Chanson : Best Part Of Me - Ed Sheeran ft YEBBA
#PDV Lena
Je grimace en essayant de me cambrer le dos pour faire partir cette douleur qui me tenait depuis plus d'une heure maintenant, pinceau à la main. Quelle idée de vouloir repeindre ces étagères déjà, alors que Anne était assise dans son fauteuil à lire un livre que j'avais lu déjà deux fois, Gatsby le Magnifique de F. Scott Fitzgerald. De plus, depuis que je m'étais levée ce matin j'étais étrangement nerveuse, stressée. Une angoisse s'était formée dans le creux de mon estomac sans que je sache la raison.
"As-tu lu ce roman ?" Anne demande sans lever son nez de la page. Je tourne la tête vers elle, j'étais assise sur le sol en tailleur avec la peinture blanche devant moi ainsi que les étagères encore grises et poussiéreuses. Je devais les repeindre en blanc avant d'y mettre la couleur que je souhaitais, chêne clair en l'occurrence.
"Gatsby ? Oui je l'ai lu" Je fronce les sourcils intriguée par sa question.
"Qu'en as tu pensé ?" Je pose doucement le pinceau sur le couvercle pour faire attention de rien salir et hausse faiblement les épaules.
"C'est bon roman mais c'est pas transcendant on va dire. J'aurai préféré avoir le point de vue de Gatsby directement sur son histoire avec Daisy, pas celle d'un voisin un peu ennuyant comme Nick. De plus, même si les années 20 sont baptisées les années folles, Fitzgerald est dans l'excès, ce n'est que du luxe et des paillettes. J'apprécie les références au temps, au bonheur et à nos vies qui nous rammènent perpétuellement vers le passé. Une critique à la bourgeoisie et des problèmes de riches on va dire, c'est un bon livre." Mme Greenwald relève la tête vers moi et sourit faiblement amusé, qu'avais-je dis de si drôle ?
"Tu lui fais plus de critiques que de compliments et tu finis par, c'est un bon livre"
"Vous vouliez mon avis" Je rigole faiblement amusée et reprend le pinceau pour m'attaquer de nouveau à mes étagères. Anne me regarde quelques secondes puis replonge sur son livre, parfois, elle arrêtait ce qu'elle faisait pour me regarder et je me demandais toujours à quoi elle pensait. Je me demandais si les voix lui parlait de moi, si elles racontaient les choses monstrueuses que j'ai pu faire au Vietnam, des choses sur ma famille. Le regard de la vielle dame se perd soudainement dans le vide, ses mains se crispent sur le livre qu'elle tenait, faisant presque froisser les pages.
"Anne ?" Je fronce les sourcils, elle ne me répond pas et ça dure un peu moins d'une minute avant que son regard ne se pose sur moi.
"Une grossesse. Ton amie est enceinte." Je la regarde, tétanisée. Lauren, enceinte ? Non, impossible. Cela faisait presque deux mois maintenant que je vivais chez elle, elle ne sortait quasiment jamais, elle ne voyait pas d'homme ? Je ne pouvais pas tout savoir sur la vie privée de l'infirmière, mais elle me l'aurai dit si elle partageait la vie de quelqu'un. Elle ne m'aurait pas laissé l'embrasser, deux fois, elle n'aurait pas... Toutes mes pensées se bousculent dans mon esprit et je ne sais pas quoi penser. Je regarde rapidement l'horloge avant de me lever, posant le pinceau dans le verre d'eau et referme le couvercle de la peinture.
"Je dois y aller" Je dis, plus perdue que jamais laissant mon étagère à moitié peinte, de toute manière toute faire me prendrait plusieurs jours. Je quitte rapidement la maison d'Anne et traverse Haight-Ashbury à la vitesse de l'éclair pour me rendre chez Lauren, qu'allais-je lui dire ?
"Law ?" J'appelle en passant la porte mais aucune réponse me parvient. Je jette un coup d'œil au sac à main présent sur la chaîne et retire mon manteau, où était-elle ? La cuisine était vide mais des courses étaient posées sur l'îlot central. De la salades, des légumes et quelques conserves. Je toque doucement à la porte de sa chambre en prononçant son nouveau surnom une deuxième fois et attends quelques secondes sans réponses, la brune devait être sortie pour autre chose mais c'était étrange qu'elle n'ait pas prit son sac à main. Je grimace à nouveau à la douleur dans mon dos, ouvrant la porte de la salle de bain pour faire couler de l'eau, de l'eau chaude m'aiderait sûrement à détendre mes muscles, tout ce stress ne devait pas aider à la douleur. Je sursaute en voyant quelqu'un dans la salle de bain avant de vivement détourner le regarder, le rouge me montant aux joues. Lauren. En sous-vêtements.
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The End Of Us
Hayran KurguSan Francisco, 1967, alors que les États-Unis sont en guerre au Vietnam et en concurrence avec l'URSS, Lauren Jauregui, une infirmière de 27 ans voit sa vie basculer après une rencontre inattendue en pleine nuit. Elle fait alors la rencontre de Lena...