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Son premier jour sur le campus de Hankuk University foreign studies, le 31 août. Le soleil tapait sur son crâne, alors que son regard se perdait sur l'étendue des bâtiments. Il prit une grande inspiration, comme pour trouver le courage d'avancer. Une odeur d'herbe fraîchement coupée, et de livres neufs lui vint alors. Il avait toujours rêvé de pouvoir tout recommencer à zéro, alors l'hésitation et l'anxiété qui lui venaient soudainement le surprenait. Pourquoi se sentait-il si stressé, alors que tout ce dont il avait rêvé, se trouvait à portée de main ?

Il avait traversé tant d'épreuves pour arriver jusqu'ici, avait coupé les ponts avec tant de ses proches, tant de ces personnes si importantes à ses yeux. Il ne pouvait pas juste faire demi tour maintenant. Un long chemin l'attendait encore.
Ces épreuves lui avaient laissé des séquelles importantes, des cicatrices, et peut-être, était-ce justement l'appréhension qui l'empêchait de faire ces premiers pas vers sa nouvelle vie.

Habillé d'une simple chemise blanche et de son éternel jean, ses converses aux pieds, Aiden finit par avancer, lentement, ses pas soulevant légèrement la poussière du chemin recouverts de gravillons. Il observa quelques instants le reflet que lui renvoyait une baie vitrée sur son chemin. Et il ne vit qu'un simple jeune homme, plutôt grand, environ 1m75 et élancé, aux cheveux légèrement ébouriffés, certainement par le peu de soin qu'il accordait à la nature bouclée de sa tignasse, actuellement colorée en gris. Un soupir s'échappa de ses lèvres charnues, avant qu'il ne reprenne sa route.

L'université qu'il allait désormais fréquenter était l'une des plus grandes du pays, des plus prestigieuses,et le nombre de filières et de formations différentes à faire tourner la tête des plus indécis. C'était l'une des raisons qui l'avait poussé à intégrer cette école en particulier. Le jeune homme voulait de la diversité, du nouveau, du changement. Quelque chose de différent de ce qu'il avait pu voir avant.

Pourtant, il ne suivait pas un parcours si atypique. L'étudiant avait toujours été très sensible, et rapidement, en grandissant, il avait porté un intérêt tout particulier aux plantes, aux fleurs aux couleurs chatoyantes qui envahissaient les jardins, parfois bien contre la volonté de ceux qui y vivaient. Il leur trouvait quelque chose de doux et fragile, dont il voulait à tout prix protéger la précarité. Ce goût pour les délicatesses de la nature ,alliés à sa créativité donnaient le parfait mélange pour un futur compositeur floral. Mais le fleuriste en herbe ne souhaitait pas seulement parler de l'esthétisme de ces végétaux, mais plus encore de leur signification. On pouvait dire tant de choses avec une simple fleur. Encore un
détail qui caractérisait le garçon. Il s'attachait peu aux apparences. C'est bien pour cela que la sienne, était plutôt changeante.

L'étudiant avait apprit que la couleur grise favorisait la créativité, la réflexion et l'imagination. Il était de rigueur de dire que la couleur grise était celle de la prudence. Peut-être était ce dont il aurait eu besoin quelques années plus tôt, de prudence. On ne sait jamais réellement ce qui nous entoure jusqu'à ce qu'on y soit confronté.

En tout cas, au dessus de sa tête, prônait un joli ciel bleu, sans nuages, alors qu'il entrait dans le bâtiment principal du campus. Le bleu, symbolisait l'évasion, la fidélité et la sagesse. Et le grisé aurait sincèrement préféré que l'infini au dessus de sa personne garde cette couleur souvent estimée comme porte bonheur, plutôt qu'il ne se voile de quelques nuages.

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Son installation au campus, s'était faite sans trop de problèmes. Quel soulagement cela avait été en apprenant que sa chambre sur le campus lui appartiendrait exclusivement. Devoir partager un tel espace personnel, avec un inconnu ne plaisait pas particulièrement au fleuriste. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs d'auberges et foyers qu'il avait pu fréquenter. Le jeune homme préférait sa tranquillité, au tumulte des grands groupes. S'il n'était pas particulièrement timide, aller vers les autres n'était pas non plus dans ses habitudes. Il se contentait de suivre sa routine, dans son coin. Se mêler aux foules, même de personnes bienveillantes de son âge, Aiden n'aimait pas cela. Il ne rejetait pas une conversation quand elle se présentait, on lui avait tout de même apprit les bonnes manières, mais si son interlocuteur se trouvait ennuyeux alors il coupait rapidement court à la discussion.

Tout ses cartons vidés, sa chambre aux murs couleur crème restait tout de même plutôt vide. Le grisé n'était pas matérialiste alors la pièce avait des allures minimalistes sans fioritures et détails farfelus inutiles. Son lit simple, collé au mur, prenait déjà une bonne partie de l'espace où il allait vivre, en plus de l'armoire, et de son bureau de travail, il ne lui restait pas grand chose. Mais cela lui allait ainsi, et il ne se plaignerait pour rien au monde. Il payait son loyer avec le maigre salaire qu'il recevait de son travail à mi-temps dans une petite superette du coin, ouverte 24h sur 24. Il se retrouverait souvent un peu à court de budget en fin de mois, mais c'était terriblement agréable pour lui, d'enfin goûter a l'indépendance dont il avait rêvé depuis bien longtemps. De plus, c'était une nouvelle étape, décisive qui plus est, dans sa vie mouvementée. Il quittait enfin le monde des foyers d'accueil pour jeunes en situation précaire et entrait dans la vraie vie qui lui réservait de nombreuses surprises.

Il devait d'ailleurs se rendre au travail dans très peu de temps. C'est la constatation qu'il fit en observant le réveil qu'il avait déposé sur sa table de chevet, celui-ci indiquant 17 heures. Il prenait son service à 18 heures et même si l'endroit se trouvait très près de son établissement, il ne voulait surtout pas être en retard ou quoi que ce soit.
En plus de cela, un rendez-vous lui prendrait une petite dizaine de minutes avant le travail alors les minutes étaient comptées.
Il avait vraiment besoin de ce job, et du salaire qui l'accompagnait. Il se changea donc plutôt rapidement, sortant en un éclair de sa chambre après l'avoir bien sûr fermée à clef.

Effectivement bien qu'il n'apprécie en général par particulièrement se rendre à des rendez-vous, ou devoir communiquer avec des professionnels de santé, cette entrevue était celle que le jeune homme attendait avec le plus d'impatience, chaque semaine.

Sa vie entière avait changée en bien comme en mal et ce dès la première injection. Et il ne reviendrait en arrière pour rien au monde. Même si en retournant dans le passé, il récupèrerait peut-être une famille aimante et un foyer rassurant, des amis et du soutien, il était bien plus heureux comme il était à présent. 

Même si les doutes et remords pesaient parfois sur les épaules du grisé, il savait qu'il avait prit la bonne décision, c'était même une certitude. Parfois, ces émotions négatives prenaient le dessus, et le submergeaient, mais il se remettait rapidement.

Car une seule chose, à présent, devait le préoccuper. Cette chose qui devait le préoccuper, c'était le futur, qui lui souriait. C'était vers cela qu'il devait se tourner, malgré les nombreuses péripéties qui l'y attendait.

[ Réécrit et reposté le 20/07/2021 ]

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