Build With Two... Make It Three!

11.

Finalement, toutes ces émotions passées, les trois jeunes hommes s'étaient installés dans le lit d'Aiden pour regarder un film et discuter. Si au départ ils étaient simplement assis sur les draps, au fil de la soirée, les mains étaient posées sur les genoux ou les cuisses d'un autre, les têtes se posaient contre les épaules et fréquemment quelques doigts se perdaient dans les mèches d'un des autres. Il avait tout de même fallût à Aiden un petit moment avant d'être à nouveau suffisamment à l'aise pour parler normalement et oser aller vers les deux autres. Une fois le film terminé, les trois étudiants avaient continué à discuter paisiblement, notamment de leur première journée mais aussi de sujets très banaux comme le travail ou le sport. Ils passaient fréquemment du coq à l'âne mais pas une seule seconde, un silence ne prit place, la discussion restant très animée pendant un long moment. En voyant l'heure tourner, Aiden avait tout de même prit soin de régler un réveil sur son téléphone. En effet, si lui commençait les cours à 11 heures, Alec avait entraînement de basket à 9 heures, et Gray un cours sur la pratique en défilé à 10 heures 30. En conclusion, ils ne pouvaient vraiment pas se permettre de faire une grasse matinée.

Finalement, après minuit passé, leurs conversations s'étaient calmées, leurs échanges plus doux. Il avait été décidé que les deux ainés dormiraient en compagnie d'Aiden, ainsi ce dernier prêta à Gray un grand sweatshirt, Alec refusant la proposition en retirant simplement son haut, geste qui avait eu pour effet de faire piquer un fard à Aiden, détournant vivement le regard en déglutissant. Mais il avait bien finit par comprendre, qu'il devrait s'habituer à cette vue puisqu'Alec ne comptait vraiment pas enfiler un autre haut pour la nuit. Ils s'étaient ensuite tous les trois réinstallés cette fois sous les draps, et c'était Gray qui avait succombé au sommeil en premier, allongé de son côté proche d'Alec. Ce dernier avait lentement glissé sa main sur le dos du petit endormi, pour le caresser distraitement tout en entretenant sa conversation avec Aiden. Il avait d'ailleurs été le second à succomber, très rapidement suivit par Alec, le premier blottit contre le flanc du second après que ce dernier ait eut la brillante idée d'éteindre la lumière.

Au petit matin, installé au milieu du lit, toujours torse nu, il se retrouvait entouré de chaque côté par ses deux cadets. Le visage de Aiden était enfoui dans son cou, son souffle chaud caressant la peau sensible à cet endroit du basketteur.
De l'autre côté, Gray tenait fermement le bras d'Alec contre son torse, cette action le blottissant contre le flanc du brun. Les jambes des trois jeunes adultes étaient entremêlées les unes autour des autour des autres en un nœud incompréhensible de peaux. Les draps froissés n'arrangeaient en rien le bazar créé par les trois amis, rendant le tout un peu plus fouillis encore.

De l'extérieur, la scène était plutôt jolie. Le soleil qui traversait la chambre par les interstices des volets de la chambre donnait sur les peaux aux trois teintes bien différentes des garçons. La peau mate d'Alec au centre du lit contrastait avec celle pâle comme la neige de Gray et dorée semblable à du miel d'Aiden. À eux trois, le mélange était parfait et unique.

Mais l'alarme mise en route par le plus jeune du trio vint gâcher cette paix, aux alentours de 8 heures et quart. Un concert de grognement de frustration accompagna cette sonnerie assourdissante, Alec tentant désespérément d'éteindre ce maudit réveil, tâtonnant à l'aveugle du bout des doigts sur la table de chevet d'Aiden soulagé lorsque leurs oreilles furent enfin protégées de cette mélodie du Diable.

-J'veux pas y aller...

Une première voix rauque de la nuit passée résonna et les mots prononcés par Aiden déclenchèrent les rires des deux autres. Visiblement le petit fleuriste n'était pas motivé et plutôt d'humeur un peu bougon. Il secoua la tête enfouissant un peu plus son visage contre Alec pour s'y cacher, tirant la couverture pour être entièrement enfouit. Lentement l'ainé qui riait toujours un peu déposa sa main sur la tignasse d'Aiden pour caresser délicatement ses mèches, le regard posé sur la masse qu'il formait sous les draps.