quand vous aurez fini de divaguer avec les soldats, pourriez vous faire votre travail, qui consiste à panser les plaies, maintenant !" Un grand soupir quitte mes lèvres et je retourne dans le bâtiment. Ca courait dans tous les sens, les gémissements et cris de douleurs remplissent la pièce. Ca doit bien faire 3 jours qu'ils sont dans cet état, avec leurs blessures pour la plupart infectées, à peine bandées, leurs membres tournaient au jaune, violet, noir... Coulantes de pues et dégageant une odeur nauséabonde. Bloquant le dégoût qui s'installe au fond de ma gorge et me retournant l'estomac, pas le temps de penser à tout ça. Les minutes commences déjà à défiler, pourtant sans vraiment passer, la nuit tombe sur San Francisco, ce camion de "femmes" n'est jamais arrivé. Personne n'a fermé l'oeil, ni prit de pause ou bien même mangé depuis ce matin, Ally semble à peine tenir debout comme les autres infirmières. Cinq bonnes heures s'étaient écoulées depuis l'arrivé du véhicule, cinq heures remplies de cris, de larmes, de sang. Trois infirmières étaient parties, l'une avait vomi, les deux autres s'étaient évanouies, ne tenant pas le choc de toutes ces horreurs. Un soldat avait dû être amputé d'une jambe après une blessure par balle, l'infection avait commencé depuis un moment avec les conditions de soins et de voyage dans lesquels ils avaient été amenés. Trois étaient morts au cours du transport. Rapatriés à bord d'un Lockheed C-130 Hercules, entassés sur eux mêmes sans hygiène depuis des semaines, recouverts de sang, de terre ou bien de leurs propres .
"Allez vous reposer un peu, ça sera tout pour aujourd'hui..." La salle se vida un peu sous l'ordre du médecin, laissant simplement les patients dans leurs lits. Je décida de rester, discutant avec les quelques vétérans encore éveillés La plupart voulait discuter de choses futiles, tout sauf la guerre, alors je discutais de musique, d'art, de littérature ou bien de femmes. Ils en étaient reconnaissant et finissait par s'endormir, exténués, bercés par la conversation.
Ce n'est que vers 3h00 du matin que je décida de rentrer chez moi, reprenant le sens inverse du chemin que je faisais tous les jours. Les rues étaient à peine éclairées et toujours humides en ce mois d'octobre, il ne faisait pas du tout froid, peut être 12 ou 13 degrès. Le gel était quasi inexistant à San Francisco, tout comme la neige à mon plus grand regret, la Californie avait un climat chaud comparaît au Montana ou au Dakota du Nord. Je ralentis mon allure sur les pavés, me casser quelque chose à une heure pareille, seule, n'était probablement pas une bonne idée. Comme pour confirmer ma pensée, un sifflement soudain attira mon attention. Je regarde autour de moi, mais rien.

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The End Of Us
FanfictionSan Francisco, 1967, alors que les États-Unis sont en guerre au Vietnam et en concurrence avec l'URSS, Lauren Jauregui, une infirmière de 27 ans voit sa vie basculer après une rencontre inattendue en pleine nuit. Elle fait alors la rencontre de Lena...