Build With Two... Make It Three!

7.

Se dirigeant lentement vers le bâtiment universitaire, les pas du garçon à la chevelure grisée soulevaient la poussière du sol sec sur lequel il évoluait. La brise matinale soufflait toujours délicatement entre ses mèches qu'il rejeta lentement en arrière en y glissant rapidement ses doigts, histoire de dégager sa vue. Un sourire demeurait présent sur ses lèvres rosées, et légèrement humides puisqu'il ne cessait de les stimuler par le biais de la paille de sa boisson matinale, qu'il mordillait en se dirigeant vers l'impressionnant bâtiment scolaire, où il avait cours. Il était plutôt motivé, et l'entrevue, bien que plutôt brève avec Gray l'avait mis de bonne humeur. Aiden ne savait pas vraiment ce qui lui était passé par la tête, ni même quelle mouche l'avait piquée pour qu'il se mette à jouer de son charme ainsi. Il n'avait jamais vraiment osé...flirter et tenter quelque chose avec qui que cela soit, par manque de confiance ou par peur des réactions face à son identité. Le jeune homme avait beau être plutôt confiant en général et accorder assez peu d'importance aux apparences, il ressentait toujours cette sorte de blocage lorsqu'il s'agissait d'agir en société, créer des liens aussi bien amicaux que romantiques. Il n'avait d'ailleurs jamais ne serait-ce qu'envisagé l'hypothèse d'un jour se mettre en couple avec qui que ça soit. Il n'était pas d'une nature très charmeuse ou même romantique, bien loin de là, ce genre de choses le gênant même beaucoup habituellement.

Pourtant, il venait de flirter ouvertement avec un garçon qu'il avait rencontré la veille, sans aucune hésitation. Il avait prononcé des phrases totalement idiotes qui le faisaient rougir maintenant qu'il y repensait. Jamais il n'aurait fait ce genre de choses en temps normal, mais avec Gray, quelques minutes auparavant, la situation avait paru comme différente. Le grisé se trouvait presque... amusé de voir son ainé ainsi déstabilisé, réduit au silence faute de savoir comment réagir.

Alec lui avait beaucoup parlé de l'étudiant en stylisme, surtout durant cet été, le sportif ayant été plutôt impatient à l'idée d'enfin cohabiter avec son vieil ami. Mais il n'était pas réellement comme le basketteur l'avait longuement décrit aux yeux du plus jeune. Il lui avait été raconté des tas d'histoires autour du styliste, la plupart sur la façon dont il jouait avec les garçons, ou sur son caractère provocant et pervers. Bien sûr la délicatesse et l'esprit observateur d'Alec lui avaient détaillé les côtés plus intimes et délicats de la personnalité de Gray. Or, ce n'était pas du tout ainsi qu'Aiden l'avait vu jusqu'ici. En effet, simplement en le comparant à une fleur et en jouant avec les mots, de façon sincère et spontanée, sans vraiment avoir l'intention de tester quoi que cela soit, il avait réussi à le perturber. Il ne parvenait pas tout à fait encore à comprendre exactement comment, mais l'expression choquée de son ainé avait entrainé cette certaine satisfaction chez Aiden, ce sentiment étrange qu'il ne connaissait point et qu'il ne pouvait même pas nommer.

Finalement, le grisé décida de ne pas trop s'attarder sur cela, et simplement de prendre les choses comme elles venaient. Il verrait bien ce que le futur lui réserverait. Quoi qu'il pourrait arriver, il se dit qu'après tout s'il avait décidé de venir à l'université c'était avant pour faire un nouveau pas dans sa vie, tourner une page, alors s'il devait ajouter un peu de sentiments dans ce chapitre, la chose se ferait certainement naturellement. Haussant les épaules il entra dans l'amphithéâtre, un doux sourire aux lèvres.

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Alec entra dans le café où travaillait son colocataire, fronçant les sourcils en trouvant ce dernier figé contre le comptoir les joues rouges. Il toussa pour attirer son attention, un tantinet inquiet de le voir dans un tel état, mais Gray garda son regard fixé sur un point vague dans le vide, sans accorder la moindre réaction à son, vis à vis. Le sportif se tourna alors vers le collègue de son ami, qui observait toute la scène d'un air amusé. Il connaissait lui aussi bien Alec puisque ce dernier venait fréquemment, depuis que Gray travaillait ici, s'approvisionner en café. L'interrogeant d'un regard et d'un geste de la tête pour tenter de comprendre son état, Alec fit la moue en recevant un simple haussement d'épaule. Comprenant que cette réponse ne suffirait pas, le barista prit alors la parole.