Béliath était le premier véritable mage que je rencontrais. Sans doute était-ce pour cette raison que je me rappelais si bien de la première impression que j'avais eu de lui. Ses traits durs et prononcés lui donnaient un âge et une expérience qu'il ne semblait pas posséder. Ses cheveux courts, brun sombre, étaient parfaitement coiffés. Sur les deux côtés de son crâne, ses cheveux se trouvaient laqués contre sa peau, mais sur le haut, ils étaient gracieusement dressés.
Il était simplement vêtu d'une chemise blanche avec une veste bleue sombre, et un long pantalon noir qui cachait ses chevilles. Pour couronner le tout, il portait une cravate verte-grise sombre. À vrai dire, d'après la courte description de Farren, je m'attendais plutôt à un vieux barbu avec un chapeau pointu. J'ignorais cependant encore si l'on pouvait dire de cette surprise qu'elle était agréable. Si l'homme ne semblait particulièrement riche ou haut gradé, il dégageait un grand charisme qui aurait tôt fait d'envoûter toute la population si il ne restait pas cloué dans sa tour.
La pièce était circulaire, et chacun des murs se trouvaient caché par des armoires de bois sombre où l'on trouvait une quantité invraisemblable de livres et parchemins en tout genre. La seule source de lumière provenait d'une fenêtre en forme de losange dans les plafond incliné, mais le soleil étant couché, c'étaient quelques torches qui nous élcairaient. Je devinais que nous nous trouvions dans une des petites tours autour du bâtiment principal.
Le mage avait fourré une main dans la poche de son pantalon, et de l'autre, il tenait un livre. Enfin, tenir était un grand mot. Le dit objet flottait près de son propriétaire, générant quelques filaments bleutés.
Je restai bouche bée. Certes, c'était un mage, mais n'ayant jamais vu de véritable magie à l'œuvre, surtout avec si peu d'effort de la part de son propriétaire, j'étais impressionné.
« Le dortoir des filles se trouve à droite de la grande porte, tu l'as peut-être vu en entrant. Farren t'y guidera, les gardes y ont déjà déposé tes affaires. », déclara le magicien au livre flottant.
Je ne trouvai rien à y répondre. Je gardais mes yeux rivés sur le livre, avant de relever la tête, étonnée.
« Comment faites-vous ça ? murmurai-je, comme hypnotisée, alors que mon interlocuteur haussait un sourcil et que Farren pouffait.
- Un simple sort de lévitation, déclara Béliath. D'où viens-tu, exactement, dans la région de Kena ?
- Le village de Guill, fis-je timidement.
- Ça explique que tu n'ai pas encore vu de mages à l'œuvre, je suppose, expliqua l'homme au livre flottant, je baissais la tête, un peu honteuse. Très bien, je t'ai inscrite comme étant arrivée. Vous devriez vous rendre rapidement aux dortoirs et vous reposer un peu. Il vous faudra être dans la salle principale dans une heure, où l'Instructeur Oregon vous donnera ses directives », ajouta-t-il.
Je hochais vivement la tête et me dirigeai vers la porte, aussitôt suivie de Farren. La jeune fille me doubla pour trottiner devant moi, joyeuse. Alors que j'apercevais les grande porte que nous avions emprunté à l'allée et qui menait à la cour, une jeune fille d'à peu près notre âge nous barra la route. Enfin, plutôt, Farren s'arrêta pour la saluer, toujours aussi joyeuse.
« Asterin ! s'exclama Farren. Ça va ? Tu t'amuses bien ? On est bien, ici, hein ? J'ai rencontré une nouvelle amie ! ajouta-t-elle, endiablée, en me poussant vers l'avant. Aryn, je te présente ma sœur jumelle, Asterin ! »
Je haussai un sourcil, surprise. Dans ma région, les jumeaux étaient très rares, souvent porteurs de mauvais présages, si bien que je n'en avais jamais vu. Mais en réalité, Asterin ne ressemblait pas beaucoup à sa sœur. Ses cheveux étaient plus roux que brun, ses traits étaient plus fins, mais moins chaleureux aussi, et sa peau était plus claire. Malgré tout, elle avait les mêmes yeux magnifiquement turquoise.
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Le Mage du Dernier Soir - 1. Le Marquage
FantasyUne place dans la prestigieuse "Éternelle". Voilà la raison pour laquelle deux-cents adolescents vont devoir se battre une année entière, au terme de laquelle il n'en restera que vingt-et-un. Cela a toujours été ainsi, et cela le sera toujours. Néan...